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DENVER - Les joueurs de l'Avalanche du Colorado et du Lightning de Tampa Bay vivent actuellement le rêve qu'ils chérissent depuis leur tendre jeunesse : celui de se battre pour la Coupe Stanley.

Ils ont travaillé pendant des années pour en arriver à ce moment. Les deux équipes ont amorcé leur camp d'entraînement il y a 10 mois, en septembre, et n'ont pas arrêté depuis. Les émotions sont à fleur de peau. L'adrénaline, la fatigue, la douleur, la pression, le voyagement et la logistique, toutes des choses qui sont difficiles à comprendre de l'extérieur.
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Les deux équipes ont fait leur arrivée à l'aéroport de Tampa Bay samedi matin, quelques heures après la victoire de 3-2 du Lightning lors du cinquième match de la finale de la Coupe Stanley.
Le sixième affrontement aura lieu au Amalie Arena, dimanche (20 h HE; ABC, ESPN+, CBC, SN, TVAS), et tout sera encore en jeu. L'Avalanche mène la série 3-2 et pourrait remporter la troisième Coupe Stanley de son histoire. Le Lightning peut forcer la tenue d'un match ultime, mardi, et ainsi continuer à rêver de remporter un troisième championnat de suite.
« Ça se doit d'être amusant, a souligné l'entraîneur-chef de l'Avalanche Jared Bednar. Je pense que c'est plus facile pour certains gars d'en profiter que pour d'autres. Je sais à quel point nos gars veulent gagner et à quel point ils ont travaillé pour y arriver, donc il y a un certain niveau de stress et d'anxiété que tu dois réussir à surmonter afin d'offrir ta meilleure performance. Tout le monde gère ça de façon différente. »
Deux jours plus tôt, jeudi, les deux équipes avaient effectué le trajet inverse, celui d'un vol de trois heures et demie en direction de Denver, quelques heures après la victoire du Colorado 3-2 en prolongation lors du match no 4, qui lui donnait l'avance 3-1 dans la série. À une seule victoire du championnat, les préparations des célébrations s'étaient mises branle à Denver.
Le défenseur Josh Manson a raconté qu'il n'avait même pas eu le temps de vider sa valise à son retour à domicile qu'elle était déjà à remplir à la suite de la défaite de vendredi. Pendant ce temps, les membres de sa famille tentaient de se dénicher des billets d'avion pour se rendre à Tampa.
« Il y a énormément de choses à s'occuper », a souligné Manson.
Dont le repos.
« Tu dois faire de ton mieux pour essayer de calmer ton corps et profiter du repos parce que c'est ce qui compte le plus, autant du point de vue mental que physique », a expliqué l'arrière.
C'est plus facile à dire qu'à faire. Victoire ou défaite, les joueurs sont épuisés, mais leur corps est encore sur le qui-vive. C'est sans oublier les blessures, mineures ou importantes. Bonne chance pour trouver le sommeil.
C'est difficile aussi pour les entraîneurs.
Bednar a raconté qu'une fois le match de vendredi terminé, il est demeuré à l'aréna afin de découper des séquences vidéo et évaluer la première période. Il s'est par la suite rendu à son domicile, mais n'a pas trouvé le sommeil immédiatement. Il a indiqué qu'il comptait poursuivre son évaluation de la rencontre dans l'avion et préparer des réunions pour samedi et dimanche.
« Surtout à ce moment-ci de la série, tu tentes de trouver les petites choses qui peuvent aider ton équipe, a souligné Bednar. Et lorsque les gars ont compris, c'est le moment de tourner la page et de passer à la prochaine soirée. C'est ce que nous avons répété durant toute l'année, et les gars ont fait un travail merveilleux pour passer à la prochaine étape après une victoire ou une défaite afin de rester dans le moment. Nous en avons beaucoup discuté. Il faut remettre les compteurs à zéro mentalement, aller chercher du repos et être prêts à jouer. »
L'entraîneur-chef du Lightning Jon Cooper a adopté l'approche contraire.
« En séries éliminatoires, c'est différent parce que tu as affronté l'adversaire tellement de fois que tu sais un peu ce qui va se passer. Tu n'as qu'une journée entre les matchs et tu dois prendre l'avion, alors ce n'est pas le temps pour moi de plonger dans la vidéo du dernier match », a expliqué l'entraîneur.
Cooper a plutôt révélé qu'il avait besoin d'un peu de temps seul.
« Je sais que derrière le banc, j'ai habituellement l'air très calme, mais en dedans de moi, ça n'arrête pas, a raconté Cooper. Avec le temps et l'expérience, j'ai appris qu'il faut parfois prendre une bonne respiration et regrouper ses idées. Mais ce n'est pas facile.
« En plus, tu n'es pas seulement un entraîneur. Tu es aussi un partisan. Parfois, tu deviens hypnotisé par ce qui se passe devant toi tellement c'est impressionnant. Tu as le meilleur siège de tout l'aréna. Mais par la suite, tu dois prendre un pas de recul et t'assurer que les joueurs sont concentrés, en plus de t'occuper de tout le reste.
« Ce qui est le plus important pour moi est de ne pas trop savourer ce qui s'est passé hier soir, parce qu'il reste beaucoup de travail à abattre. C'est ton travail de gérer tout ça. C'est ce que je fais énormément, surtout en séries. »
Oui, ils vivent un rêve. Mais la réalité, c'est que le périple a été long et ardu afin d'atteindre cet endroit où tout joueur de hockey veut se rendre.
« Si tu veux un défilé chaque fois que tu vas chercher une victoire, tu ne resteras pas longtemps dans cette ligue, et tu ne feras assurément pas long feu en séries, a souligné Cooper. Avec notre groupe, c'est important de revenir à la base et se rappeler que c'est la première équipe qui se rend à quatre victoires, pas à trois. Tu ne sais pas quelle avenue tu devras emprunter pour t'y rendre. »