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Dès qu’il a eu la confirmation qu’il avait gagné son poste au sein de la formation canadienne qui participera au Championnat mondial junior, Ethan Gauthier s’est emparé de son téléphone pour informer ses proches que leurs plans du temps des Fêtes venaient de changer.

Et il savait exactement à qui il voulait annoncer la bonne nouvelle en premier.

« J’ai tout de suite appelé mon frère (Kaylen), a raconté l’espoir du Lightning de Tampa Bay, il y a quelques jours. C’est la personne qui a le plus impacté mon cheminement. Sans lui, je n’aurais pas été repêché dans la LNH et je ne serais pas ici aujourd’hui. C’était important qu’il soit le premier que j’appelle. »

De l’autre côté de l’image, son aîné a rapidement compris la raison de son appel.

« Quand j’ai vu le grand sourire dans son visage, je l’ai tout de suite su, s’est souvenu Kaylen, en entrevue avec LNH.com. J’ai ressenti beaucoup de fierté envers lui et tout le travail qu’il a accompli pour arriver là. »

C’est justement en raison de cet aspect-là, le travail, qu’Ethan accorde autant d’importance à l’influence de son frère sur son parcours vers les plus hauts sommets. Il a toujours eu le talent pour y arriver, mais Kaylen lui a inculqué la discipline qui lui a permis de sortir du lot.

Rappelons que les deux fils de l’ancien de la LNH, Denis Gauthier, ont joué ensemble avec le Phoenix de Sherbrooke lors des deux premières saisons du plus jeune dans la LHJMQ.

Gauthier frères

« Je prends le compliment et je suis très fier d’avoir eu un impact sur sa carrière », a commenté Kaylen, qui s’aligne avec les Patriotes de l’Université du Québec à Trois-Rivières. « Pour moi, le côté discipline était inné. Je ne pouvais pas lui apprendre à marquer des buts, alors je l’ai aidé dans ce que je connaissais.

« Mais ç’a été réciproque. Je n’ai jamais été un gros joueur, et c’est grâce à lui que j’ai été capable de jouer dans le junior. Le niveau de compétition qu’on a toujours eu en grandissant, le fait de toujours se pousser l’un et l’autre, ça nous a forgés comme personnes et comme athlètes. On s’est entraidés là-dedans. »

L’un des résultats de ça, c’est qu’à défaut de dévaler les pistes de ski et de terminer la journée au chalet en regardant un match du Mondial junior – la tradition chez les Gauthier – Kaylen et toute la famille prendront la route d’Ottawa pour soutenir Ethan dans sa quête de l’or.

Avec l’espoir, bien sûr, de le voir briller comme il a l’habitude de le faire dans les grands moments. Sera-t-il celui qui marquera un but dont on se souviendra dans plusieurs années?

« J’ai arrêté de me surprendre avec ça, a lancé Kaylen quand on lui a posé la question. Ça fait assez longtemps que je le vois aller. Quand il y a un gros moment, il réussit toujours à trouver une façon de faire la différence. C’est juste le genre de joueur qu’il est. »

De père en fils

Le paternel est aussi conscient de la capacité de son fils de « livrer la marchandise sur demande », et il connaît mieux que quiconque l’importance de cette qualité dans un tournoi comme celui-là. Il y a remporté la médaille d’or en 1996, en compagnie notamment de Jarome Iginla.

Il serait évidemment bien heureux de voir Ethan faire la différence et l’imiter en ajoutant ce titre à son palmarès. Mais ce qui importe pour lui, c’est de le voir vivre cette expérience unique.

« C’est l’ensemble de l’œuvre qui nous reste en tête, a expliqué Denis. Ce sont les souvenirs, les amitiés qu’on a créées à ce moment-là. Je souhaite que mon gars arrive proche de ce que moi j’ai vécu. Ç’a eu un impact majeur sur ma carrière. J’ai appris à gagner, à jouer un rôle précis et à me sacrifier pour l’équipe.

« Ça m’a procuré une confiance incroyable pour ce qui est venu ensuite : la fin de la saison dans le junior et mon arrivée chez les professionnels. Je souhaite qu’il vive le même scénario. »

Vingt-neuf ans ont passé depuis sa participation au traditionnel tournoi du temps des fêtes. Mais il affirme qu’encore aujourd’hui, on lui parle de ses mises en échec en finale contre la Suède et de la prestation spectaculaire de José Théodore en demi-finale contre la puissante Russie.

« Ce qui m’a marqué, c’est l’intensité du moment, a-t-il conclu. Toute l’attention du Canada et du monde du hockey est tournée vers ce tournoi. C’est la seule fois que j’ai porté les couleurs du Canada dans ma carrière. J’ai apprécié cette pression-là et le sens des responsabilités qui vient avec ce privilège. »