caufield badge marcotte

LAVAL -En retournant Cole Caufield chez le Rocket de Laval dans la Ligue américaine, les Canadiens de Montréal espèrent relancer leur talentueux attaquant. Plongé dans la tourmente d'un début de saison collectif très difficile de deux victoires et huit défaites, le jeune homme de 20 ans semble à court de solutions pour débloquer à l'attaque, comme en fait foi sa maigre fiche d'une mention d'aide en 10 matchs.

On a d'ailleurs eu une impression de déjà-vu mardi matin à Laval. La rétrogradation de Caufield n'est pas sans rappeler ce que le Tricolore avait déjà tenté de faire dans les cas de Victor Mete, Jesperi Kotkaniemi ou encore Ryan Poehling par le passé soit les retourner dans les mineures « pour qu'ils retrouvent leurs repères ». C'est du moins une phrase que Claude Julien avait utilisée le 1er février 2020 au sujet de Kotkaniemi quand le Finlandais s'était retrouvé tardivement à Laval au milieu d'une sérieuse disette offensive. Une phrase répétée par l'entraîneur lavallois Jean-François Houle mardi matin.
« Il va avoir beaucoup de temps de glace (ici), a soulevé Houle. Il va pouvoir retrouver ses repères. C'est un bon joueur… Ce n'est pas la fin du monde de jouer dans la Ligue américaine. »
À LIRE AUSSI: Caufield à Laval pour y faire le plein de confiance
Le Rocket tenait sa traditionnelle photo d'équipe quelques heures après avoir été dépouillé de certains de ses éléments avec les rappels de Michael Pezzetta et Alex Belzile à Montréal. Une bien drôle de journée pour intégrer un environnement que Caufield connaît à peine, lui qui n'a disputé que deux rencontres avec le Rocket en mars dernier. En faisant le chemin inverse vers le nord, le numéro 44 du Rocket a pu prendre la photo avant de suer à grosses gouttes lors d'un entraînement particulièrement intense à la Place Bell. De nature souriante, Caufield n'affichait pas sa mine des beaux jours.
« Je suis ici pour travailler », a dit Caufield. Il ne pouvait pas mieux dire puisque c'est exactement ce qu'il a fait, mardi. L'entraînement a été tellement intense qu'on n'a jamais vraiment vu de combinaisons de trio sur la glace, Houle préférant miser sur les bagarres à un contre un et les exercices de patinage.
« Ils n'ont pas souvent de pratiques comme ça dans la Ligue nationale, a souri Houle au début de son point de presse. On a pu faire ça aujourd'hui avec des batailles le long des rampes. C'est le genre de choses qu'on peut faire ici puisqu'on a un peu plus de temps pour pratiquer. »
Le premier choix des Canadiens en 2019 a préféré soulever l'exemple d'autres anciens joueurs dominants de la Ligue nationale ayant déjà vécu pareille rétrogradation au niveau inférieur. Un certain Corey Perry a d'ailleurs pris la peine de lui écrire pour l'encourager, signe évident du leadership qu'exercera toujours ce vétéran auprès de ses anciens coéquipiers. Perry avait pris le chemin de Portland dans la LAH en 2005-2006 avant de ne jamais plus regarder derrière par la suite en route vers une carrière de 17 saisons dans la LNH qui se poursuit toujours.
« Il m'a dit de ne pas trop m'en faire avec ça, que ce n'est pas la fin du monde, a résumé Caufield. Il est passé au travers des mêmes choses que beaucoup d'autres joueurs. Ça fait juste partie du processus (de devenir un joueur de la LNH), ce n'est pas le temps de paniquer. Il faut juste replacer ses esprits en se mettant au travail. »
Bien que le jeune américain se présente au Rocket avec de bonnes intentions, personne ne lui fera la vie facile. La Ligue américaine demeure un circuit compliqué où la production offensive ne vient pas en claquant des doigts. Chaque but se travaille souvent au pic et à la pelle alors que le jeu robuste fait encore partie des mœurs.
« La Ligue américaine, c'est une ligue extrêmement difficile, a dit Xavier Ouellet, vétéran de 296 matchs en carrière dans le circuit. C'est sûr qu'il va arriver (sur la glace) et tout le monde va le connaître et essayer de le bloquer. Ça fait partie de la game. Il faut qu'il trouve un moyen de se démarquer et de faire ce qu'il fait de mieux : faire la différence dans les matchs. »
Caufield n'aura pas à chercher conseil bien loin dans le vestiaire du Rocket pour trouver un coéquipier ayant vécu une expérience similaire. Ryan Poehling est toujours à Laval dans le but de s'établir un jour dans la grande ligue. Lui aussi a vécu l'allégresse d'une grosse performance avec les Canadiens, avant de se retrouver à Laval pour poursuivre son développement.
« C'est quelqu'un dont je suis assez proche, même avant de me retrouver ici, a dit Caufield sur sa relation avec son compatriote américain. Je suis heureux d'être avec lui parce qu'il sait très bien ce que c'est. Ce sera un plaisir de pouvoir jouer avec lui. »
À moins d'une surprise, Jean-François Houle a l'intention de les utiliser ensemble samedi prochain lors de la prochaine partie du Rocket à Syracuse. Rafaël Harvey-Pinard devrait compléter le trio à l'aile gauche.