Immédiatement, il a pensé qu'on venait de le céder à l'équipe-école des Blackhawks. Jamais, il n'aurait pensé entendre ce qui allait suivre.
« Allo Phillip, c'est Stan, comment vas-tu? J'ai eu à prendre une grande décision aujourd'hui. »
(C'est en plein ça, repensa-t-il, je suis rétrogradé dans les rangs mineurs.)
« Je t'ai échangé aux Canadiens de Montréal. »
La phrase a résonné comme une tonne de briques. Danault est demeuré bouche bée.
« Je capotais. Je ne savais pas quoi penser, raconte-t-il. J'étais content d'un côté de passer aux Canadiens. Je ne l'étais pas d'un autre d'avoir été échangé. »
Dans le condo, c'était silencieux. Sa blonde était même plus ébranlée que lui, elle qui venait de quitter son emploi au Québec afin de rejoindre son amoureux à Chicago.
Au bout de quelques minutes, Danault a contacté son père Alain afin de lui communiquer la nouvelle.
« Il croyait que je lui faisais une mauvaise blague. Eh non, c'était bien vrai. Ç'a été un dur coup à encaisser pour toute la famille. »
Le hockeyeur âgé de 23 ans était très attaché aux Blackhawks depuis qu'ils l'avaient réclamé au premier tour de la séance de repêchage 2011 avec le 26e choix au total. Il avait gravi les échelons au sein de l'organisation et il cognait à la porte de la LNH, après avoir vécu de très près la conquête de la Coupe Stanley de l'équipe en 2015. Il se voyait gagner la Coupe à son tour, à brève échéance.
« Tsé, quand tu es jeune, tu mords dans la vie, pis tu es naïf. Je me suis fait avoir », débite-t-il avec le recul.
« C'est cette soirée-là que j'ai réalisé que le hockey est une 'business'. »
Ce qui a rendu le transfert plus difficile à accepter, c'est qu'il quittait une équipe aspirante aux grands honneurs afin de joindre une équipe en déroute.
« C'était particulier, très gros. Ç'a été une montagne russes d'émotions. Mais cette saison, c'est tellement le 'fun' », prend-t-il soin d'ajouter.
Comme Québécois, Danault craignait que les partisans du Tricolore entretiennent des attentes démesurées à son endroit. D'autant qu'il n'était pas complètement retrouvé la forme à la suite de l'opération à une hanche qu'il avait subie à l'été 2015.
« Je ne suis pas un marqueur de 25 buts, mais un gars qui travaille, qui a le cœur à la bonne place et qui est un bon leader, mentionne-t-il. Je savais que je pouvais éventuellement apporter une contribution à l'attaque. Ça vient avec de la confiance, comme j'en ai beaucoup cette saison. »