derick brassard badge laflamme

Ce remarquable plateau, Derick Brassard l'avait dans sa mire depuis l'été dernier. Même que ç'a été pour lui un incitatif à poursuivre sa carrière, après la drainante saison 2021-22 qu'il admet avoir connue.

Jeudi soir, à l'occasion du match des Sénateurs d'Ottawa contre les Rangers de New York au Madison Square Garden, l'attaquant québécois âgé de 35 ans est devenu le 377e joueur dans l'histoire de la LNH à joindre le club sélect des 1000 matchs. Et il a célébré cette soirée en grand en marquant deux fois dans la victoire de 5-3 des Sénateurs.
« Ç'a été (les 1000 matchs) l'été dernier une de mes motivations pour continuer à jouer », a affirmé Brassard en entrevue dernièrement. « La dernière saison avait été longue. Je l'avais terminée avec les Oilers d'Edmonton sans trop jouer et, mentalement, j'en avais un peu assez. »
Après avoir réfléchi à son avenir et réalisé que l'objectif était à sa portée, le Gatinois s'est dit que ça valait la peine de se remettre à l'entraînement pour une 15e saison complète dans la LNH. La partie était toutefois loin d'être gagnée. Celui qui avait porté les couleurs de sept équipes au cours des quatre dernières saisons devait en convaincre une autre de son utilité.
C'est ce qu'il a fait en acceptant l'invitation au camp des Sénateurs, en se disant qu'il pouvait remplir un rôle de « dépanneur » avec l'équipe de son patelin. Il a remporté son pari et les blessures à plusieurs attaquants, dont le jeune joueur de centre Josh Norris, lui ont permis de jouer plus que prévu.

OTT@MTL: Brassard ouvre la marque avec une déviation

« Il y a beaucoup d'effort et de sacrifices derrière 1000 matchs », a fait remarquer Brassard, qui a été le premier choix (sixième au total) des Blue Jackets de Columbus en 2006. « J'ai subi quelques opérations au début de ma carrière. Tous les jours, c'est un "job" de rester en santé et d'avoir la chance de jouer tous les matchs.
« J'essaie de ne pas trop y penser », avait-il repris au moment où il était à plus d'une vingtaine de matchs de la cible. « Ce sera tout un honneur. D'ici là, je touche du bois. »
Il a coulé beaucoup d'eau sous les ponts depuis que l'ancien des Voltigeurs de Drummondville a inscrit son premier but dans la LNH contre le Wild du Minnesota et son gardien Nicklas Backstrom, le 2 février 2008.
« Je me souviens encore très bien du jeu. Pour un joueur de hockey, c'est un moment inoubliable », a-t-il souligné.
David Savard des Canadiens de Montréal a bien connu Brassard à son arrivée dans l'organisation des Blue Jackets au début des années 2010.
« Il a été un des premiers à m'accueillir à bras ouverts. Il m'a aidé à vite me sentir à l'aise », a commenté Savard, à la suite du passage de Brassard avec les Sénateurs, samedi. « C'est un gars talentueux qui est grandement apprécié de ses coéquipiers. Je suis content de le voir atteindre ce gros plateau-là. »
L'entraîneur du CH Martin St-Louis est un autre ancien coéquipier de Brassard, dans l'uniforme des Rangers de New York en 2014 et en 2015.
« On le surnommait "Big Game Brass" parce qu'il avait le don de réussir de gros jeux dans les matchs importants, a relevé St-Louis. Il n'était pas stressé sur la glace dans ce temps-là. Je suis content pour lui. Ce n'est pas facile de jouer 1000 matchs dans la Ligue nationale. Toutes mes félicitations. »
Après Perron et avant Letang
Brassard est le deuxième Québécois cette saison à franchir le plateau des 1000 matchs. Le 10 décembre, l'attaquant David Perron des Red Wings de Detroit a réussi un but à sa 1000e sortie qu'il a disputée contre les Stars de Dallas.
Un troisième Québécois, le défenseur Kristopher des Penguins de Pittsburgh, pourrait compléter le tour du chapeau avant la fin de la saison. Letang est à 16 matchs de la marque des 1000.
« Nous sommes tous les trois nés en 1987 », a relevé Brassard avec justesse.
« On s'est tous les trois suivis dans le hockey mineur », a renchéri Perron en entrevue dernièrement. « On s'est affrontés dans des tournois d'été et dans le junior. On est arrivés dans la LNH dans les mêmes années, c'est normal qu'on arrive aux 1000 matchs presque en même temps. Chacun de notre côté, nous avons eu nos embûches et nos blessures à surmonter. Je suis proche de "Kris", qui est un ancien coéquipier. On se contacte régulièrement. C'est un honneur et super le 'fun' de se rendre à 1000 matchs. »
D'autres joueurs québécois ont atteint des jalons notoires plus tôt cette saison. Le capitaine des Bruins de Boston Patrice Bergeron a franchi la marque des 1000 points et il flirtera avec les 1300 matchs à la fin de la campagne. Le défenseur Marc-Édouard Vlasic des Sharks de San Jose a surpassé le total des 1200 rencontres et le gardien Marc-André Fleury du Wild du Minnesota a devancé Terry Sawchuk au quatrième rang des gardiens ayant disputé le plus de matchs dans la LNH, en livrant une 972e rencontre dernièrement.
Ajoutons à cela que l'attaquant franco-ontarien Claude Giroux des Sénateurs s'approche du plateau des 1000 points.
Ces « bons vieux » joueurs québécois arrivent en bout de piste, laissant derrière eux une relève peu florissante.
Dernièrement, on a souligné une triste première, avec l'absence de joueur québécois au Match des étoiles.
« Jean Béliveau doit se retourner dans sa tombe », a lancé l'entraîneur montréalais Jim Montgomery quand on lui a fait remarquer la chose. Le pilote des Bruins était le seul représentant du Québec pour l'événement présenté en Floride.
Jonathan Huberdeau des Flames de Calgary, Pierre-Luc Dubois des Jets de Winnipeg et Thomas Chabot des Sénateurs reprennent le flambeau.
Alexis Lafrenière des Rangers de New York, qu'on voit comme la prochaine grande vedette francophone, est passablement seul dans l'antichambre. Âgé de 21 ans, l'attaquant natif de Saint-Eustache a été le tout premier choix au repêchage en 2020.