Roy Simoneau badge Marcotte

Notre chroniqueur Anthony Marcotte nous parle de l’actualité chez le Rocket de Laval ainsi que dans l’ensemble de la Ligue américaine de hockey (LAH). Il permettra aux partisans de suivre assidûment ce qui se passe dans l’antichambre de la meilleure ligue de hockey au monde.

Le Rocket de Laval du nouvel entraîneur Pascal Vincent connaît le meilleur départ de son histoire avec une excellente fiche de 6-1-0 à ses sept premiers matchs pour couronner un remarquable mois d’octobre. Malgré beaucoup de changements dans le personnel d’entraîneurs et dans son effectif sur la patinoire, le Rocket trouve des façons de gagner pour se retrouver parmi l’élite de la Ligue américaine en ce début de saison.

Vainqueur pour la troisième fois de suite contre un rival de section, les Comets d’Utica, mercredi à la Place Bell, le Rocket possède déjà un coussin de sept points de priorité sur une place en séries. Une situation enviable pour une équipe qui nous avait habitués à courir après sa queue tard en saison pour décrocher une place en séries, mission qui s’est avérée vaine la saison dernière.

Vincent a pris plusieurs secondes pour réfléchir sur la recette du succès de son club avant d’y aller d’une réponse très étoffée, mercredi soir.

« Les gars ont acheté l’état d’esprit qu’on voulait avoir », a commencé par dire l’entraîneur-chef de l’année en 2017-2018 dans la LAH. « Ils ont acheté la ténacité et l’effort que ça prend pour gagner des matchs. Les systèmes sont importants, mais il n’y a pas de système impossible à battre. Mais ce qui est difficile à contrer, c’est une unité de cinq qui embarque sur la glace aux 30 secondes et qui travaille dans la même direction. »

Pendant ce temps à Montréal, les Canadiens affichent un rendement inégal soir après soir. Quand ce n’est pas le système collectif qui fait défaut, ce sont les erreurs individuelles qui minent les chances de l’équipe, particulièrement à domicile. La beauté de la chose, selon Pascal Vincent, c’est que le club-école regorge d’options présentement si jamais le Tricolore souhaitait procéder à un rappel.

« On a plusieurs joueurs qui pourraient obtenir un rappel avec les Canadiens, a ajouté Vincent. On a des jeunes qui poussent; on a des vieux qui en sont peut-être à leur dernière chance (d’accéder à la LNH); on a des vétérans qui font un travail extraordinaire avec le groupe. Les gars pratiquent fort, ils se préparent bien, ils sont attentifs dans les réunions. Ils ont acheté notre approche. »

« Je sais que présentement, il y a des questions qui se posent (à Montréal). Des questions qui sont avancées », a poursuivi Vincent au milieu d’une réponse fort évocatrice sur ce qui fonctionne bien actuellement dans son vestiaire.

Poussons donc l’analyse plus loin afin de connaître les meilleures options de rappel en provenance de Laval en ce début de saison. Certains sont peut-être plus proches du Centre Bell qu’on le pense…

Luke Tuch : AG, 2 B, 2 A, 4 pts, plus-1

L’Américain avait laissé une bonne impression en toute fin de saison dernière en rejoignant le Rocket pour les dernières parties de sa saison régulière. Le produit de l’Université de Boston était visiblement prêt pour ses débuts professionnels après avoir passé quatre ans au niveau universitaire à peaufiner son art. En fait. Il n’y a rien de compliqué dans le jeu de Tuch. Il amène une robustesse constante, distribue les mises en échec à chaque occasion, et dérange constamment les défensives adverses devant le filet. Tuch est pesant et son coup de patin a été nettement amélioré au fil du temps. Il pourrait devenir le Jayden Struble de 2024-25 en obtenant un rappel surprise (mais surtout mérité) et ne jamais revenir derrière. Vincent ne cesse d’ailleurs de vanter ses mérites depuis le début de la saison. Il n’aura pas l’occasion de le diriger très longtemps si ça continue comme ça…

Alex Barré-Boulet : AG, 2 B, 6 A, 8 pts, plus-3

Le natif de Montmagny constituera toujours une option de rappel envisageable pour le Canadien, lui qui n’a plus beaucoup de choses à prouver dans la LAH à l’âge de 27 ans. Pourra-t-il se détacher de l’étiquette de joueur étoile de la Ligue américaine incapable de s’établir dans la meilleure ligue au monde? Chose certaine, on ne peut rien reprocher à Barré-Boulet jusqu’à maintenant. Depuis le début du camp à Montréal qu’il fait de bonnes choses pour décrocher un poste. Il a enchaîné ensuite avec un départ de près de deux points par match à Laval. L’idée de le placer avec Joshua Roy pour former duo offensif extrêmement dangereux fonctionne jusqu’à maintenant. C’est en plein à Barré-Boulet qu’on pense lorsqu’on se rappelle les propos de Vincent concernant « les vieux qui en sont peut-être à leur dernière chance » de s’établir dans la LNH.

Joshua Roy : AG, 4 B, 2 A, 6 pts, 0

Réputé comme étant un excellent fabricant de jeux, Joshua Roy se retrouve davantage dans le rôle du tireur sur son trio avec Barré-Boulet et Brandon Gignac. Un rôle qui fonctionne jusqu’à maintenant puisqu’il trône au sommet des buteurs de son club avec quatre réussites. On veut de la constance dans le jeu de Roy cette année, et c’est ce qui explique pourquoi il débute la saison à Laval. Vous ne trouverez pas beaucoup de gens qui s’attendent à ce que le Beauceron y dispute toute la saison puisque l’offensive pure dans son jeu est flagrante match après match. Le joueur ayant le plus de potentiel de s’établir dans un rôle offensif dans la LNH présentement chez le Rocket sans aucun doute.

Owen Beck : C, 1 B, 4 A, 5 pts, plus-5

En voilà un autre qui coche toutes les cases pour amorcer sa carrière professionnelle de brillante façon. On connaissait toute son utilité sur les 200 pieds de la patinoire et sa brillance au chapitre des mises au jeu avant même son arrivée à Laval. Ce qui ressort toutefois le plus depuis le début de la saison, c’est son ardeur au jeu et sa force physique pour un jeune homme de 20 ans. Beck est extrêmement coriace sur les rondelles libres en fond de territoire et aime distribuer des mises en échec. L’Ontarien a les lettres LNH écrites dans le front. Ce n’est qu’une question de temps avant de le voir avec un chandail des Canadiens sur le dos.

Xavier Simoneau : AG, 1 B, 2 A, 3 pts, plus-4

C’est peut-être un peu tôt pour parler de l’éventualité d’un rappel pour Xavier Simoneau à ce point-ci, lui qui se remet encore d’une intervention chirurgicale à une épaule subie l’an dernier. Par contre, le natif de St-André-Avellin en Outaouais doit être très encouragé par son départ à Laval jusqu’à maintenant, même s’il a dû rater un match en raison d’une blessure mineure. Simoneau est encore le même pugnace attaquant qui adore entrer sous la peau de ses adversaires, mais qu’on doit surveiller à tout moment autour du filet avec sa touche offensive. Autre bonne note à son dossier, la discipline. Simoneau n’a qu’une pénalité mineure à son actif jusqu’ici, une nette amélioration comparativement à ses deux premières années professionnelles où il avait tendance à prendre de mauvaises pénalités aux mauvais moments. Un leader naturel extrêmement respecté par ses coéquipiers… mais détesté par ses opposants!