Je ne vendrai assurément pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué, mais force est d'admettre que les choses sont bien parties pour la troupe de Darryl Sutter. La formation albertaine montre une fiche de 6-1-3 tandis que le gardien suédois maintient une moyenne de buts accordés de 1,85 et une efficacité de ,936, en plus d'avoir déjà trois blanchissages dans sa poche arrière.
On avait vu des signes avant-coureurs, quand même. Markstrom était devenu un gardien de but « élite » avec les Canucks de Vancouver, et il était assez clairement sur une pente ascendante au chapitre de son développement et de sa maturité. Ça n'a pas été très concluant à sa première saison avec les Flames, mais disons que ç'a été le même refrain pour l'équipe au grand complet.
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Le contexte est beaucoup plus favorable, cette saison. On jumelle un gardien dans ses meilleures années à l'arrivée en poste d'un entraîneur qui favorise une structure de jeu très hermétique et à une équipe qui a beaucoup de choses à prouver. Je ne sais pas pendant combien de temps la magie va opérer, mais j'ai le sentiment que ça peut être très profitable pour toutes les parties.
Le système de jeu de Sutter a fait ses preuves partout où il est passé. Et ç'a toujours coïncidé avec un excellent rendement de ses gardiens. Pensez à Ed Belfour avec les Blackhawks de Chicago, Evgeni Nabokov avec les Sharks de San Jose, Miikka Kiprusoff à son premier passage avec les Flames et Jonathan Quick avec les Kings de Los Angeles. Toutes des histoires à succès.
Les équipes qu'il dirige sont toujours très agressives et appliquent beaucoup de pression sur la rondelle dans les trois zones. Ce n'est pas un système que je qualifierais d'emblée de « défensif », mais il a certainement un impact direct sur la qualité des chances accordées à l'équipe adverse. Concrètement, il a pour objectif de limiter le plus possible le temps et l'espace accordés aux adversaires.
Ça ne signifie pas nécessairement que le gardien recevra moins de tirs, mais ils proviendront davantage de la périphérie, ce qui lui facilite grandement la tâche. Et plus un gardien fait des arrêts, plus il se bâtit une confiance. C'est ce qui explique des séquences dominantes comme celle qu'a récemment connue Markstrom en signant trois jeux blancs en quatre matchs. La confiance fait toute la différence, et elle est facile à gagner dans ce contexte.