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SUNRISE, Floride – Au moment d’écrire ces lignes, les partisans des Oilers d’Edmonton doivent être en train de songer à ériger une statue en l’honneur de Connor Brown. Ils pourraient la placer à côté de celle de Wayne Gretzky et de celle qui sera coulée en l’honneur de Connor McDavid, à l’entrée du Rogers Place.

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On exagère, bien sûr. Mais on n’est peut-être pas si loin de la vérité. De la façon dont l’attaquant joue depuis que son équipe a le dos au mur dans cette finale face aux Panthers de la Floride, l’idée a probablement effleuré l’esprit de quelques mordus.

« Il est incroyable, a commenté Zach Hyman. Encore plus dans cette finale. Je crois que plusieurs personnes ont perdu foi en lui, mais il est incroyable. J’ai joué avec lui pendant longtemps et je sais à quel point il peut être bon. Il le démontre chaque soir sur la plus grande scène. Il est un de nos meilleurs joueurs. »

Lors des deux derniers matchs, Brown a véritablement donné le ton. En désavantage numérique, en plus de ça. Il a mis la table à la perfection pour le but de Mattias Janmark – le premier des Oilers – dans le quatrième match, et il a refait le coup en touchant la cible au cinquième duel avec une belle manœuvre en échappée.

Ces deux buts ont donné confiance aux siens, qui n’ont jamais regardé derrière depuis qu’ils encaissé trois défaites de suite pour amorcer la série. Cinq jours plus tard, leur déficit n’est plus que de 3-2.

« C’est bien de contribuer à l’attaque, mais que ce soit moi ou n’importe quel autre joueur, ça n’a aucune importance, a-t-il laissé entendre après la victoire de 5-3 des siens, mardi. Pour gagner un championnat, une équipe a besoin de tous ses éléments. On pousse tous dans la même direction. »

La cote de popularité de Brown n’a pas toujours été aussi élevée dans la capitale albertaine. Plusieurs doutaient de la décision du directeur général Ken Holland de lui octroyer un contrat d’un an à quatre millions $ au cours de l’été. Et on ne peut pas les blâmer.

Le vétéran de 30 ans avait prouvé sa valeur comme joueur de soutien, atteignant deux fois le plateau des 20 buts en six saisons complètes. Il n’avait toutefois joué que quatre matchs avec les Capitals de Washington, en 2022-23, en raison d’une déchirure du ligament croisé antérieur qui a nécessité une opération.

Le risque était grand, surtout avec des attentes collectives aussi élevées. Brown a donc été vivement critiqué quand il n’a amassé que cinq aides à ses 54 premiers matchs de la campagne. Il a pris un certain envol en récoltant trois buts et sept points à ses 17 dernières rencontres, mais il savait qu’il en faudrait plus que ça.

Depuis le début des séries, il a six points, dont deux buts, à sa fiche en 17 matchs, et sa valeur est inestimable dans les missions défensives. Son leadership déteint sur le reste du vestiaire dans les moments cruciaux.

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« Il est probablement le joueur qui a fait face au plus d’adversité dans la dernière année, a commenté l’entraîneur Kris Knoblauch, mercredi. Il a connu un lent départ et ça lui a pris du temps à bâtir son jeu. Il fallait s’y attendre, mais il a continué à s’améliorer tout au long de la saison.

« Il n’a pas toujours récolté les points, mais il a souvent eu un impact dans plusieurs aspects. Il a gardé le cap et il est maintenant récompensé. C’est plaisant qu’on parle de lui parce qu’il joue de façon exceptionnelle. Depuis le début des séries, il est exactement le joueur que nous attendions. » 

Écrire l’histoire

Brown a retrouvé son rythme de croisière, et surtout sa vitesse. Il est l’un de ceux qui ont élevé leur niveau de jeu depuis que les Oilers sont à une petite défaite de voir leur rêve partir en fumée. Tout ça, en grande partie, parce qu’il a désormais les capacités de le faire – contrairement au début de la saison.

« Ce n’est même pas proche, a-t-il affirmé. C’est grâce à notre personnel de thérapeutes et d’entraîneurs. Ce sont les meilleurs au monde. Je suis tellement chanceux de travailler avec des gens comme eux. Ils m’ont aidé à atteindre ce niveau de forme physique. C’est difficile de décrire à quel point ils m’ont aidé. »

Maintenant qu’il est de retour au sommet de sa forme, le natif de Toronto peut consacrer toutes ses énergies aux succès des siens. Les Oilers tentent de devenir la deuxième équipe de l’histoire à combler un retard de 0-3 pour remporter la Coupe Stanley. Mais ils y vont une étape à la fois.

La prochaine : remporter le sixième match devant une foule qui devrait être hors de contrôle, vendredi. 

« En fin de compte, c’est nous qui écrivons le scénario, a conclu Brown. Ça commence avec le simple fait d’y croire. On décide ce que sera l’histoire à la fin. On a pris les choses en main et on a du plaisir à le faire. »