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TORONTO – Quand Jim Montgomery a vu Max Domi quitter son banc dans le seul but d’entrer volontairement en collision avec Jeremy Swayman pendant une pause publicitaire, mercredi, l’entraîneur-chef des Bruins de Boston y a vu plus que des enfantillages.

« Ça me laisse croire qu’il est peut-être dans leur tête », a-t-il analysé au lendemain de la victoire de 4-2 des siens dans le troisième match face aux Maple Leafs de Toronto – une série qu’ils mènent désormais 2-1.

Il serait difficile de ne pas adhérer à la théorie du pilote montréalais. Le gardien des Bruins a signé les deux victoires des Bruins dans cette série, et n’a pas perdu face aux Leafs en deux saisons.

À ses six derniers départs contre la formation torontoise, les présentes séries incluses, il affiche une moyenne de buts alloués de 1,31 et un taux d’efficacité de ,959. Il n’a accordé plus d’un but qu’à seulement deux occasions et a repoussé plus de 30 lancers à quatre reprises.

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Normal, donc, que les Leafs tentent de le déranger, même si les résultats se font attendre.

« 'Sway' a été incroyable tout au long de la saison, a lancé l’attaquant Trent Frederic. C’est ce qu’on est habitués de voir de sa part à tous les matchs et à tous les entraînements. C’est le standard qu’il a établi et c’est bien de le voir maintenir ce niveau sur une grande scène. »

Qu’importe la situation, ou la méthode employée par l’adversaire, le portier de 25 ans reste dans sa bulle et ne se laisse manifestement pas affecter par grand-chose.

« Je patinais et il patinait, a-t-il dit avec le sourire au sujet de sa petite altercation avec Domi. Je vais devoir faire plus de pompes. Je vais commencer à travailler là-dessus. »

Cette attitude détendue, c’est ce qui fait la force de Swayman. Il a toujours le sourire accroché au visage, même dans les moments stressants. Le défenseur Brandon Carlo racontait que le gardien dansait au son de la musique alors qu’il ne restait que quelques minutes au match, et que l’avance n’était que d’un but.

« Il est incroyable, a vanté l’arrière. Il est en mesure de combiner son côté compétitif avec un grand calme et le plaisir qu’il a sur la glace. Il garde l’ambiance très légère. Ça nous rappelle à tous de prendre plaisir à jouer. Il dégage de la confiance et ça se transmet au reste de l’équipe. »

Et la confiance est, semble-t-il, toujours au rendez-vous avec Swayman. Dans les bons moments, comme dans les moins bons.

« Ce que j’adore avec Sway, c’est qu’il a toujours un sourire au visage, a commenté Montgomery. Quand la pression monte, il aime ça. Il adore ça. Même s’il connaît un match moyen – c’est arrivé quelques fois – il revient dans le vestiaire en pensant qu’il a joué comme Patrick Roy contre les Rangers (en 1986).

« Il est probablement celui dont le sens de la compétition se rapproche le plus de celui de Brad Marchand. »

Décision importante

Maintenant, le dilemme. Si Montgomery a poursuivi la rotation entre Swayman et Linus Ullmark au cours des trois premiers matchs de la série, la tenue convaincante du premier pourrait compliquer sa décision en vue du quatrième duel, samedi.

Pas qu’Ullmark a été mauvais à son départ – une défaite de 3-2 des Bruins – mais il n’a pas gagné. Swayman, lui, ne perd tout simplement pas contre Toronto.

« C’est dur de faire le changement quand tu gagnes, a reconnu Montgomery. Il faut prendre la décision selon ce qu’on a vu du dernier match et selon ce que notre cœur nous dit. Il faut choisir le gars qui va se battre et qui va faire les jeux dans les moments de pression. On est très confortables avec les deux. »

Le choix de Montgomery pourrait être facilité par le fait que les deux équipes bénéficieront de deux jours de congé avant de reprendre les hostilités, samedi. Swayman sera donc bien reposé.

« Je ne veux pas de repos, personnellement, a assuré le principal intéressé. Je veux continuer à jouer, qu’importe que ce soit deux matchs en deux soirs, ou un match sur deux. Je fais le nécessaire pour que mon corps soit prêt et pour que je puisse être à mon mieux. »