« Il a été excellent aux cercles des mises au jeu, même contre des vétérans. Il est fort physiquement, il a un talent offensif et il s’est bien adapté », a vanté Barré-Boulet.
On ne sautera pas aux conclusions après un petit match intraéquipe. Mais tout indique que Rob Ramage ne disait pas faux, la veille, quand il a affirmé que le jeune homme de 21 ans s’était présenté au camp pour gagner un poste, et non pour venir chercher un chandail aux couleurs du club.
« Je me sentais bien dès la première présence, a lancé le principal intéressé, entouré par de nombreux journalistes. Je n’étais pas trop nerveux. C’est certain que c’était nouveau pour moi d’affronter des gars de la LNH, mais j’ai bien profité de mon match. J’ai joué à ma façon.
« Je suis arrivé ici en confiance. Quand j’ai signé mon contrat avec le club (en juin), le plan était de venir ici et de batailler pour un poste. Je crois en mes chances si je joue bien et que je m’entraîne fort. »
Kapanen pourrait ultimement s’inviter dans les discussions s’il poursuit sur sa lancée. Même s’il lui reste beaucoup de travail à faire, il a au moins mis son nom sur le radar, une chose à laquelle il n’est pas particulièrement habitué. Disons qu’il passe plutôt inaperçu depuis sa sélection au deuxième tour, en 2021.
N’étant pas un choix de l’administration actuelle, il est vrai qu’il glisse parfois entre les craques quand vient le temps d’évoquer l’avenir de la formation montréalaise. Le fait qu’il ait poursuivi son développement en Finlande, dans la Liiga, ne l’aide pas à faire parler de lui – loin des yeux, loin du cœur, dit-on.
Reste qu’il y a des signes encourageants qui ne mentent pas. Après avoir été limité à neuf points, dont cinq buts, à ses 24 premiers matchs avec KalPa, la saison dernière, il a explosé en deuxième moitié pour conclure la campagne avec 14 buts et 34 points en 51 matchs.
« Je n’ai pas connu un bon départ, a-t-il raconté. J’ai travaillé fort tous les jours. Je savais que je pouvais bien jouer, mais les choses ne se déroulaient pas comme je le voulais. Je savais que ça viendrait un jour. »
Une adaptation à prévoir
Il faudra aussi voir, au cours des prochaines semaines, si la réalité du hockey nord-américain finira par le rattraper. Kapanen a semblé trouver ses repères rapidement, jeudi, mais le fait de traverser l’océan vient toujours avec une certaine période d’adaptation.
Juraj Slafkosvky a suivi le même chemin en faisant le saut de la Liiga à la LNH, il y a deux ans. Le grand Slovaque n’avait pas deux saisons et demie d’expérience chez les professionnels, contrairement à Kapanen, mais il a une idée du genre de défis que son homologue aura à relever.
« Tu dois jouer à ta façon. Pour certains joueurs, ça prend plus de temps, comme moi, a-t-il avoué. D’autres peuvent avoir un impact direct. Les matchs intraéquipes c’est une chose, mais il faut attendre aux vrais matchs préparatoires pour voir ce que tu dois améliorer. Tout le monde est différent.
« Il a été très bon aujourd’hui; j’ai bien aimé son match. Il doit simplement garder cette confiance et se servir de tout ce qu’il a appris, tout ce qu’il connaît, lors des matchs préparatoires. »
S’il ne parvient pas à obtenir une audition avec le grand club dès le début de la saison, Kapanen risque de retourner en Europe. Il devrait disputer une première saison avec Timra, dans la Ligue élite suédoise (SHL).
« La SHL est mon plan parce que c’est une meilleure ligue avec de meilleurs joueurs (que la Liiga), a-t-il conclu. Le fait de déménager dans un nouveau pays, dans une nouvelle ville, sera une nouvelle expérience. Je pourrai apprendre quelque chose de nouveau sur la glace et à l’extérieur. C’est la prochaine étape. »
