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Pascal Dupuis a disputé 15 saisons dans la LNH, au cours desquelles il a pris part à 871 matchs, récoltant au passage 190 buts et 409 points. L'attaquant natif de Laval a notamment connu trois saisons de 20 buts et plus, et il a mis la main sur la Coupe Stanley avec les Penguins de Pittsburgh en 2009 et 2016. Jamais repêché dans la LNH, il est embauché par le Wild du Minnesota à titre de joueur autonome après avoir évolué avec les Huskies de Rouyn-Noranda et les Cataractes de Shawinigan dans la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). En plus du Wild, Pascal a porté les couleurs des Rangers de New York, des Thrashers d'Atlanta et des Penguins. Pascal a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com afin de traiter de divers sujets de l'actualité du hockey.
C'est tout de même spécial de voir des joueurs avec qui j'ai évolué être sur le point d'être intronisés au Temple de la renommée, mais je peux certifier que Marian Hossa et Jarome Iginla méritent pleinement cet honneur, le plus grand que l'on peut faire à un joueur de hockey.

Marian et moi, nous partageons évidemment une connexion un peu particulière en raison de la transaction qui nous a fait passer ensemble des Thrashers d'Atlanta aux Penguins de Pittsburgh. Comme la transaction a eu lieu pendant la saison, nous sommes tous deux demeurés à l'hôtel, loin de notre famille, alors nous avons passé beaucoup de temps ensemble à l'extérieur de la patinoire.
Sur la glace aussi, nous avons été réunis. C'était évident que les Penguins avaient fait l'acquisition de Hossa pour évoluer avec Sidney Crosby. Quant à moi, je n'avais aucune idée du rôle qui m'attendait. Je disais à la blague que j'avais été inclus dans l'échange parce que quelqu'un devait transporter les bâtons de Marian à l'aéroport.
Imaginez donc ma surprise quand je me suis aperçu à mon premier entraînement avec Pittsburgh que l'entraîneur Michel Therrien avait inscrit mon numéro 9 à la gauche du numéro 87 de Sidney et du numéro 18 de Marian! J'étais donc aux premières loges pour voir à quel point il était talentueux, mais aussi à quel point il était un bon coéquipier.
Lorsque je suis arrivé à Atlanta, il était déjà établi comme un joueur d'élite dans la LNH. Il pouvait battre ses adversaires autant en faisant preuve de finesse qu'avec sa force. Ça ne paraît pas comme ça, mais Marian Hossa est un véritable cheval sous son équipement! C'est tout un athlète, et il était très difficile de lui soutirer la rondelle. Il était aussi incroyablement explosif, et son lancer était phénoménal.

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Notre association comme coéquipiers a pris fin après la finale de la Coupe Stanley en 2008. Marian a fait le choix de s'entendre avec l'équipe qui venait de nous battre, les Red Wings de Detroit, pour une saison plutôt que de revenir avec nous, et il avait déclaré que c'était parce qu'il pensait avoir de meilleures chances de remporter la Coupe à Detroit.
Je ne peux pas vous cacher que ça a fait un petit velours de lui serrer la main lorsque nous avons battu les Red Wings en finale la saison suivante, même si je conservais le plus grand respect pour Marian. N'oubliez pas qu'il est allé gagner la Coupe Stanley trois fois à Chicago par la suite, alors il devait faire quelque chose de bien pour participer à la finale cinq fois en huit ans!
Le leader ultime
Je n'ai pas joué aussi longtemps avec Iginla, mais je l'ai affronté très souvent quand je portais les couleurs du Wild du Minnesota.
Il était tellement dominant avec les Flames de Calgary, c'était un joueur exemplaire. Il pouvait changer le cours d'un match avec un but, une passe, une mise en échec ou un combat. C'était le leader ultime dans la manière dont il jouait, qu'il se préparait, qu'il prenait soin de lui.
Il a montré à quel point il était un joueur d'équipe quand il est débarqué à Pittsburgh. Un joueur de sa trempe aurait pu demander, ou au moins s'attendre, à jouer sur le trio de Sidney. Mais je connaissais la saison de ma carrière cette année-là. Sid, Chris Kunitz et moi avions terminé aux trois premiers rangs des pointeurs de l'équipe. L'entraîneur a décidé de garder notre trio intact, et Jarome n'a jamais dit un mot et a accepté le rôle qui lui a été confié.

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À qui le tour?
J'ai joué avec tellement de très bons joueurs au cours de ma carrière, j'aimerais dire que plusieurs d'entre eux finiront un jour par entrer au Temple de la renommée.
Je sais toutefois que même si j'ai énormément d'admiration pour des joueurs comme Petr Sykora, Bill Guerin ou Miroslav Satan, ils ne devraient pas voir une plaque à leur effigie à Toronto un jour.
À mon avis, pour pouvoir aspirer au Temple de la renommée, il faut avoir dominé son sport d'une certaine manière pendant une bonne période, ou encore avoir marqué sa génération.
Parmi les candidatures qui retiennent mon attention - et je ne parlerai pas de ceux qui vont automatiquement être admis comme Sidney, Evgeni Malkin et Marc-André Fleury - il y a notamment deux autres anciens coéquipiers : Sergei Gonchar et Keith Tkachuk.
Gonchar a tout de même récolté 811 points comme défenseur, ce qui le place au 17e rang de l'histoire à sa position. Tkachuk a quant à lui incarné pendant plusieurs saisons l'archétype de l'attaquant de puissance. Parmi les 32 joueurs qui ont marqué plus de buts que lui dans l'histoire de la ligue, aucun ne s'est approché de ses 2219 minutes de punition.
D'autres candidatures m'intriguent quelque peu. Celle de Marian Gaborik par exemple. Il est probablement le joueur le plus rapide en ligne droite que j'ai côtoyé. S'il avait un pas d'avance sur une échappée, personne ne pouvait le rattraper. Il a inscrit 400 buts en un peu plus de 1000 matchs, mais j'aurais vraiment aimé voir ce qu'il aurait pu accomplir si les blessures ne s'en étaient pas mêlées. Il était trop explosif! Il était tellement fort des jambes, mais le reste de son corps ne pouvait pas suivre. Il a même eu à modifier sa mécanique de patinage pour essayer de remédier à la situation.
Il y a aussi Ilya Kovalchuk. Il pourrait presque être admis au Temple de la renommée pour ce qu'il a accompli dans la LNH, ainsi que pour ce qu'il a réussi à faire pendant son passage dans la KHL. Je ne sais pas si les six saisons qu'il a passées en Russie vont avoir un impact sur sa candidature, mais 876 points, dont 443 buts, en 926 matchs, c'est toute une récolte.

TOR@MTL : Kovalchuk joue les héros en prolongation

En terminant, si je pense aux joueurs actifs avec lesquels j'ai joué, je me demande si on va penser à un joueur comme Brent Burns lorsqu'il sera à la retraite. Burns a quelque peu révolutionné la façon dont les défenseurs jouaient. Personne ne jouait comme lui à l'époque, et voir un défenseur obtenir plus d'un point par match tout en décochant plus de 300 lancers et en distribuant allégrement les coups d'épaule, c'était inédit.
\Propos recueillis par Sébastien Deschambault, directeur de la rédaction LNH.com*