Giroux_Flyers

Claude Giroux a raison d'être fier de ce qu'il a accompli lors de ses 15 campagnes dans la LNH, toutes avec les Flyers de Philadelphie.

Il est le capitaine de l'équipe depuis 10 saisons, il a participé au Match des étoiles à sept occasions, dont cette année quand il a été nommé le joueur le plus utile de l'événement. Il devrait disputer son 1000e match dans la LNH le 17 mars, chose qu'un seul autre joueur a été en mesure de faire avec les Flyers, soit le légendaire Bobby Clarke.
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« Ce sont de beaux souvenirs, a souligné Giroux. J'ai pu jouer avec d'excellents joueurs et de très bonnes personnes. J'ai développé de belles relations avec plusieurs personnes dans l'organisation. Les Flyers ont été incroyables avec moi tout au long de ma carrière. Je n'aurais pas pu en demander davantage. »
Les Flyers auraient difficilement pu demander mieux de sa part cette saison. Il occupe le deuxième rang de l'équipe avec 41 points, dont 17 buts, en 55 parties. Il est troisième dans la LNH pour le taux de réussite dans le cercle des mises en jeu avec 61,4 pour cent (minimum de 300), et il a un temps de jeu moyen de 19:16 par match, un sommet lors de ses trois dernières saisons.
Mais à l'approche de leur match de samedi contre les Hurricanes de la Caroline (15 h HE; ESPN+, ABC, SN, NHL LIVE), les Flyers (18-28-10) occupent la dernière place de la section Métropolitaine. Le contrat de huit ans du joueur de centre prendra fin au terme de la saison, et avec la date limite des transactions qui approche, le nom de Giroux est au cœur de plusieurs rumeurs.
Le Franco-Ontarien a une clause de non-mouvement dans son contrat, et le directeur général des Flyers Chuck Fletcher avait dit en janvier : « Nous allons continuer les discussions, et au final, une décision devra être prise, peu importe laquelle. Mais ce sera la décision de Claude. »
Même s'il a sa destinée entre les mains, Giroux n'a pas caché que la situation est stressante.
« On peut voir que ça pèse lourd sur ses épaules, a affirmé l'entraîneur-chef Mike Yeo le 4 mars. « 'G' n'est pas un joueur moyen qui est dans ton organisation depuis trois ou quatre mois et qui pourrait potentiellement être échangé. On parle de quelqu'un qui a grandi dans cette organisation et dans cette ville, et qui en a donné beaucoup. Ce sont des moments difficiles pour lui, sans aucun doute. »
Giroux est deuxième dans l'histoire des Flyers pour les matchs joués (997), les passes (608) et les points (898), derrière Clarke dans chaque catégorie (1144 matchs, 852 passes, 1210 points). Bien que Giroux soit devenu l'un des meilleurs joueurs de l'histoire de l'équipe, ses débuts dans la ville de l'amour fraternel ne s'étaient pas exactement passés comme il s'y attendait.

WSH@PHI: Giroux ne perd pas de temps

Il a été sélectionné par les Flyers au premier tour (22e) lors du repêchage 2006 et a disputé deux matchs dans la LNH au cours de la saison 2007-08. Après avoir fait le saut chez les professionnels en 2008-09, il a connu un camp d'entraînement médiocre, en partie parce qu'il avait subi une intervention chirurgicale pour retirer ses dents de sagesse, et il a commencé la saison dans la Ligue américaine de hockey.
« Quand je suis arrivé au camp, je m'attendais à ce qu'on me déroule le tapis rouge, que je fasse l'équipe et que j'allais être avec les Flyers pour longtemps, a-t-il raconté. J'ai vécu de la frustration quand je me suis fait rétrograder.
« Mais maintenant que j'y repense, c'était assurément la meilleure avenue pour moi. »
C'est en raison de John Paddock que la présence de Giroux dans la LAH a rapporté.
Paddock en était à sa première saison comme entraîneur avec le club-école des Flyers, les Phantoms de Philadelphie, qui jouaient au Spectrum, situé à l'autre bout du terrain sur lequel se retrouve le Wells Fargo Center. Mais afin de pouvoir traverser le stationnement pour mettre le pied dans la LNH, Giroux devait développer certains aspects de son jeu.
« Son talent brut faisait de lui un bon joueur, mais c'était une question d'attitude, et je pense qu'il a compris qu'il n'avait pas fait ses preuves et qu'il ferait le saut dans la LNH quand il serait prêt, a raconté Paddock. Il avait besoin de polir un peu son jeu, et c'est ce qu'il a fait. »
La première étape de ce processus a été de faire passer Giroux de l'aile droite au centre. Paddock en avait discuté avec Paul Holmgrem, le directeur général des Flyers à l'époque, puisque les habiletés et le sens du hockey de Giroux devaient lui permettre de bien faire la transition.
« Les joueurs de centre peuvent être déplacés à l'aile, mais l'inverse est plus rare, a dit Paddock. La différence est au niveau du sens du hockey et un plus grand engagement au niveau du jeu d'un bout à l'autre de la patinoire. Les responsabilités sont plus nombreuses, alors il faut être intelligent pour jouer au centre afin de produire offensivement, mais aussi être efficace défensivement.
« Je ne pense pas qu'il ait connu de réelles difficultés. Je me souviens tout simplement de lui comme un bon joueur. »
Giroux n'était pas satisfait de la façon dont il avait amorcé la saison 2008-09 (un but, une passe en sept parties). Lorsque Paddock lui a suggéré de passer au centre, il a immédiatement accepté.
Le natif de Hearst, en Ontario, s'est ajusté à sa nouvelle position et les points ont suivi. Il a marqué huit buts et enregistré 15 points en l'espace de 15 matchs par la suite.
Au-delà du talent, Paddock a été impressionné par le courage de Giroux.
« Tous les grands joueurs en possèdent, a-t-il dit. Certains en démontrent plus, d'autres moins. Dans son cas, c'était immanquable. Il est très compétitif.

« Je me souviens d'un match où on s'est fait massacrer par Hershey un samedi soir. Il était en furie. Je me souviens d'avoir parlé à [Holmgrem] après le match pour lui dire que nous allions annuler la journée de congé prévue le lendemain pour tenir un entraînement. Ça n'allait pas être un entraînement punitif sans rondelles ou quelque chose comme ça. Nous avons fait des 3-contre-3 durant la dernière demi-heure de la séance, et son équipe s'est retrouvée contre celle de Pat Maroon. L'équipe de Pat a gagné et [Giroux] était livide.
« Au final, ça ne changeait pas grand-chose. Mais pour moi, personnellement, c'était un exemple de son niveau de compétitivité. Il était en colère. »
Plus Paddock voyait Giroux à l'œuvre, plus il se doutait que sa présence dans les ligues mineures ne serait pas très longue.
« C'était un très bon joueur, il progressait, et je me souviens que [Holmgrem] m'a dit : "Écoute, on va devoir te l'enlever". Il devait se retrouver dans la LNH, et il avait raison. »
Les Flyers ont rappelé Giroux le 26 décembre 2008, après qu'il eut amassé 33 points en 32 parties dans la LAH, dont 14 dans ses huit dernières avec les Phantoms.
« Avoir John Paddock comme entraîneur m'a vraiment aidé. Il me faisait jouer 25 minutes par match, il me plaçait sur le désavantage numérique, sur le jeu de puissance, partout. C'était la meilleure manière d'améliorer mon jeu », a souligné Giroux.
Ce dernier n'a pas eu à attendre longtemps pour avoir un impact dans la LNH. Il a terminé au neuvième rang des marqueurs des Flyers avec 27 points même s'il n'a disputé que 42 rencontres. En séries éliminatoires, il a été le meilleur pointeur des Flyers, à égalité avec Mike Richards, avec deux buts et cinq points. Philadelphie s'est incliné en six parties contre les Penguins de Pittsburgh en première ronde.
La saison suivante, Giroux a marqué le but gagnant en fusillade dans une victoire de 2-1 des Flyers contre les Rangers de New York, pour ainsi les devancer au classement et se qualifier pour les séries éliminatoires lors de la dernière journée de la saison. Quelques semaines plus tard, les Flyers atteignaient la finale de la Coupe Stanley.
« Je me souviens qu'au début, un de ses plus grands plaisirs quand on jouait contre Boston était d'aller dans le coin avec [Zdeno] Chara et d'essayer de lui enlever la rondelle », a raconté Daniel Brière, qui était alors son coéquipier et qui est maintenant le conseiller spécial de Fletcher. « Pour y parvenir, tu dois être plus intelligent que [Chara], mais lui, il voulait prouver à tout le monde qu'il pouvait rivaliser physiquement avec lui et le pousser afin de lui enlever la rondelle. Il ne le faisait pas tout le temps, mais il l'a fait à quelques occasions. Tout le monde a vu à quel point il en voulait. C'est quelque chose que tu ne peux pas enseigner.
« Son niveau de compétitivité a toujours été supérieur à la plupart des autres joueurs. C'est quelque chose que tu peux voir chez les Sidney Crosby, Nathan MacKinnon. Il y a une raison qui explique pourquoi ces gars sont si bons. Claude Giroux possède ce trait de caractère. »
Ce trait de caractère risque de rendre Giroux encore plus désirable pour les autres équipes à l'approche de la date limite des transactions, et c'est une décision qui ne sera pas prise à la légère.
Giroux a refusé de discuter de son avenir avec les Flyers, mis à part à une occasion, en février.
« Nous avons plusieurs choses à discuter. Qu'est-ce qui est le mieux pour l'organisation des Flyers? Qu'est-ce qui est le mieux pour moi? On verra bien », avait-il simplement affirmé.