JT Miller similar to Ryan Kessler

Les Canucks de Vancouver sont menés par un joueur de centre qui donne le ton en attaque, mais qui est aussi capable de faire le travail défensif. Un joueur qui fait autant appel à ses émotions et son sens de la compétition qu’à ses habiletés individuelles. Un joueur qui peut parfois taper sur les nerfs de ses coéquipiers autant que ceux de ses adversaires.

Cette description, elle est aussi vraie aujourd’hui avec J.T. Miller qu’elle l’était il y a 15 ans avec Ryan Kesler. 

« C’était un gars émotif qui avait l’air de mauvaise humeur sur la glace, donc j’imagine que les comparaisons viennent de là », a rigolé Miller.

Ce dernier s’est dit honoré par le fait que Kesler ait mentionné, lors d’une entrevue avec une station radiophonique de Vancouver, que Miller était le meilleur joueur des deux.

« C’était vraiment cool à entendre, a-t-il dit. [Kesler] était un de mes modèles quand je suis arrivé dans la Ligue. »

Miller a joué un gros rôle dans les succès des Canucks lors de la première ronde des séries, eux qui ont éliminé les Predators de Nashville en six matchs, vendredi. Il a terminé la série avec six points (un but, cinq passes) en six matchs, à égalité au premier rang des marqueurs de son équipe. Il était sur la glace lors de six des huit buts à forces égales durant la série et il a remporté 58,5 pour cent de ses mises au jeu. 

Au cours de la saison régulière, Miller a battu le record d'équipe avec 103 points (37 buts, 66 passes) en 81 matchs, pour permettre à Vancouver de remporter le titre de sa section pour la première fois depuis que Kesler avait aidé les Canucks à le faire cinq fois de suite entre 2009 et 2013, dont une présence en finale de la Coupe Stanley en 2011.

VAN@NSH: Miller bat Saros d'un tir vif

Kesler, qui est maintenant âgé de 39 ans, a récolté 573 points (258 buts, 315 passes) en 1001 matchs avec les Canucks et les Ducks d'Anaheim, lui qui avait été un choix de première ronde de Vancouver (23e) au repêchage de 2003.

« Je sais qu’on me compare beaucoup à J.T. Miller, a indiqué Kesler. Même si je crois qu’il est un meilleur joueur que je ne l’étais, il doit être un gros morceau du casse-tête. Ils vont avoir besoin de lui à son meilleur. »

Kesler est un partisan des Canucks et regarde autant de matchs que possible depuis son domicile dans le Michigan. Il a toutefois a pu observer l’équipe de plus près lorsqu'il s'est rendu à Vancouver pour le deuxième match du premier tour.

Ce qui a marqué Kesler, c'est la façon dont Miller a joué lors de la défaite 4-1. Pas tant les trois tirs au but qu'il a décochés en 22:19 de temps de glace, mais plutôt son leadership et le fait qu’il peut prendre le contrôle dans n’importe quelle situation.

« Quand je jouais, j’essayais toujours d’en apprendre plus sur le jeu, a raconté Kesler. Et quand je le regarde aller, surtout dans le match no 2, à chaque mise au jeu, il explique à tous les joueurs où ils doivent se placer et ce qu’il attend d’eux. »

« C’est un passionné. Ça se voit dans son visage. Ça se voit dans sa façon de compétitionner, et je pense que je jouais de la même façon. »

Voir Miller, en chair et en os, plutôt qu’à la télé, a ouvert les yeux de Kesler.

« Tu peux le voir dans son langage non verbal, comment il agit lors des mises au jeu et tout ce que tu ne peux pas voir à la télévision, a-t-il mentionné. Je l’ai vu une tonne de fois à la télé, mais tu peux percevoir tellement plus de choses quand tu es sur place. Tu peux le voir agir sur le banc, comment il réagit après un mauvais ou un bon jeu, et je trouve qu’il se comporte vraiment bien. »

Chris Higgins est bien placé pour comparer les deux joueurs. Il a été le coéquipier de Kessler pendant six saisons à Vancouver, dont l’année de ce périple jusqu’en finale en 2011. Mais depuis 2019, il a un emploi aux opérations hockey des Canucks, en plus d’œuvrer dans la diffusion des matchs.

« Ils ont les plus hauts standards, a souligné Higgins. Je pense que c’est pour cela qu’ils ont souvent l’air marabouts. Ce sont des perfectionnistes, ils veulent toujours que le jeu soit parfait, qu’il n’y ait aucune erreur. Ils sont constamment à la recherche de cela, et c’est pourquoi les gars sont attirés par ce type de personnalité. »

La personnalité de Kesler a parfois mené à quelques conflits, et ce n’est pas différent pour Miller, qui a été la cible de critiques au cours de ses 12 saisons dans la LNH avec les Canucks, le Lightning de Tampa Bay et les Rangers de New York.

« Il n’a pas peur de dire ce qu’il pense, a mentionné le défenseur des Canucks Ian Cole à propos de Miller. Mais tout le monde sait que c’est parce qu’il veut gagner et qu’il veut pousser tout le monde, incluant lui, à être la meilleure version d’eux-mêmes. Beaucoup de gens respectent cela.

« Même si ça peut te flatter dans le mauvais sens du poil, tout le monde respecte ce qu’il apporte et comment il le fait. »

C’était la même chose pour Kesler lorsqu’il était à Vancouver.

Comme adjoint au capitaine, il ne craignait pas de prendre la parole, et son attitude contrastait avec celle du capitaine Henrik Sedin, beaucoup plus posé. Ce n’est pas différent de Miller, qui a cette approche émotive comme adjoint à Quinn Hughes, un capitaine beaucoup plus calme.

« N’importe quel capitaine dans la LNH vous dirait que ce n’est pas que lui, que ça prend un groupe de leaders, ce qui inclut les [adjoints] et même des gars qui ne portent pas de lettre, a dit Kesler. Quand je parle à des gens, ils me disent à quel point Quinn est un bon capitaine. J.T. est très différent de Quinn, comme j’étais très différent de ‘Hanky’.

« Nous jouons avec passion, presque avec une certaine colère. Moi, je devais haïr l’adversaire. Je pense que c’est la même chose pour J.T. »

Pour Miller, les propos de Kesler, comme quoi l’attaquant des Canucks était meilleur que lui, sont un compliment apprécié.

« Je sais à quel point [Kesler] était un joueur spécial pour cette équipe au cours de ces participations aux séries éliminatoires, a mentionné Miller. C’est un gars que j’admirais pour la qualité de son jeu partout sur la patinoire. De l’entendre dire cela, c’est tout un compliment! »