Le blogue de Juraj

Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa nouvelle vie de hockeyeur professionnel. Il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.

À mon premier match au retour de la pause du match des étoiles, j’ai marqué deux buts pour une première fois dans la LNH. Et c’était deux beaux buts, pas un tir qui dévie sur ma jambe ou un retour que je récupère tout juste devant le gardien. Mais j’aimerais mieux vous parler d’un autre sujet.

Pour le long congé, j’ai choisi de me ressourcer en Slovaquie. Oui, c’est loin. Oui, j’ai passé bien du temps dans un avion, mais je voulais revoir mon monde. À l’aller, j’avais un vol de Montréal à Zurich et ensuite de Zurich à Budapest. Mon père, Juraj, m’attendait à Budapest. Nous avons ensuite conduit de la Hongrie jusqu’à la Slovaquie, mais c’est un court trajet de 90 minutes. Pour le retour, je repartais de Budapest, mais je passais par Munich avant de rentrer à Montréal.

Ça peut paraître un peu long, mais ça valait le coup. Et je n’ai eu aucun retard dans mes vols, en plus d’avoir eu la chance de dormir cinq nuits chez moi, à Kosice. Cinq nuits chez moi, c’est aussi bien des repas concoctés par ma maman. Je réussis assez bien à me faire à manger, mais il n’y a rien qui bat un souper préparé par ma mère. Je m’ennuyais de cela.

J’ai aussi passé du temps avec mes amis et j’ai regardé un match de hockey à Kosice. Le 2 février, le HC Kosice, l’équipe de ma ville natale, jouait contre le HC Banska Bystrica. J’ai profité de ce match pour renouer avec un très bon ami, Roman Faith. Il est originaire de Kosice, mais il porte les couleurs de Banska Bystrica.

À mon retour de la Slovaquie, j’ai participé à deux entraînements à Brossard avant de sauter encore dans un avion. Direction Washington. J’ai connu un bon match contre les Capitals avec deux buts en troisième période, mais j’ai aussi bien aimé l’expérience dans la capitale américaine.

J’avais reçu un mot de l’ambassade slovaque à Washington. L’ambassadeur de la Slovaquie aux États-Unis (Radovan Javorcik) voulait me rencontrer, mais il n’a pas pu puisqu’il était malade. J’ai toutefois parlé avec deux autres employés de l’ambassade après la rencontre. Je suis toujours heureux de croiser des gens de mon pays. Ils portaient des chandails de la LNH, mais ils encourageaient surtout les Capitals !

Je vivais pour une deuxième fois une expérience avec mon ambassade. À ma première visite à Ottawa, j’avais rencontré des personnes de l’ambassade slovaque au Canada.

Chaque fois, je suis aussi surpris par leur réaction. Ils sont heureux de me voir. Pour moi, je suis juste un joueur de hockey. Je ne réalise pas toujours que je peux avoir un impact positif pour les gens de mon pays. Le hockey est très populaire à la maison, même si ce n’est pas aussi intense qu’à Montréal et au Canada.

Sur le plan hockey, je me sens vraiment bien. Je gagne en confiance et j’inscris plus souvent mon nom sur la feuille de pointage. Mais il y a un autre élément qui me rend vraiment fier. J’ai participé à tous les matchs de mon équipe depuis le début de la saison. Je touche du bois, mais je veux poursuivre cette séquence et jouer les 82 matchs. J’ai travaillé fort cet été pour devenir encore plus fort physiquement. J’en récolte les fruits.

D’ici la fin de l’année, je veux simplement m’améliorer et aider l’équipe à gagner des matchs. J’ai le sentiment que je me retrouve sur le bon chemin. Je me place à de meilleurs endroits sur la glace, je touche plus souvent à la rondelle et je me fais confiance quand j’ai la chance de décocher un bon tir. Je joue aussi avec de bons joueurs et j’ai la confiance de mes entraîneurs.

Je suis juste heureux. J’ai du plaisir. Et je veux devenir la meilleure version possible de moi-même. Je n’arrive même pas à comparer ma deuxième saison à ma saison recrue. L’an dernier, j’étais parfois perdu sur la patinoire. Cette année, j’ai un impact et j’aide mon équipe. J’ai l’impression que le jeu ralentit. C’est une bonne chose.

Je vous reparle bientôt !

*Propos recueillis par Jean-François Chaumont, journaliste principal LNH.com