Analyse : Un effondrement pour les Oilers

VANCOUVER – Les Oilers d'Edmonton menaient 4-1 à mi-chemin dans le match. Le gardien des Canucks de Vancouver Arturs Silovs avait donné quatre buts sur seulement 14 tirs. Après le deuxième but de Zach Hyman d’un tir faible entre les jambières, Rick Tocchet aurait pu regarder en direction de Casey DeSmith pour prendre le relais. 

Mais Tocchet ne l’a pas fait. Il a offert un vote de confiance envers le gardien letton. À ce moment dans le match, on avait déjà enterré les Canucks. Les Oilers s’imaginaient aussi avec la victoire. Erreur. 

Les Canucks ont réalisé ce qu’on croyait impossible, soit de marquer quatre buts sans riposte pour finalement signer un gain de 5 à 4 devant une foule endiablée en ce premier match du deuxième tour au Rogers Arena.

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En matinée, Tocchet disait qu’il aimait le fait que son équipe pouvait gagner des matchs de 2-1 en séries. Contrairement au premier tour contre les Predators de Nashville, les Canucks ont misé sur leur offensive pour battre les Oilers lors de ce premier duel dans cette série toute canadienne. 

Nikita Zadorov a marqué le but égalisateur d’une puissante frappe alors qu’il restait un peu moins de sept minutes. Les spectateurs festoyaient encore le but du géant défenseur quand Conor Garland a glissé la rondelle entre les jambières de Stuart Skinner pour inscrire le cinquième but des siens. Avec deux buts en 39 secondes, les Canucks ont complété leur belle remontée. 

« J’ai le sentiment que j’ai connu un bon match sauf en troisième période, a noté Skinner dans le vestiaire de l’équipe adverse. J’ai réalisé de bons arrêts, mais je n’ai vraiment pas aimé le but de Garland. Je l’ai vu arriver avec une grande vitesse, il a feinté un tir et je sentais qu’il était pour décocher son tir. J’ai perdu patience, j’ai mordu et j’ai appris la leçon. »

Skinner a donné cinq buts sur 24 tirs dans ce match. Si le gardien moustachu s’en voulait pour le but de Garland, Kris Knoblauch a réitéré toute sa confiance en lui.

« Stu (Stuart) a gagné bien des matchs et il joue du bon hockey depuis longtemps, mais il peut y avoir des soirs où il n’est pas au sommet de son art. Je n’ai jamais douté de lui. Je sais qu’il rebondira. Il sera là pour nous. »

Les Canucks ont regagné espoir dans cette rencontre en fin de deuxième période après un but chanceux d’Elias Lindholm. L’ancien des Flames de Calgary a battu Skinner d’un tir qui a dévié sur le patin de Darnell Nurse. À 4-2 après deux périodes, les Canucks pouvaient y croire un peu plus. On connaît la suite.

Avant les deux buts en 39 secondes, J.T. Miller a montré son grand talent pour rediriger un tir après une passe de Brock Boeser. C’était un autre jeu important.

Aucune panique

Dans le vestiaire de l’équipe adverse, les Oilers ne ressemblaient en rien à une équipe abattue malgré cette défaite et cette avance bousillée de trois buts.

« C’est frustrant un peu. Je mentirais si je disais que ce ne l’est pas, a reconnu le défenseur Vincent Desharnais. Mais ça reste les séries. Je pense que nous pouvons apprendre d’un match comme ça. Nous avons commencé la saison et nous étions parmi les derniers dans la LNH et nous avons fini parmi les premiers. Je ne vois pas pourquoi nous ne pouvons pas revenir après une défaite dans le premier match. »

En troisième période, les Oilers n’ont rien fait pour passer le K.-O. à leurs rivaux. Ils n’ont décoché que trois petits tirs en direction de Silovs. Leon Draisaitl a obtenu la meilleure chance de marquer alors qu’il restait que 13 secondes à jouer au match et que les Oilers avaient retiré leur gardien pour un sixième joueur.

« Nous les regardions jouer un peu trop, nous ne bougions pas autant nos pieds, a expliqué Desharnais. Nous savons que leurs défenseurs sont gros et nous devons les faire bouger. Je ne pense pas que c’est alarmant. Il n’y a personne qui panique ici. Oui, c’est frustrant puisque nous avions l’occasion d’obtenir une belle victoire dès le départ. C’est de l’adversité. S’il y a une équipe dans la ligue qui a surmonté de l’adversité, c’est bien nous. Je ne suis pas trop stressé. »

« Je trouvais que nous faisions un bon travail pour protéger notre avance, a renchéri le capitaine Connor McDavid. Mais les Canucks ont trouvé une façon de marquer deux buts rapides et ils en ont ajouté un autre après. Il y a eu plusieurs buts étranges dans ce match, des deux côtés. Dans l’ensemble, je n’ai pas détesté notre match. »

Les Oilers ont le talent pour se relever. Mais ils devront aussi trouver une façon de battre les Canucks. La bande à Quinn Hughes a gagné les quatre duels entre les deux équipes cette saison et maintenant la première manche des séries.

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 0

Connor McDavid a récolté une passe, mais il a fini le match avec un zéro dans la colonne des tirs. Le capitaine des Oilers a obtenu un seul tir tenté en un temps de jeu légèrement supérieur à 24 minutes.

Des crampes pour Draisaitl

Leon Draisaitl a fait une courte présence de dix secondes en deuxième période pour ensuite prendre la direction du vestiaire. Il n’a pas touché à la glace pour les huit dernières minutes de la période médiane. L’Allemand est revenu au jeu en troisième période.

« Ce n’est rien, il avait des crampes et des problèmes avec son équipement », a dit Knoblauch au sujet de Draisaitl.

Draisaitl a terminé le match avec deux passes. Il a participé aux deux premiers buts des siens, ceux de Zach Hyman et de Mattias Ekholm.

Une machine à « scorer »

Auteur d’une première saison de 50 buts (54) cette année, Hyman roule encore à un rythme endiablé depuis le début des séries. L’ailier des Oilers a poursuivi son bon boulot avec deux buts dans ce premier match contre les Canucks. Il a maintenant touché la cible à neuf reprises en seulement six rencontres.

Pettersson discret

Les Canucks ont gagné ce premier match. Dakota Joshua (un but, deux passes), Zadorov (un but, un passe) et Elias Lindholm (un but, un passe) ont mené l’attaque. Il y a de la profondeur au sein de cette équipe. Mais s’il y a un signe inquiétant, c’est le rendement du centre Elias Pettersson. Le Suédois était pratiquement invisible dans cette rencontre. Il a été blanchi de la feuille de pointage pour une quatrième fois en sept matchs depuis le début des séries. Utilisé au centre de Nils Hoglander et d’Ilya Mikheyev, Pettersson aura besoin de sortir de sa coquille.

Une seule fois en désavantage numérique

Avant l’ouverture de cette série, les Canucks ont frappé sur le clou de la discipline. Ils doivent éviter le banc des punitions contre la machine offensive des Oilers. Ils ont réussi cette mission dans le premier match malgré un faux départ. Les Canucks ont écopé d’une punition dès la 40e seconde pour trop de joueurs sur la glace. Hyman a marqué en supériorité numérique après une superbe passe de Ryan Nugent-Hopkins. Les Oilers n’ont profité d’aucune autre chance en avantage numérique pour le reste de la rencontre.