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BUFFALO- Jack Hughes se doutait bien que la nomination de son père Kent au poste de directeur général des Canadiens de Montréal allait faire en sorte qu'il aurait un peu moins de temps à lui consacrer. Au point de vue du développement hockey, en tout cas.

Pas que le travail d'agent que le paternel a occupé pendant de nombreuses années était nécessairement moins prenant, mais le fait de planifier et d'amorcer la reconstruction d'une équipe de la LNH en pleine saison exige un léger investissement en termes d'heures de travail.
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Difficile, donc, de visionner autant de matchs de Jack avec les Huskies de l'Université Northeastern et de lui donner autant de conseils qu'il en avait l'habitude de le faire.
« Il a été mon entraîneur tout au long de ma jeunesse et il a toujours mis l'accent sur certains aspects de mon jeu », a expliqué Jack en entrevue avec LNH.com, cette semaine. « Si des trucs sont déficients dans mon jeu, il va assurément me le faire savoir et m'envoyer quelques vidéos.
« Mais cette année, surtout après qu'il ait accepté le poste à Montréal, il m'a laissé faire mes choses de mon côté et trouver les réponses par moi-même. Ça m'a aussi fait comprendre qu'il ne serait pas toujours là pour me guider dans mon parcours et que je devais en prendre davantage sur mes épaules. »
Le hasard a voulu que ce détachement se fasse lors de l'année d'admissibilité au repêchage de l'attaquant de 18 ans. Hughes, un joueur de centre de 6 pieds et 165 livres, est répertorié au 26e échelon sur la liste des espoirs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH.
Le cordon n'a pas été coupé comme ça du jour au lendemain, quand même. Malgré son horaire de premier ministre, son père a quand même visionné certains de ses matchs et l'a vu à l'œuvre en personne. De là à le repêcher en juillet prochain?
« On en a parlé à la maison, a rigolé Jack. Je pense que c'est ma mère ou mon frère qui lui a demandé s'il considérerait cette option. Il a dit non au début, mais il a ajouté que si j'étais le meilleur joueur disponible lorsque ce serait leur tour de parler, et que tout le personnel était d'accord, il le ferait.
« Mais il a précisé qu'il ne me sélectionnerait pour aucune autre raison. Si je ne suis pas le meilleur disponible, je ne serai pas un Canadien de Montréal. »
Influence
Le paternel ne sera jamais bien loin de toute façon. Et même s'il devait prendre ses distances encore un peu plus dans les prochaines années dans l'éventualité où Jack est repêché par une autre équipe, son influence sur le jeu de son fils se fera toujours sentir.
« Je pense que mon sens du jeu et mon intelligence sont mes plus grandes qualités, et ça, c'est grâce à mon père », a indiqué celui qui a récolté 16 points, dont sept buts, en 39 matchs cette saison. « Il a évolué dans le hockey toute sa vie et il m'a dirigé pendant plusieurs années.
« Il m'a enseigné tout ce que je sais et ça m'aide évidemment beaucoup. Ça me vient plus naturellement. »
Ça explique aussi en grande partie pourquoi Jack est le deuxième de la famille à passer par le repêchage après son frère Riley, un choix de septième ronde des Rangers de New York en 2018. Disons que ça ne doit pas nuire de côtoyer certains des meilleurs joueurs de la Ligue en grandissant.
Les frères Hughes et leur sœur Morgan ont développé des liens forts avec certains anciens clients de leur père, dont Patrice Bergeron. Ç'a d'ailleurs mené à d'intéressantes discussions avec les 26 équipes, dont le Tricolore, que Jack a rencontrées à la séance d'évaluation des joueurs à Buffalo dans les derniers jours.
« La plupart des dirigeants ont déjà négocié avec mon père, qu'ils l'aiment ou pas, a dit Jack avec le sourire. On me demande souvent à quel point je pense pouvoir en apprendre plus sur le hockey, m'améliorer et me développer davantage après avoir grandi dans un tel environnement. »
Quelle que soit la réponse, ce sera à lui de se débrouiller seul maintenant qu'il vole de ses propres ailes.