Pastrnak

TORONTO – Aux grands maux, les grands remèdes.

Si Jim Montgomery a refusé de pointer David Pastrnak du doigt pour son manque de production plus tôt dans la série face aux Maple Leafs de Toronto, l’entraîneur des Bruins de Boston n’a pas hésité une seconde avant de le mettre au défi à quelques heures du match ultime.

« Vos meilleurs joueurs doivent être vos meilleurs joueurs à ce temps-ci de l’année, a amorcé Montgomery après le revers de 2-1 des siens dans le sixième match, jeudi. Je pense que l’effort est au rendez-vous. Ils doivent réussir de grands jeux dans les grands moments.

« Brad Marchand a réussi à le faire dans cette série. 'Pasta' doit se lever. »

Le message ne pouvait être plus clair. Le meilleur pointeur de l’équipe en saison régulière, avec 47 buts et 110 points, a été limité à deux buts et deux mentions d’aide dans les six premiers matchs de cette série.

Pastrnak n’est pas affreux. Il n’a toutefois pas réussi à faire la différence comme l’a fait Marchand dans les quatre premières rencontres, ou comme William Nylander l’a fait pour les Leafs avec deux buts, jeudi. Ce n’est pas une tâche facile. L’adversaire ne lui laisse que très peu de marge de manœuvre.

BOS@TOR: Pastrnak marque sur le jeu de Marchand

L’attaquant tchèque, surveillé étroitement – et surtout frappé durement – par le duo formé par Simon Benoit et Jake McCabe, est tout de même parvenu à décocher quatre tirs au but à chacun des trois derniers matchs. Il ne parvient cependant pas à en profiter.

Après le troisième duel, Montgomery avait dit ne pas s’inquiéter. « Ça va rentrer », avait-il dit en entrevue avec les journalistes québécois. Son équipe avait le contrôle de la série 2-1 et était sur le point de s’emparer d’une confortable priorité de 3-1 – une avance qui a fondu comme neige au soleil.

Maintenant que la vie des Bruins ne tient qu’à un fil, ça doit rentrer.

« Il doit être le joueur dominant qu’on est habitués de voir, a ajouté Montgomery. Il le fait par séquences, mais il ne le fait pas constamment comme en saison. Ses compagnons de trio doivent l’aider aussi. »

Il est aussi là le problème. Pavel Zacha n’a que deux aides en six matchs, et Jake DeBrusk est en panne sèche depuis trois rencontres. Même Marchand a été blanchi à ses deux dernières sorties alors que plusieurs étaient sur le point de le nommer propriétaire des Maple Leafs.

Les Bruins n’ont inscrit que deux buts en autant de matchs depuis que Joseph Woll défend la cage des Maple Leafs. La deuxième de ces réussites est survenue avec 0,1 seconde à écouler au sixième duel – aussi bien dire qu’elle vient avec un astérisque.

« On n’en fait pas de l’assez bon travail offensivement pour générer des buts, et je m’inclus là-dedans, a reconnu Pastrnak. On doit être bien meilleur dans cet aspect. […] Peut-être que je ne tire pas assez souvent. Je devrais adopter une mentalité de tireur. Habituellement, ça aide. »

Renverser la tendance

Il faudra que ça aide si les Bruins veulent éviter de subir l’élimination au premier tour après avoir mené 3-1 pour la deuxième fois en autant d’années. La formation bostonienne a bousillé ses cinq dernières chances de mettre fin à une série, si l’on inclut ses trois revers de l’an dernier contre les Panthers de la Floride.

Montgomery, lui, a perdu les sept derniers matchs au cours desquels son équipe avait l’occasion de fermer les livres. Cette vilaine séquence remonte à 2019 alors qu’il était derrière le banc des Stars de Dallas. Le pilote montréalais doit commencer à avoir hâte que la tendance se renverse.

Il peut peut-être trouver un peu de réconfort en regardant ce qui s’est écrit dans l’histoire récente entre les deux équipes. Dans deux des trois derniers affrontements entre les deux équipes au premier tour, en 2013 et en 2018, le déroulement de la série a été exactement le même.

Les Bruins ont remporté le premier, le troisième, le quatrième, et le septième match pour se sauver avec les honneurs de la série. L’histoire se répétera-t-elle cette fois, ou les Leafs conjureront-ils enfin le mauvais sort?

« Si quelqu’un nous avait dit au début de la saison que nous jouerions un match ultime à domicile contre Toronto, nous aurions accepté ce sort sans rechigner, a conclu Marchand. On se fout de ce qui est arrivé dans le passé ou de comment on y est parvenus. Tout ce qui importe, c’est le prochain match. »