Pascal Dupuis a disputé 15 saisons dans la LNH, au cours desquelles il a pris part à 871 matchs, récoltant au passage 190 buts et 409 points. L'attaquant natif de Laval a notamment connu trois saisons de 20 buts et plus, et il a mis la main sur la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009 et 2016. Jamais repêché dans la LNH, il est embauché par le Wild du Minnesota à titre de joueur autonome après avoir évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). En plus du Wild, Pascal a porté les couleurs des Rangers de New York, des Thrashers d'Atlanta et des Penguins. Pascal a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
Il se passe toujours quelque chose à Las Vegas. La ville ne dort jamais, et son équipe de hockey non plus, on dirait. Elle semble être de tous les dossiers, on parle des Golden Knights plus souvent que de la plupart des autres équipes du circuit. Chaque fois qu'un joueur d'impact se retrouve sur le marché, les rumeurs l'envoient à Vegas. Ils ont déjà frappé quelques coups de circuit au cours des dernières années avec notamment Mark Stone et Alex Pietrangelo. Il n'est donc pas surprenant du tout de voir que ce sont eux qui ont réussi à mettre la main sur Jack Eichel dans une transaction avec les Sabres de Buffalo.
Dupuis : Encore un coup d'éclat pour les Golden Knights
Notre chroniqueur analyse la transaction qui a fait passer Jack Eichel de Buffalo à Vegas
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Eichel fait partie des dix meilleurs joueurs de la ligue lorsqu'il est en santé, alors c'est certain que les joueurs de Vegas vont être très heureux de son arrivée. Il deviendra instantanément le meilleur joueur de centre que l'équipe aura eu au cours de sa courte histoire… lorsqu'il sera en mesure de jouer.
Parce que comme les millions de personnes qui passent par Vegas chaque année, la direction des Golden Knights a parié, et on espère remporter la mise. L'opération à laquelle souhaite recourir Eichel n'a jamais été effectuée sur un joueur de la LNH. Un de mes amis a d'ailleurs subi la même procédure récemment, et je peux vous dire que c'est une intervention assez importante. On espère à Vegas que l'Américain sera en mesure de renouer avec l'action d'ici trois à cinq mois.
Et c'est là que ça deviendra intéressant. Eichel va rejoindre plusieurs gros morceaux de l'équipe sur la liste des blessés, les Max Pacioretty, Stone et compagnie. L'équipe n'a toutefois pas connu le début de saison espéré, et au lieu d'aller chercher des renforts à court terme, on s'est départi de joueurs qui auraient pu nous aider maintenant, en retour d'un joueur qui pourra nous aider l'an prochain, ou dans les prochaines séries éliminatoires dans le meilleur des scénarios.
Oui, on ne semble pas avoir surpayé pour obtenir un joueur de la trempe d'Eichel. Peyton Krebs possède un beau potentiel, mais sa contribution était négligeable jusqu'ici. Alex Tuch est un très bon joueur, mais il évolue sur le troisième trio de Vegas lorsque tout le monde est en santé. Il reste tout de même que ce sont deux joueurs qui doivent être remplacés dès maintenant, et que le joueur acquis ne nous aidera que beaucoup plus tard. La question est de savoir comment on va gérer le moment présent à Vegas.
Je suis persuadé qu'on a un plan en place chez les Golden Knights. Cette décision n'a pas été prise sur un coup de tête la semaine dernière. La transaction qui a fait passer Marc-André Fleury aux Blackhawks de Chicago l'été dernier a été le premier geste posé afin de jeter les bases de l'arrivée d'Eichel. Il reste que l'équipe n'est pas meilleure aujourd'hui qu'elle ne l'était hier. Elle va s'améliorer à mesure que l'infirmerie va se vider.
Et lorsque l'équipe sera totalement en santé, il faudra voir à l'interne comment faire pour que ça clique avec le nouveau venu.
Eichel est un joueur qui semble avoir une personnalité assez forte. Quand il va entrer dans ce vestiaire, il faudra que le groupe de leaders en place s'assure qu'il comprend bien la culture qui a été instaurée au sein de cette équipe. Si cette culture est bien installée, c'est un processus qui se fait très bien, peu importe que le nouvel arrivant soit une vedette ou un joueur de quatrième trio.
Il faudra aussi que certains joueurs acceptent de voir leur rôle changer un brin. L'arrivée d'une vedette comme Eichel signifie que certains joueurs vont perdre une ou deux minutes de jeu, vont perdre leur place en avantage numérique, vont reculer d'un trio ou deux. Mais si tu aspires à un championnat, il faut que tu comprennes que tu fais encore partie de la solution, et que si tu remplis ton mandat, tu aides l'équipe à s'approcher de l'objectif ultime.
Le défi sera tout autre à Buffalo. Les Sabres jouaient déjà assez bien sans Eichel, et c'est vrai même si on remonte à la fin de la dernière saison. Leur situation ne change pas dans l'immédiat, et l'équipe voit partir un joueur qui ne voulait plus jouer là de toute manière. Les joueurs se rendaient compte qu'ils pouvaient gagner sans son aide, et ils doivent se réjouir de voir des renforts s'amener.
On sait toutefois que l'avenir à court terme risque d'être difficile, et on voit un autre vétéran quitter l'équipe, comme l'ont fait Sam Reinhart et Rasmus Ristolainen au cours des derniers mois. C'est inévitable lorsqu'on procède à une reconstruction, mais ça peut parfois avoir un impact négatif sur le moral des joueurs.
Je n'ai jamais eu à participer à une reconstruction au cours de ma carrière… mais on peut dire que j'ai été dans une formation en « construction » avec le Wild du Minnesota, qui était une équipe d'expansion. Je le disais à l'époque et c'est encore vrai aujourd'hui : c'est un privilège d'enfiler un chandail de la LNH et d'attacher tes patins dans un vestiaire de la LNH, et si tu n'es pas capable de te motiver avec ça, tu n'es pas dans le bon secteur.
Et dans le registre des bonnes nouvelles, Tuch est vraiment heureux de s'amener à Buffalo. C'est un peu comme un retour à la maison pour lui, qui a grandi à Syracuse. Buffalo n'est pas une destination particulièrement populaire auprès des joueurs, mais c'est beaucoup mieux que ç'a déjà été. Les proprios ont fait de l'excellent travail autour de l'aréna, avec l'ajout d'hôtels et de restaurants, c'est plus vivant. Plusieurs joueurs qui jouent à Buffalo y habitent à l'année parce qu'ils aiment le coin.
Lorsque l'équipe gagne, c'est très agréable de jouer à Buffalo. Tu joues devant des estrades remplies de partisans qui connaissent leur sport.
De mon côté, j'adorais jouer là-bas. Mais bon… c'est peut-être parce qu'on gagnait très souvent dans cette ville à l'époque où je jouais avec les Penguins que mes souvenirs sont aussi beaux!
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*