Juraj Slafkovsky

Juraj Slafkovsky, qui a été le premier choix au total du Repêchage de la LNH 2022 par les Canadiens de Montréal, a accepté de partager mensuellement avec LNH.com les dessous de sa nouvelle vie de hockeyeur professionnel. Il discute de sa saison sur la glace, mais aussi de ses expériences à l'extérieur de la patinoire.
Avant toute chose, je vous souhaite une bonne année 2023 tout le monde! De mon côté, le temps des Fêtes a été plutôt tranquille. Je n'ai pas fait grand-chose, sauf évidemment pour ce qui est des activités liées au hockey. Ma famille est restée en Slovaquie pour le congé de Noël. J'ai passé du temps avec les gars qui sont restés en ville, essentiellement Kaiden Guhle. Nous nous sommes fait un souper ensemble. Je n'ai pas vraiment eu le sentiment que c'était Noël. J'étais juste heureux de profiter de trois journées d'affilée pour refaire le plein d'énergie.

Je me suis bien sûr intéressé au Championnat mondial junior. Je n'ai pas pu suivre le tournoi comme je l'aurais souhaité, en raison de notre horaire occupé. Souvent, pour les matchs de mon pays, nous avions des séances d'entraînement ou nous étions en déplacement. J'ai quand même pu regarder des matchs des États-Unis et du Canada.
J'ai aussi suivi avec beaucoup d'intérêt le match le plus important de la Slovaquie face au Canada, en quart de finale. Nous étions à Nashville ce soir-là, le 2 janvier, et j'ai téléchargé l'application de la station de télévision slovaque sur le téléviseur de ma chambre d'hôtel. C'était comme si je regardais le match assis dans le salon chez moi, avec la description dans ma langue.
Devant ma télé, j'étais le plus grand partisan des gars. Ils ont super bien fait ça, en passant à un but en prolongation d'éliminer la grosse machine du Canada. J'étais très fier d'eux.
J'ai entendu mon compatriote Simon Nemec dire que j'aurais possiblement marqué en prolongation si j'avais été avec l'équipe. Peut-être, mais on ne le saura jamais.
Je ne suis pas du genre à penser à ce qui aurait pu se passer si j'avais été là, ou si on avait fait les choses différemment.
Rappelez-vous, au moment où les Canadiens ont décidé que je ne participerais pas au Championnat du monde au début de décembre, il y avait plusieurs joueurs de blessés dans l'équipe.
Même qu'on ne m'a jamais parlé de la possibilité de joindre l'équipe junior de mon pays. Moi, j'essayais de garder ma place avec les Canadiens. J'ai toujours adoré représenter mon pays dans des compétitions internationales, mais je voulais me concentrer sur ma première saison dans la LNH. Mon objectif demeure toujours de m'améliorer et de monter en grade dans la formation.
Pour cette raison, au bout du compte, je ne me suis jamais arrêté à penser à ce qui se serait passé, si jamais…
Certains sont d'avis que j'aurais gagné à être dominant contre des joueurs de mon âge. D'autres croient que c'était préférable que je poursuive mon cheminement en affrontant des hommes.
À cela je réponds que je fais pleinement confiance aux dirigeants de l'équipe pour déterminer ce qui est le mieux pour moi. Ils sont beaucoup plus futés que moi pour prendre ce genre de décisions. 'Marty' (l'entraîneur Martin St-Louis) a connu une superbe carrière dans la LNH. Je suis tellement heureux quand je reçois de la rétroaction de la part du groupe d'entraîneurs parce que je veux continuellement apprendre et progresser.
Je ne vous cacherai pas que le dernier mois a été difficile pour l'équipe et pour moi. Ça fait partie justement d'un long processus d'apprentissage. Il y aura des hauts et des bas.
La dernière dizaine de matchs n'a pas été très bonne. J'ai moi-même éprouvé des problèmes, mais c'est le métier qui rentre. Je suis convaincu que l'équipe sortira grandie de ça bientôt et qu'elle deviendra meilleure, comme moi. Ce n'est qu'un mois. Un jour, quand tout ira mieux, nous pourrons rire de cette mauvaise passe et nous serons heureux du chemin parcouru depuis ce temps.
Sur le coup, ce n'est pas agréable à vivre, mais il ne faut pas trop s'apitoyer sur notre sort ou céder au découragement. Nous enchaînons les matchs tous les deux jours ou presque, c'est là-dessus qu'il faut rester concentré.
C'est une bonne chose de pouvoir partager toutes ces expériences, les bonnes comme les moins bonnes, avec d'autres jeunes de mon âge. Nous passons beaucoup de temps ensemble, mais nous nous mélangeons également bien avec les vétérans. Nous nous serrons les coudes tous ensemble.
La pratique est répandue en Slovaquie, comme ailleurs dans le monde, mais je ne suis pas du genre à prendre des résolutions au début de chaque année. Moi, je veux simplement gagner des matchs de hockey, peu importe le moment de l'année.
Alors ce que vous pouvez nous souhaiter à toute l'équipe pour 2023, c'est de gagner le plus de matchs possible et de connaître beaucoup de succès. C'est tout.
\Propos recueillis par Robert Laflamme, journaliste principal LNH.com*