MONTRÉAL – Patrick Kane a trouvé les mots justes pour décrire l’affrontement de mardi entre les Red Wings de Detroit et les Canadiens de Montréal, au Centre Bell.
« C’est le plus gros match de l’année », a lancé l’attaquant au terme de l’entraînement matinal des siens.
Il s’agit, bien sûr, d’une expression qui revient souvent dans le giron des équipes qui luttent pour une place en séries depuis des mois. Mais cette fois, le contexte fait en sorte que cette description n’est pas qu’une simple exagération de la part du vétéran des Wings.
« Il faut avoir le sentiment d’urgence et nous assurer de donner le ton au match à notre façon, a renchéri le défenseur Jeff Petry. On doit se placer dans la meilleure position pour gagner ce match. Ils sont devant nous en ce moment, et on connaît bien l’enjeu. C’est un gros match pour les deux équipes. »
Si les Red Wings échappent la victoire, ils auraient huit points de retard sur les Canadiens, et la deuxième place de quatrième as, avec cinq rencontres à disputer. Sans dire que les carottes seraient cuites, elles seraient à tout le moins très bien réchauffées.
C’est que la troupe de Todd McLellan n’a pas exactement le calendrier rêvé pour entamer une séquence de cinq victoires. Elle rendra visite aux Panthers de la Floride et au Lightning de Tampa Bay – deux matchs en deux soirs – avant de disputer son dernier match à domicile contre les puissants Stars de Dallas.
Une fois que ce sera fait, les Wings se mesureront aux Devils du New Jersey et aux Maple Leafs de Toronto – encore deux matchs en deux soirs – pour mettre un terme à cette campagne.
« On ne parle pas de ça, a assuré l’entraîneur, qui a pris la barre de l’équipe à la fin décembre. On parle de ce qui est devant nous. Depuis notre arrivée à la mi-saison, on veut s’améliorer en y allant une étape à la fois, et pour ça, il faut se concentrer sur ce qui se dresse devant nous.
« Je suis certain que nos joueurs ont entendu ces questions sur notre calendrier. Mais ils ont fait du très bon travail pour mettre l’accent sur ce qui s’en vient. Ce soir, c’est Montréal. »
Le contexte est différent, mais certains joueurs des Red Wings savent exactement à quoi s’attendre d’un match sans lendemain dans l’amphithéâtre montréalais. L’an dernier, ils devaient absolument gagner leur dernier duel de la saison pour espérer entrer en séries éliminatoires.
Ils l’avaient fait grâce à une remontée spectaculaire couronnée en tirs de barrage, mais les Capitals de Washington s’étaient faufilés à leur place grâce au bris d’égalité. La différence, cette fois, c’est que le Tricolore est dans le siège du conducteur et que la fièvre des séries s’est emparée de la métropole.
« Vous feriez un sondage dans ce vestiaire, et 80 pour cent des joueurs vous diraient que le Centre Bell est leur aréna préféré dans la Ligue, a affirmé Petry, un ancien du CH. Tout le monde est excité de jouer ici. On sait dans quelle position on se retrouve, et on doit connaître un bon départ pour faire taire la foule. »
Savard : un retour possible
Du côté des Canadiens, Samuel Montembeault retrouvera sa place entre les deux poteaux après une rare soirée de repos dimanche soir lors du gain de 2-1 contre les Predators à Nashville.
Absent contre les Predators, David Savard pourrait revenir au jeu face aux Red Wings. Arber Xhekaj serait le principal candidat à sauter son tour afin de faire une place à Savard. Emil Heineman, quant à lui, s’absentera pour un deuxième match d’affilée.
En plus de l’enjeu pour le classement, le Tricolore pourrait atteindre quelques objectifs individuels lors de cette rencontre.
Nick Suzuki aura besoin d’un point pour dépasser la marque des 84 points d’Alex Kovalev, un sommet d’équipe depuis la saison 2007-2008. S’il gagne face aux Wings, Montembeault récoltera sa 30e victoire de la saison, un plateau non exploré depuis Carey Price (35 victoires) en 2018-2019.
Lane Hutson pourrait également écrire son nom dans le livre des records du Tricolore s’il amasse un 65e point. Il partage avec Chris Chelios depuis dimanche la marque d’équipe pour un défenseur recrue.
« Lane connaît Chris Chelios, a dit St-Louis. Chelios a eu une longue carrière dans la LNH. J’ai eu la chance de jouer contre lui. À ses débuts, il était le défenseur dominant. Il a transformé son jeu pour devenir un bon vétéran. Il avait l’intelligence, mais aussi le côté dur. Lane reçoit bien des accolades, mais il veut surtout gagner. Il ne se soucie de rien d’autre. Il veut juste gagner. »


















