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Vous avez posé vos questions, Robert Laflamme y a répondu. Dans la première édition de la saison 2019-20 de #BobVousRépond, notre journaliste principal discute de la série de défaites des Canadiens, des déboires de Sergei Bobrovsky avec les Panthers de la Floride et de l'éventuelle relance du Lightning de Tampa Bay. Bonne lecture!

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Avant que Montréal ne soit mise à feu et à sang en raison d'une séquence d'insuccès, allons-y en commençant avec la question qui tue. Plusieurs internautes se la posent, comme @RaynaldLaBrie et @Robsylvain l'ont fait sur Twitter : Le grand ménage est-il en préparation chez les Canadiens de Montréal, ou encore, à plus petite échelle, l'entraîneur Claude Julien va-t-il survivre à la débandade de l'équipe?
D'abord le grand ménage. À cela, je répondrai que les coups de vadrouille dans la LNH se donnent maintenant le plus souvent au printemps, rarement en pleine saison. Il y a sûrement une bonne raison pour ça. Je trouverais le président Geoff Molson mal avisé de faire rouler les têtes du directeur général Marc Bergevin et de ses adjoints ainsi que celle de Julien à ce stade de la saison. Ce serait un geste de panique qui pourrait causer plus de tort que faire de bien à l'organisation.
Pour les plus jeunes, j'évoquerai ici la dernière fois que les Canadiens ont procédé à un grand ménage au début d'une saison, le 17 octobre 1995. L'équipe avait connu du succès à brève échéance avec Réjean Houle et Mario Tremblay à la place de Serge Savard et Jacques Demers, mais la situation s'était vite détériorée. L'équipe s'est enlisée pendant plusieurs saisons et, avec le recul, plusieurs observateurs estiment que la décision a fait reculer l'organisation. Ne s'en est-elle jamais remise? Ça, c'est une autre question.
On reparlera du grand ménage si les Canadiens ratent les séries éliminatoires, avril venu.
Pour ce qui est de Julien, il ne faut pas croire à « l'effet Sheldon Keefe » qui s'opère depuis le départ de Mike Babcock à Toronto et penser que son seul congédiement réglerait tous les maux. Les Canadiens ne sont pas les Maple Leafs. Mike Reilly et Brett Kulak ne seront pas meilleurs sous les ordres d'un autre entraîneur. Carey Price ne retrouvera pas soudainement ses repères devant le filet.
Autre aspect à considérer : M. Molson permettrait-il à Bergevin de congédier un deuxième entraîneur en l'espace de deux ans et demi? J'estime que Bergevin et Julien, s'ils ont à partir, vont le faire ensemble, après la saison.
D'ici là, Bergevin doit envoyer une bouée de sauvetage à son 'coach'. On comprend que le D.G. tienne mordicus aux atouts en devenir de l'organisation, là n'est pas la question. Mais l'obligation de résultat demeure, elle. S'il y a un mot que nous n'entendons pas depuis le début de la mauvaise séquence de l'équipe, c'est le mot profondeur. C'est anormal que la perte de deux attaquants, Jonathan Drouin et Paul Byron, soit ressentie de la sorte.

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Les Canadiens ne sont certes pas si mauvais qu'ils le sont actuellement, mais ils demeurent une équipe de milieu de peloton. Ils sont destinés, au mieux, à lutter farouchement pour l'obtention d'une place en séries éliminatoires, comme ils ont dû le faire la saison dernière.
Et rappelez-vous, il y a un an ou à peu près. L'équipe et Price étaient tout croches, mais on avait fini par redresser la barque. La situation doit vite se replacer cette saison, avant qu'il ne soit trop tard. Le moindre déraillement nous rappelle que la ligne entre les seuils de la respectabilité et de la médiocrité est mince dans la LNH.
Autre question de Christian Coulombe sur Facebook qui se demande pourquoi Sergei Bobrovsky a autant de la difficulté avec les Panthers. Va-t-il s'améliorer?
Ça arrive même aux meilleurs, on dirait bien. Le bon « Bob » n'est pas différent, il lui arrive de connaître des périodes creuses. Mais ça ne va réellement pas bien pour lui à ses débuts chez les Panthers de la Floride après avoir paraphé une mirobolante entente de sept saisons d'une valeur de 70 millions $, l'été dernier.
Le déracinement après avoir passé sept ans avec les Blue Jackets de Columbus et l'intégration dans un nouveau groupe peut nécessiter du temps.
Les Panthers connaissent eux-mêmes un lent départ avec le nouvel entraîneur Joel Quenneville à la barre. L'équipe est en rodage, comme Bobrovsky. On apprend à se connaître. C'est un processus tout à fait normal.

Bobrovsky a l'avantage de faire partie d'une solide équipe. Ça devrait lui permettre de trouver plus facilement de nouveaux repères. Les Panthers paraissent d'ailleurs en voie de se replacer. Le vétéran russe âgé de 31 ans, qui a dominé la LNH avec neuf blanchissages la saison dernière, ne peut qu'abaisser sa moyenne de buts accordés par match, qui se chiffre à 3,48, et hausser son pourcentage d'arrêts, qui est de 0,884.
Paul Morin sur Facebook demande si le Lightning de Tampa Bay est en voie d'être relancé pour de bon?
Ça ne peut pas faire autrement, ce n'est qu'une question de temps, mon cher Paul, et je crois bien que le temps est tout proche. La rutilante machine du Lightning a recommencé à ronronner, elle va se remettre à vrombir bientôt. Ce qui est bien évidemment une fort mauvaise nouvelle pour une équipe comme les Canadiens.
Personne n'avait anticipé la chose, mais son piètre début de saison est peut-être la meilleure chose qui pouvait arriver au Lightning. C'est comme si on s'était dit, après la dernière saison de rêve qui s'est terminée en queue de poisson en séries éliminatoires, « Hé, il faut vraiment apprendre à composer avec de l'adversité cette saison et aussi bien le faire tout d'un trait dès le début, après on sera débarrassé ».
C'est tout de même un jeu dangereux, mais cette équipe est tout simplement trop douée pour ne pas s'en sortir. On parle du même groupe qui a amassé 128 points de classement en 2018-19.

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Croyez-moi, l'affront que le Lightning a subi en séries le printemps dernier serait une pâle catastrophe par rapport à une éventuelle exclusion des séries en avril 2020. Mais ce ne sera pas le cas. Imaginez maintenant que cette adversité de début de saison fasse prospérer l'équipe. Ça fera peur en séries…