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Ç’aura pris quatre mois de plus que prévu, mais Jakob Pelletier est de retour là où il souhaitait amorcer la saison : avec les Flames de Calgary, dans la LNH. 

L’attaquant québécois a été rappelé par le grand club, dimanche, après avoir récemment disputé ses quatre premiers matchs de la campagne dans la Ligue américaine. La fierté de Neufchâtel a été tenue à l’écart du jeu pendant quatre mois en raison d’une blessure à l’épaule qui a nécessité une opération.

« Ça fait du bien au moral pour être honnête », a-t-il lancé de sa chambre d’hôtel de Boston, où les Flames affronteront les Bruins, mardi. « C’était la première fois de ma vie que je ne pouvais pas jouer au hockey pendant quatre mois. Je touche du bois, mais j’espère que ça ne reproduira pas de sitôt. »

Le jeune homme de 22 ans était déterminé à faire sa place dans la grande ligue pour de bon quand il a encaissé une mise en échec discutable lors d’un match préparatoire, à la fin du mois de septembre. Après une longue réadaptation, il est prêt à reprendre le collier.

« La chose la plus importante pour moi, c’était de ne pas avoir peur, a-t-il souligné. Je veux retourner à l’identité que j’avais avant que ça arrive. Je ne suis pas un gars qui reste en périphérie. J’aime aller où ça brasse et je ne veux pas changer ça par crainte de me blesser. »

Pelletier a amassé deux buts et une aide à son retour au jeu avec le club-école de Calgary. Signe que tout est sous contrôle, et que le naturel est revenu au galop, son premier but de la campagne a été marqué dans la peinture bleue du gardien adverse.

Le Québécois espère maintenant être en mesure d’aider les Flames à faire une poussée pour une place en séries éliminatoires. Ce ne sera pas une mince tâche puisque la formation albertaine accuse cinq points de retard sur la deuxième place de quatrième as.

Avec le niveau de jeu rehaussé de la deuxième moitié de saison, il n’aura pas trop le temps de s’ajuster à sa nouvelle réalité. Le contexte n’était pas exactement le même, mais il l’a un peu vécu la saison dernière quand il a été rappelé à la fin du mois de janvier pour ensuite disputer ses 24 premiers matchs dans la LNH.

Son arrivée donnera assurément un second souffle au reste de l’équipe, sur la glace et dans le vestiaire.

« C’est quand même gros, c’est le crunch time, a-t-il analysé. C’est vraiment là qu’il faut commencer à amasser les victoires. Je peux avoir un impact dans l’équipe. Je suis un gars qui est joyeux, qui est tout le temps de bonne humeur et qui amène un peu de vie. 

« L’important, c’est de rester soi-même (pour prendre sa place). C’est ce que j’ai fait l’an dernier et ç’a fonctionné. Je ne changerai pas la formule cette année. »

Inspiration

Quand il s’est blessé, Pelletier s’était juré de garder une attitude positive pendant les quatre mois de sa réadaptation. Même s’il y a eu des moments plus creux, où il s’ennuyait du sport et de ses coéquipiers, il a refusé de s’apitoyer sur son sort.

Et le décès de Chris Snow, l’ancien directeur général adjoint des Flames, à 42 ans des suites d’un long combat avec la SLA n’est pas étranger à tout ça. Surtout que son départ est survenu quatre jours après sa blessure.

« C’est lui qui a poussé pour moi au repêchage et je savais que je l’avais dans mon camp, a raconté Pelletier. Pour moi ç’a été une personne inspirante. Ça m’a fait mettre les choses en perspective. Ça m’a fait réaliser encore plus que j’étais correct. Je n’avais qu’une réadaptation à faire et je jouerais dans quatre mois. Pourquoi je me mettrais à terre quand d’autres vivent des choses bien pires que ça? »

La relation que les deux hommes avaient développée était spéciale. Snow souhaitait ardemment que Pelletier réussisse à se tailler un poste chez les Flames. Il aurait été l’un des premiers à lui envoyer un message pour son retour au jeu, son premier but de la saison et son rappel de dimanche.

« Il me textait au moins une fois par semaine pour m’encourager, me dire de regarder la façon de jouer de tel ou tel joueur, a conclu Pelletier. J’étais devenu proche de lui et de sa famille. Je savais que je l’avais de mon côté et qu’il se battait pour que je monte (dans la LNH).

« Il était l’un des premiers à vouloir que les jeunes aient leur chance et que les Flames se rajeunissent. C’est sûr que ce rappel est plus significatif pour moi dans les circonstances. »