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Même quand le vent soufflait de face et que rien ne laissait présager qu'il changerait de bord, Jonathan Aspirot a tout fait pour protéger la flamme qui brûlait en lui.

Les fois où elle aurait pu s'éteindre sont nombreuses.

Le défenseur québécois n'a pas suivi le parcours classique qui mène aux portes de la LNH et n'a jamais été considéré comme un espoir de premier plan. Il est un choix de quatrième ronde dans la LHJMQ et aucune équipe de la LNH n'a osé tenter sa chance avec lui en le repêchant.

Peu importe, la flamme a toujours été vive. Et à force de travail et de résilience, il vient de signer un contrat de recrue de trois saisons avec les Sénateurs d'Ottawa - une première entente qui pourrait éventuellement lui permettre de faire sa place dans la grande ligue.

« J'ai toujours cru que rien n'est impossible dans la vie, a-t-il déclaré en entrevue avec LNH.com, lundi. Si tu mets les efforts et que tu travailles fort, tu vas parvenir à ton but, peu importe ce que tu fais. Il ne faut jamais perdre la petite flamme en soi, peu importe ce qui se passe, et les bonnes choses vont arriver.

« C'est vraiment incroyable, ce qui se passe. Je n'ai pas eu un parcours facile. J'ai toujours travaillé fort pour obtenir ce que j'ai et c'est un rêve devenu réalité. »

Si certains espoirs diminuent souvent l'importance d'un premier contrat en disant que le travail ne fait que commencer, Aspirot se donne le droit de le voir comme un accomplissement. C'est après tout l'aboutissement de longues années passées à ramer à contre-courant.

La première lueur d'espoir est venue après sa deuxième saison dans la LHJMQ, avec les Wildcats de Moncton, quand les Sénateurs lui ont lâché un coup de fil pour l'inviter à leur camp d'entraînement. Ils ont répété l'expérience après la campagne 2018-19, et c'est à partir de là que les choses se sont mises à débouler.

Le robuste arrière a assez bien fait lors du camp des recrues de l'équipe et du camp professionnel subséquent pour convaincre l'organisation ottavienne de lui offrir un contrat de deux ans à deux volets, qui lui permettrait de jouer dans la Ligue américaine et dans la ECHL.

Il sera finalement demeuré avec le club-école de Belleville tout au long de la saison, récoltant deux buts et 14 mentions d'aide en 44 rencontres. Grâce à la fiabilité de son jeu défensif, il a convaincu les Sénateurs qu'il était prêt à passer à la prochaine étape après sa première année de contrat seulement.

« Nous suivons la progression de Jonathan depuis qu'il a participé à notre camp en 2018, a expliqué le directeur général Pierre Dorion par voie de communiqué. Il a démontré son grand sens du hockey et sa détermination exceptionnelle pour finalement se tailler un poste régulier avec Belleville, cette saison.

« Pour notre personnel hockey, sa progression est la preuve qu'il est devenu un espoir qui peut légitimement aspirer à jouer dans la LNH. »

De fil en aiguille

Rien ne garantissait que le Mascouchois allait passer toute la saison à Belleville. Il aurait bien pu se retrouver à Brampton, dans la ECHL, mais il a réussi à gagner la confiance de l'entraîneur-chef Troy Mann et à lui montrer qu'il s'améliorait même s'il ne disputait pas tous les matchs en début de calendrier.

Il a surtout senti que l'organisation ne lui avait pas offert de contrat simplement pour remplir un chandail, mais qu'elle avait des plans à long terme pour lui.

« On m'a tranquillement fait confiance, a-t-il fait valoir. Mon rôle était de bien jouer défensivement d'abord et avant tout. Ils m'ont donné beaucoup de temps de glace, ils m'ont aidé en analysant des vidéos et je sentais qu'ils voulaient m'aider à me développer. En retour, j'ai travaillé fort et je les ai écoutés. »

Ç'a mené au résultat que l'on connaît aujourd'hui. Aspirot aura non seulement saisi sa chance, il l'aura lui-même créé de toutes pièces. Il est peut-être désormais aux portes de la LNH, mais ça ne signifie pas que le travail est terminé.

Ça signifie seulement que la flamme brûle plus fort que jamais.

\Crédit photo : Sénateurs de Belleville*