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BROSSARD – Pour reprendre les mots de Martin St-Louis, il y a des joueurs qui ont des chaises à gagner et d’autres qui désirent garder leur chaise. Justin Barron et Jayden Struble font partie de ceux qui auront besoin de protéger leur mobilier.

Barron a 22 ans. Le choix de premier tour de l’Avalanche du Colorado en 2020 a une expérience de 94 matchs dans la LNH. L’an dernier, le défenseur droitier a porté l’uniforme des Canadiens de Montréal à 34 reprises, obtenant 13 points (sept buts, six passes).

Struble a 23 ans. Repêché au deuxième tour par le CH en 2019, le défenseur gaucher a bousculé la hiérarchie à la ligne bleue l’an dernier en passant de la fin novembre jusqu’à la fin de la saison avec le grand club. En 56 rencontres, il a amassé 10 points (trois buts, sept passes).

Malgré leur jeune âge, Barron et Struble se retrouvent un peu comme deux jouets plus anciens dans la vitrine d’un magasin. Ils n’attirent pas autant l’attention que les jeunes loups qui aspirent à un poste à Montréal : Lane Hutson (20 ans), Logan Mailloux (21 ans), Adam Engstrom (20 ans) et David Reinbacher (19 ans).

Barron ne ressent pas une plus grande nervosité même s’il sait pertinemment qu’il y a plusieurs jeunes défenseurs qui chercheront à lui voler sa place.

« Pour moi, c’est la même chose, a-t-il dit bien calmement après le premier match intraéquipe au camp du CH. Je veux faire partie de la formation et jouer tous les soirs. Je ne veux pas me retrouver dans les estrades. Je souhaite prouver à mes entraîneurs et aux dirigeants que je me suis amélioré au cours de l’été. Je dois continuer à bâtir sur ce que je travaille depuis deux ans. »

« Je sens que je suis plus fort et plus rapide, a-t-il enchaîné. J’ai travaillé aussi sur des détails de mon jeu défensif. Je me concentre sur cet aspect depuis deux ans. Je dois bien jouer dans mon territoire. Je dois gagner la confiance de mes entraîneurs avec mon jeu défensif. »

Le 30 juillet dernier, Barron a paraphé un contrat de deux ans et 2,3 millions $ (1,15 million $ par saison). S’il détient une entente à un seul volet de la LNH, le Néo-Écossais a aussi une autre carte importante dans son jeu. Advenant un renvoi avec le Rocket de Laval, il devrait passer par le ballottage. Historiquement, Kent Hughes et Jeff Gorton n’ont jamais aimé perdre un joueur sans rien obtenir en retour.

Pour Struble, il s’agirait d’une situation différente. Toujours détenteur d’un pacte de recrue, l’Américain n’aurait pas à passer par le ballottage avant un retour dans la Ligue américaine avec Laval.

« Au camp l’an dernier, il y a très peu de gens qui parlaient de moi, a rappelé Struble. On ne croyait pas que je pouvais gagner un poste. Je passe souvent incognito. Je m’en servirais comme une motivation. J’aurai besoin de connaître un bon camp. Je contrôle uniquement ce que je peux contrôler. Mais j’ai confiance en mes habiletés et ma préparation. Nous verrons ce qui arrivera. »

Struble, un arrière de 6 pi et 202 lb, n’a rien de spectaculaire, mais il a offert un jeu très constant à ses débuts dans la LNH la saison dernière. Les départs de Johnathan Kovacevic et de Jordan Harris pourraient aussi lui ouvrir une porte pour une place en désavantage numérique.

« J’aimerais jouer en désavantage numérique, a affirmé le numéro 47. Je ferai tout ce que l’équipe me demandera. Mais j’ai toujours aimé bloquer des tirs et tuer des punitions. Je ne dirais jamais non pour plus de responsabilités. Je désire juste jouer au niveau de la LNH. »

L’an dernier, Mike Matheson (243 minutes), David Savard (197 minutes), Kaiden Guhle (142 minutes) et Kovacevic (139 minutes) étaient les quatre principaux défenseurs utilisés en désavantage numérique. Harris (92 minutes), Barron (32 minutes) et Struble (20 minutes) suivaient le quatuor de tête.

Même s’il est reconnu pour son flair offensif, Barron a aussi reconnu qu’une place en désavantage numérique pourrait aider sa cause.

« C’est une occasion pour moi, a-t-il mentionné. J’aimerais saisir cette chance. J’ai joué un peu dans le passé en désavantage numérique, mais pas beaucoup. Avant la LNH, j’ai toujours obtenu des présences en infériorité numérique. »

Aux dires de Nick Suzuki, Barron partira avec un avantage au camp en raison de son expérience des dernières saisons.

« Il a l’expérience de la LNH, il sait à quoi s’attendre et il connaît mieux le système que les plus jeunes, a dit le capitaine. Je jouais avec lui lors du match intraéquipe et j’ai remarqué qu’il agissait comme un meneur pour les autres jeunes défenseurs de notre équipe. C’est toujours un bon signe. »

De la stabilité

Au premier jour du camp, Martin St-Louis a misé sur la stabilité et la continuité avant les expériences. Il a réuni les trois membres de son premier trio de l’an dernier, soit Suzuki au centre de Cole Caufield et de Juraj Slafkovsky.

« J’étais heureux de jouer encore avec Nick et Juraj, a affirmé Caufield. Mais honnêtement, il n’y avait pas trop de raisons de changer cette combinaison. Nous avons connu de bons moments l’an dernier et nous désirons poursuivre notre progression. »