L'équipe d'expansion de Seattle « sera prête » malgré la pandémie

Ron Francis a tenu ses premières réunions avec ses dépisteurs professionnels au cours de la dernière semaine de janvier. Le directeur général de la toute dernière équipe de la LNH, qui allait bientôt être officiellement nommée le Kraken de Seattle, a réuni ses dépisteurs à Seattle afin qu'ils puissent apprendre à se connaître et qu'ils commencent à préparer le Repêchage d'expansion 2021 de la LNH.
Ils n'avaient aucune idée de ce qui allait se passer.

Francis n'a pas remis les pieds à Seattle depuis. Plutôt que de déménager là-bas au cours de la première moitié de l'année comme il l'avait prévu, l'ancien directeur général des Hurricanes de la Caroline a travaillé de la maison depuis Raleigh, en Caroline du Nord.
Plutôt que de regarder le reste de la saison 2019-20 depuis les différents arénas de la Ligue, les dépisteurs ont eu à composer avec une pause de plus de quatre mois avant de regarder à distance des séries éliminatoires disputées sans partisans dans les gradins et disputées dans les villes-bulles d'Edmonton et Toronto. Ils n'ont jamais pu assister à la fin de la saison dans la Ligue américaine de hockey. Celle-ci a été annulée.
« Cette année a été tout simplement…, a commencé Francis avant de laisser sa phrase en suspens. Il a fallu rouler avec les coups. »
C'est ce qui a caractérisé 2020. La pandémie de coronavirus a eu un impact sur la vie de bien des gens, de bien des manières.
L'incertitude entourant la saison 2020-21, notamment la date où elle va se mettre en branle et la manière dont elle va se dérouler. La LNH a ciblé le 1er janvier 2021 comme date de lancement. L'incertitude entoure également le repêchage d'expansion et le Repêchage 2021 de la LNH. La date et le lieu de ces deux événements sont notamment toujours inconnus.
Seattle aimerait accueillir ces deux repêchages en juin dans son nouveau domicile, un projet qui porte maintenant le nom de Climate Pledge Arena et qui a coûté environ 1 milliard $.
« Notre espoir était que nous puissions dévoiler notre amphithéâtre et notre équipe au reste de la ligue ici à Seattle, a mentionné le président et chef de la direction du Kraken Tod Leiweke. Je crois que la ligue doit jongler avec plusieurs choses. Comment les choses vont-elles se dérouler? À partir de quand les gens vont-ils se sentir assez à l'aise pour revenir dans les arénas et se rassembler en grand nombre? Je crois toutefois que c'est réaliste. »
Le Kraken a gardé les choses en perspective et s'est adapté à la situation.
« Les repêchages étaient un enjeu très important il y a un an, a noté Leiweke. C'est drôle comme les choses peuvent changer. »
Cela fait maintenant deux ans que la LNH a annoncé que Seattle allait obtenir une équipe d'expansion, le 4 décembre 2018, et l'équipe a effectué des progrès remarquables au cours de la dernière année, malgré la pandémie, alors qu'elle a bâti un aréna, un complexe d'entraînement, une marque, une organisation et une base de partisans.
L'enthousiasme n'a pas diminué malgré la pandémie. Il a plutôt grimpé.
Le Kraken a dévoilé son nom, son logo et ses couleurs le 23 juillet. Depuis cette date, les items de l'équipe occupent le deuxième rang des ventes derrière ceux du Lightning de Tampa Bay, les champions de la Coupe Stanley, sur NHLShop.com, même si leurs chandails ne sont pas encore disponibles, selon le premier vice-président marketing de la LNH, Brian Jennings.

Il reste environ 10 mois avant que le Kraken n'amorce ses activités, à condition que la saison 2021-22 commence à temps. L'aréna et le complexe d'entraînement devraient être terminés à temps, et le plan demeure le même : une salle comble au moment du match d'ouverture en octobre 2021.
« Même les gens au gouvernement qui étaient les plus prudents crient que d'ici l'automne prochain, notre monde devrait être revenu à la normale, a souligné Leiweke. Et nous allons être prêts. »
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Au lendemain de l'annonce de l'octroi par la LNH d'une équipe d'expansion à Seattle il y a deux ans, l'équipe a organisé une cérémonie de première pelletée de terre devant l'ancien KeyArena, voisin de la « Space Needle ». Leiweke a insisté pour dire qu'il ne s'agissait pas d'une rénovation. L'illustre toit bâti pour l'Exposition universelle de 1962 allait être préservé. Un nouvel aréna allait être construit en dessous.
Environ au même moment où la LNH annonçait l'interruption de la saison 2019-20 le 11 mars en raison des inquiétudes entourant le coronavirus, le toit de 44 millions de livres a été soulevé et déposé sur des piliers de métal, et l'ancien aréna a été démoli et les ouvriers avaient presque fini de creuser les 600 000 verges cubes de poussières.

À moins de 10 kilomètres de là, le chantier du complexe d'entraînement de trois patinoires avait été lancé.
Le toit est aujourd'hui attaché de nouveau à la structure, et les gradins du nouvel aréna prennent forme. NHL Seattle, Oak View Group et Amazon ont annoncé le 24 juin que l'amphithéâtre allait porter le nom de Climate Pledge Arena et qu'il allait être le premier aréna sans émission de carbone au monde. La filtration de l'air était déjà rehaussée, surtout que la majeure partie de l'édifice se trouve sous terre. Leiweke a précisé que ce système avait été encore amélioré en réponse à la pandémie.
Le complexe d'entraînement du Kraken prend également forme. Le toit est posé. Les fenêtres prennent place. Les patinoires font leur apparition.
La construction a été arrêtée pendant seulement quelques jours avant que les travailleurs ne puissent réintégrer les chantiers en suivant des protocoles de sécurité stricts. Leiweke a indiqué que la première phase du complexe d'entraînement devrait ouvrir ses portes en juin, et le reste du complexe devrait ouvrir août. Il a ajouté que l'aréna devrait être prêt pour la fin de l'été, peut-être au début de l'automne.
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Francis mise aujourd'hui sur un personnel complet de dépisteurs amateurs et professionnels, mais ceux-ci n'ont pas eu beaucoup de hockey à regarder, et ne peuvent assister en personne aux matchs qui ont lieu, alors que les ligues se retrouvent toutes dans des situations différentes un peu partout sur la planète et que les déplacements sont limités. Lorsque les ligues vont reprendre leurs activités, les saisons devraient être écourtées, ce qui va rendre encore plus difficile le travail d'évaluation, plaçant ainsi Seattle en position désavantageuse.
« Tout le monde doit composer avec ça, a relativisé Francis. Ce n'est pas seulement nous. Cependant, nous avons probablement moins de données ou d'information par rapport aux autres équipes. »
Francis doit encore embaucher des membres de son équipe, en plus d'un personnel d'entraîneurs. Il a reconnu que dans un monde idéal, il embaucherait son entraîneur avant le repêchage d'expansion. Mais trop de choses demeurent incertaines.
« Est-ce qu'il va y avoir des modifications quelconques aux règles du repêchage d'expansion en raison de la situation, s'est demandé Francis. Que va-t-il arriver avec le repêchage amateur? Est-ce que tout va se dérouler comme c'était prévu, ou est-ce que des choses vont changer? Le repêchage d'expansion, le moment où il aura lieu… Il me reste beaucoup de questions. Nous n'en sommes pas encore au point où nous pouvons obtenir ces réponses.
« Nous regardons chaque situation, et nous nous demandons comment nous pourrions réagir à chaque éventualité, et nous tentons de nous préparer le mieux possible à la situation qui nous attend. »
La pandémie devrait toutefois donner un avantage à Seattle. Le plafond salarial de la LNH va demeurer stable à 81,5 millions $ jusqu'à ce que les revenus liés au hockey de la LNH franchissent les 3,3 milliards $, selon la convention collective conclue entre la LNH et l'AJLNH. Si bien des équipes seront coincées par le plafond ou par un budget interne, le Kraken va s'amener avec une toile vierge.
« Je crois que plusieurs des autres équipes et des autres DG ont eu plus de temps pour se préparer cette fois par rapport au dernier repêchage d'expansion [pour les Golden Knights de Vegas en 2017] afin de préparer en quelque sorte leur équipe et leur formation », a souligné Francis.
« Le plus gros avantage pour nous demeure toutefois l'espace sur notre masse salariale, et pas seulement à notre première saison, mais aussi pour les années à venir. Il est important de tenir compte de nos deuxième et troisième saisons afin de gérer tout ça de la bonne manière. »
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Il y a deux ans, le slogan de NHL Seattle était « LE RETOUR DU HOCKEY ». Il cherchait à souligner que la ville possédait un riche historique de hockey. Les Metropolitans de Seattle de la Pacific Coast Hockey Association ont fait de Seattle la première ville américaine à remporter la Coupe Stanley lorsqu'ils ont eu raison des Canadiens de Montréal de l'Association nationale de hockey en 1917.
« J'ai que la Coupe Stanley effectue un retour à Seattle », avait déclaré la mairesse Jenny Durkan à l'époque.

Leiweke s'est souvenu des Metropolitans pour une autre raison cette semaine. Les Metropolitans et les Canadiens se sont aussi affrontés pour la Coupe Stanley en 1919, alors que les Metropolitans faisaient encore partie de la PCHA et que les Canadiens représentaient la LNH, qui en était à sa deuxième saison. La Finale de la Coupe Stanley, qui était à égalité 2-2-1 après cinq matchs, a été annulée en raison d'une épidémie de grippe espagnole.
« C'est intéressant, la connexion entre les Metropolitans de Seattle et les pandémies mondiales, a-t-il relevé. La seule Finale de la Coupe Stanley à ne pas avoir été complétée l'a été en raison de ce qui se passait ici à Seattle, puis nous voilà environ 100 ans plus tard, et le hockey effectue un retour grandiose alors qu'une autre pandémie est présente en toile de fond. C'est vraiment incroyable. »
Que s'est-il produit après la Première Guerre mondiale et la pandémie de grippe espagnole?
« Ce fut l'avènement des "Roaring '20s", et les gens avaient ce fort désir de sortir et de s'amuser, a noté Leiweke. Des danses assez incroyables ont été organisées à l'époque. Le monde a repris vie vous savez, et nous croyons que ce sera le cas à nouveau, et nous allons être prêts. »