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En mettant un point d’exclamation à sa saison de brillante façon comme il l’a fait dans le dernier mois, Thomas Desruisseaux avait laissé présager de bonnes choses en vue des séries éliminatoires.

Quatre matchs, deux buts, six passes et un balayage face aux Wildcats de Moncton plus tard, on peut affirmer sans se tromper que l’attaquant des Saguenéens de Chicoutimi a poursuivi sur sa lancée. Il est le meilleur pointeur des siens à l’aube d’un affrontement face aux Eagles du Cap-Breton au deuxième tour.

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« De finir en force comme ça, c’est sûr que ça monte la confiance », a reconnu celui qui avait amassé cinq buts et six passes à ses 10 derniers matchs de la saison. « Ça m’a juste permis de construire sur ces matchs-là et d’apporter ce bagage en séries. Même les bas de ma saison vont m’aider. »

Parce que le jeune homme, qui a eu 18 ans le 10 mars, n’a pas toujours noirci la feuille de match avec régularité pendant cette année d’admissibilité au repêchage de la LNH. Il a conclu sa deuxième campagne dans le circuit junior québécois avec une récolte appréciable de 60 points, dont 16 buts, en 68 rencontres.

Au sein d’une jeune équipe, il a eu la tâche de se mesurer aux meilleurs trios et duos adverses la plupart du temps. Un défi pas toujours évident, mais qui l’a fait grandir.

« Le jeu est toujours plus serré en zone offensive, et il faut aussi faire attention de ne pas se faire marquer », a expliqué le patineur de 5 pieds 11 pouces et 162 livres. « Il faut bien faire les choses dans les deux sens. Généralement, je trouve que ç’a bien été. J’aime prouver que je suis meilleur que les trios adverses. »

« Il a eu une bonne saison et il n’y a aucun doute qu’il est un joueur offensif, a observé son entraîneur Yanick Jean. Il a eu des hauts et des bas en se mesurant aux meilleurs soir après soir. Ce n’est pas facile pour un joueur de 17 ans, et il a grandi là-dedans. Sa progression a été à l’image de celle de notre équipe. »

Les Saguenéens, qui comptent sur un talentueux noyau de jeunes joueurs, ont connu une première moitié de saison sans artifice. Or, ils ont conclu la campagne avec une fiche de 16-3-1 à leurs 20 derniers matchs. Si on fait le calcul en incluant les séries, ce sont 20 victoires en 24 matchs.

C’est donc tout un compliment pour Desruisseaux de dire que sa progression est à l’image de celle des Sags. Et avec ce que le natif de Lévis et le reste de ses coéquipiers ont démontré au premier tour contre une équipe théoriquement en avance sur eux dans leur cycle de performance, tout indique que ce n’est pas terminé. 

C’est une bonne nouvelle en soi pour le fabricant de jeu. Son nom venait au 87e rang sur la liste de mi-saison des patineurs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH. Plus son printemps s’allonge, plus ses chances de gagner des points sont élevées.

« Il a été incroyable contre Moncton, a vanté Jean. Son niveau de compétition et son niveau d’engagement ont vraiment fait la différence pour lui dans cette série. Il a vraiment pris une coche. Il s’est engagé présence après présence et on a pu constater les résultats. »

Séparation(s) bénéfique(s)

Cette série de deuxième tour face aux Eagles, qui s’amorce vendredi, aura des allures de retrouvailles pour Desruisseaux. Il avait été acquis du Cap-Breton au milieu de la dernière campagne après un très lent départ – quatre buts, une aide en 22 matchs. L’air du fjord lui a manifestement fait le plus grand bien.

Au sein d’un noyau constitué majoritairement de joueurs de son âge, il avait terminé la saison en amassant 31 points, dont sept buts, en 35 matchs avec les Saguenéens. Ses succès se sont poursuivis cette année.

« Je ne suis pas surpris par la rapidité de sa progression, a souligné Jean. C’est un passionné. Un gars qui a les yeux grands ouverts. Il veut s’améliorer et continuer à avancer. »

Ça ne se fait pas toujours en ligne droite, comme en témoigne cette transaction hâtive.

Et pour poursuivre sous le thème des séparations réussies et des petits détours, le duo dynamique qu’il formait avec Maxim Massé, un espoir de premier plan en vue du prochain encan, a été démantelé vers la fin du mois de janvier. Le pilote jugeait que son jeune trio était « trop facile à affronter ».

Il a donc jonglé avec ses vétérans et ses jeunes pour trouver un équilibre plus favorable. Autant Desruisseaux que Massé en ont profité, connaissant depuis de bons moments au chapitre offensif.

« Max et moi, on se complétait bien, a conclu Desruisseaux. Parfois, on se cherchait un peu trop et on manquait des chances. Défensivement, c’était plus difficile pour deux gars de 17 ans jumelés à une recrue de 16 ans. On a plus d’équilibre maintenant. Je pense que ç’a été le meilleur scénario pour nous deux. »