Marcotte: À Laval aussi, ça va très bien

Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

Présentement, le Québec vibre au rythme de ses Canadiens de Montréal. Cette magnifique lancée qui s’est amorcée au début de la période des Fêtes monopolise toute l’attention médiatique, et pour cause. Les partisans du Tricolore attendent depuis quelques années la chance de soutenir une équipe gagnante et la position au classement de l’équipe à la mi-saison laisse entrevoir une deuxième moitié palpitante.

Pendant ce temps, le club-école continue de se maintenir parmi les clubs de tête de la Ligue américaine et navigue aisément vers la saison la plus prolifique de sa jeune histoire, si on fait abstraction de « la saison de la pandémie » de 2020-21 où l’équipe évoluait dans une division strictement canadienne sans séries éliminatoires organisées. La troupe de Pascal Vincent est au cœur d’une lutte extrêmement serrée à quatre équipes pour remporter le championnat de la section Nord et ainsi profiter de l’avantage de la glace à tout le moins lors des deux premiers tours des séries éliminatoires.

Voici un survol de l’actualité récente chez le Rocket, qui dispute une série aller-retour face aux Comets d’Utica ce week-end, une équipe qui ne s’est jamais remise d’un départ catastrophique de 13 défaites de suite en lever de rideau et qui se retrouve aujourd’hui à 17 points d’une place en séries.

Jared Davidson continue de militer pour un premier rappel

Les Canadiens sont parvenus à éviter la guigne des blessures jusqu’à maintenant cette saison, et le Rocket peut aussi profiter d’une formation relativement en santé avec beaucoup de profondeur. On peut y voir une corrélation directe avec les résultats obtenus par l’équipe cette saison.

De l’autre côté du spectre, ce sont souvent les blessures qui permettent à certains jeunes joueurs d’obtenir une première réelle opportunité de prouver leur valeur dans la LNH. Ces opportunités ne viennent pas souvent cette année à l’attaque alors que seuls Lucas Condotta et Joshua Roy ont obtenu des rappels pour mieux revenir à Laval, alors qu’Alex Barré-Boulet, lui, avait amorcé la saison à Montréal avant d’être rétrogradé après avoir disputé les deux premières parties.

Il serait facile de regarder vers ces trois options pour identifier le prochain rappel offensif du Tricolore, mais c’est probablement Jared Davidson qui serait le plus méritant actuellement. Pascal Vincent ne se gêne pas pour confier différents mandats au jeune albertain de 22 ans récemment alors qu’on l’a vu disputer quelques matchs à sa position naturelle de centre pour mieux retourner à l’aile sur un trio axé sur la robustesse avec Florian Xhekaj et Luke Tuch. Aux deux niveaux, les Canadiens peuvent miser sur une quatrième unité fiable qui passe beaucoup de temps en zone adverse pour embêter l’adversaire. C’est pourquoi un rappel de Davidson serait très logique afin de prendre des responsabilités occupées par Emil Heineman avant sa malencontreuse blessure.

L’attitude irréprochable de Cayden Primeau

Pascal Vincent connaissait à peine Cayden Primeau lorsque le gardien américain s’est rapporté au club-école le 29 décembre après avoir été laissé pour compte par les 31 autres formations de la LNH au ballottage. Primeau fait partie des meubles à Laval avec 126 présences devant le filet en carrière, un record d’équipe. Chose certaine, il n’a pas tardé à gagner des points aux yeux de son troisième entraîneur-chef différent avec le Rocket.

« J’apprends à le connaître et je dois dire que c’est un être humain incroyable, a louangé Vincent. Il fait un paquet de petites choses autour du vestiaire qu’on finit par remarquer, mais que le grand public ne voit pas. Il est arrivé ici et a tout de suite embarqué dans ce qu’on veut faire. Un gars de même qui arrive dans la chambre, tout le monde veut l’aider à se replacer et tout le monde veut bien faire devant lui. Ça fait juste quelques matchs qu’il est avec nous, mais son attitude est exemplaire. »

Lorsque Vincent fait mention des petites choses que fait Primeau au quotidien, on a remarqué que dès son retour à Laval, il n’a jamais hésité à troquer son masque aux couleurs des Canadiens afin de remettre celui du Rocket qu’il n’avait pas porté depuis les séries éliminatoires du printemps 2023. Pour l’instant, la remise en forme de Primeau se passe très bien puisqu’il est toujours invaincu en trois départs avec un jeu blanc, une moyenne de buts alloués de 1,31 et un pourcentage d’arrêts de ,946.

Ramener Laurent Dauphin au bercail est un excellent coup

L’état-major des Canadiens savait qu’il n’aurait pas énormément de postes à offrir à des vétérans de la Ligue américaine en raison d’un nombre élevé de jeunes joueurs possédant des ententes contractuelles de la LNH. Il fallait donc piger dans un bassin de joueurs bien rempli en faisant preuve de doigté sur l’identité des vétérans qu’on souhaitait greffer à une des formations les plus jeunes du circuit.

On savait donc exactement ce qu’on faisait en rapatriant le Repentignois Laurent Dauphin dans un environnement qu’il connaissait très bien pour y avoir disputé 64 parties réparties sur trois saisons entre 2019 et 2022.

Maintenant âgé de 29 ans et possédant une entente de la Ligue américaine uniquement, Dauphin s’acquitte parfaitement de sa tâche que ce soit au centre ou encore à l’aile. On lui a d’ailleurs confié le jeune Filip Mesar à sa droite depuis quelques semaines et le jeune homme n’a pas manqué de souligner à quel point il aimait soutirer toutes les informations possibles d’un vétéran aussi expérimenté sur son trio.

Dauphin est en plein le type de vétéran que tu souhaites ramener d’année en année afin d’établir une bonne culture organisationnelle dans le club-école.

Le renfort viendra au retour des blessures

Le Rocket a tendance à se montrer prudent dans ses acquisitions de fin de saison pour aider son club-école à cheminer vers les séries éliminatoires. Lors des sept premières saisons de l’équipe, le meilleur mouvement de personnel a probablement été la rétrogradation de Cédric Paquette en 2022, lui qui s’est avéré un joueur de premier plan dans ce parcours éliminatoire qui avait amené le Rocket à une victoire d’une participation à la finale de la Coupe Calder.

Cette année, l’acquisition de Noel Hoefenmayer le 6 décembre en retour de Jacob Perreault constitue un bon coup. L’Ontarien s’est rapidement installé dans le top-4 de la défensive et a même piloté le premier jeu de puissance de l’équipe au cours des dernières semaines.

Il est souhaitable que Brandon Gignac puisse revenir en santé, car pour l’instant, il s’agit d’une saison à oublier en raison d’une blessure récurrente au genou. Gignac n’a toujours pas repris l’entraînement avec son équipe et n’a disputé que 15 rencontres cette saison. Sa vitesse au centre manque à cette équipe par moments depuis quelques semaines.

Parlant de genou, un certain David Reinbacher a repris l’entraînement en solo du côté de Brossard cette semaine et poursuit sa réadaptation. Il est encore à plusieurs semaines d’un retour au jeu, mais il est loin d’être impossible qu’on le voie débarquer à Laval tard dans le calendrier pour une deuxième saison de suite. Une place toute à lui l’attend du côté droit de la défensive du Rocket quand il sera en mesure de jouer, d’autant plus que le vétéran Josh Jacobs a vu sa saison être compromise par une blessure similaire au genou gauche le 4 janvier.