Josh Anderson veut encore faire mentir les gens
Le nouvel attaquant des Canadiens sait que la vie de hockeyeur peut être ardue à Montréal, mais il piaffe d'impatience de faire ses débuts au Centre Bell
« Toute ma vie, j'ai dû faire mentir les gens », a déclaré Anderson, au lendemain de sa mise sous contrat par le CH. « Je n'ai pas été repêché dans les rangs juniors en Ontario. J'ai dû faire mes classes par la suite pendant deux saisons dans les rangs mineurs, avant de m'établir dans la Ligue nationale. Après quatre ans, j'ai maintenant très hâte de joindre les Canadiens, de connaître du succès et d'encore prouver aux gens qu'ils sont dans l'erreur. »
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La saison 2019-20 a été cauchemardesque pour le patineur natif de Burlington, en Ontario. Limité à 26 matchs, il voudra prouver qu'il peut revenir plus fort après avoir subi une opération à l'épaule gauche, le 2 mars.
« Je veux qu'on sache que je suis de retour en parfaite santé et que je continuerai de préconiser le même style qu'avant », a-t-il insisté.
Anderson croyait rêver en étant éveillé, vendredi après-midi, moins de 24 heures après avoir paraphé une entente de 38,5 millions $ pour sept ans. Lundi, il était passé au Tricolore dans la transaction qui a envoyé Max Domi, en plus d'un choix de troisième tour cette année, aux Blue Jackets de Columbus.
« Les 48 dernières heures ont été complètement folles », a repris le costaud ailier qui est doté d'une touche de marqueur. « Je n'avais pas vu venir l'échange. Mais quand une équipe fait votre acquisition, c'est qu'elle vous désire. Ça coulait de source que j'accepte ('no brainer') la proposition des Canadiens. C'est une formidable sensation que de savoir que je passerai les sept prochaines années à Montréal. »
Les Canadiens le voulaient énormément pour lui avoir consenti une si longue entente au salaire annuel moyen de 5,5 millions $.
« C'est un joueur unique. Il n'y en a peut-être que cinq comme lui dans la LNH », a commenté le directeur général Marc Bergevin. « Nous voulions sécuriser ses services pour une longue durée. »
Anderson, âgé de 26 ans, était à un an seulement de son autonomie complète, c'est-à-dire de pouvoir offrir ses services à toutes les équipes. Même s'il a dit qu'il aurait été prêt à accepter un contrat d'une saison avant de s'engager pour plus longtemps avec les Canadiens, Bergevin a répliqué qu'on ne voulait pas courir le risque de le voir partir au bout d'une saison.
« Je suis certain qu'il y aurait eu plusieurs équipes d'intéressées à ses services dans un an », a opiné le directeur général.
Plusieurs équipes ont toutefois déjà regretté d'avoir accordé des contrats de longue durée à des « attaquants de puissance » du genre d'Anderson, qui finissent inévitablement par s'user.
À cela, Bergevin a répondu que le risque zéro n'existe pas, mais qu'on juge que le coup de patin et la jeunesse d'Anderson représentent des atouts que les autres joueurs du même style ne possédaient pas.
Anderson est maintenant, avec Jonathan Drouin, l'attaquant le mieux payé du CH. Il sait qu'un bond de rémunération rime avec plus forte pression. Il s'est dit prêt à y faire face.
« Vous devez vous nourrir de la pression, vous ne pouvez pas vous en défiler, a-t-il avancé. Je sais que je devrai produire (offensivement). On appelle ça de l'imputabilité. Je sais que Montréal est un endroit le 'fun' où jouer. Les partisans des Canadiens sont des passionnés. Les médias sont omniprésents et il peut y avoir des débordements. Si vous jouez bien, tout sera beau. Si vous jouez mal, vous en entendrez parler. Cela dit, je piaffe d'impatience de faire mes débuts au Centre Bell. J'ai la chair de poule juste d'y penser. »
À la défense de Timmins
Bergevin a dû revenir sur la séance de repêchage afin de se porter à la défense du responsable du recrutement et son bras droit Trevor Timmins, qui a essuyé les critiques parce que l'organisation n'a pas repêché de talent local. Timmins a réagi vivement, jeudi, en entrevue sur les ondes d'une station de radio anglophone de Montréal.
« Il y aura toujours des critiques, a commenté Bergevin. Nous sommes l'équipe qui a le plus de joueurs francophones. Nous en avons au total huit dans l'organisation. L'équipe la plus proche c'est le Lightning de Tampa Bay, avec six. Nous faisons des efforts. Les gens n'ont peut-être pas toutes les informations en main, moi je vous donne les faits.
« Trevor est émotif, on a senti sa frustration de s'être fait attaquer pour des choses qui ne sont pas fondées. C'est tellement une bonne personne. Pas une seule fois, nous avons mis de côté un Québécois ou un joueur parce qu'il parlait français. »
Retour sur Domi
Bergevin a repoussé du revers de la main les propos de Domi selon lesquels la communication a fait défaut vers la fin de son association avec l'équipe.
Domi déplorait, entre autres, de ne pas avoir eu de réunion de fin de saison avec les dirigeants, à la suite de l'élimination du CH dans la ville-bulle de Toronto.
« Nous avons parlé à Max à quelques reprises, a réagi Bergevin. Mais il faut disperser les rencontres individuelles avec les joueurs. Si on rencontre un gars trop souvent, il va se lasser. Pour ce qui est de la rencontre de fin de saison, plusieurs joueurs sont partis de Toronto très tôt au lendemain de notre élimination. Nous n'avions que quelques jours pour rencontrer les joueurs. »
Bergevin n'a que très brièvement commenté la mise sous contrat du défenseur Victor Mete pour la prochaine saison, en soulignant qu'il n'avait fait qu'accepter l'offre qualificative de l'équipe (735 000$).
Les Canadiens ont par ailleurs offert un contrat de deux ans au défenseur Xavier Ouellet, qui empochera 725 000$ dans la LNH la première année et 750 000$ la deuxième année. S'il évolue dans la Ligue américaine de hockey (LAH), Ouellet touchera un salaire de 425 000$ par saison.
La saison dernière, Ouellet a amassé deux passes en 12 matchs ainsi qu'une aide en 10 rencontres des séries éliminatoires de la Coupe Stanley. Il a également joué 39 parties dans la LAH.
Le Tricolore a aussi mis sous contrat pour une saison, à deux volets, l'attaquant des ligues mineures Brandon Baddock. Ce qu'il faut savoir du colosse âgé de 25 ans, qui mesure 6 pieds 3 pouces et qui pèse 220 livres, c'est qu'il est un abonné du banc des pénalités.