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NASHVILLE – Michael McCarron ne transporte plus un poids sur ses épaules, celui d’un choix de premier tour. Au sein du vestiaire des Predators, le colosse centre de 28 ans est simplement un joueur parmi les autres. Il n’a plus les projecteurs sur lui comme à ses jours avec les Canadiens de Montréal.

« Oui, j’ai un peu ce sentiment d’être juste un joueur comme les autres », a dit McCarron dans un corridor du Bridgestone Arena, mardi matin. « Cette organisation est géniale pour moi. Je ne veux pas dire que les Canadiens ne me traitaient pas bien, mais j’avais cette pression d’un choix de premier tour. Il y avait des attentes. On croyait me voir marquer 30 buts. Ça me jouait dans la tête un peu trop. Je réfléchissais trop. J’ai du plaisir à Nashville. Ils m’encouragent depuis mes débuts avec les Predators. »

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McCarron n’a pas cherché de coupables pour expliquer le fait que le gâteau n’a jamais levé pour lui à Montréal.

« Je n’étais pas un très bon joueur à cette époque, a-t-il répliqué. J’ai le sentiment que j’ai abandonné certaines personnes. Mais c’est le hockey. Je n’ai pas réussi à éblouir les gens à Montréal. Malgré cela, j’ai aimé cette expérience. J’ai appris bien des choses, je peux maintenant mieux gérer la pression. Quand tu es jeune, tu es plus sensible aux critiques que tu peux lire. Ce n’était pas un bon mariage pour moi, mais j’ai grandi de cette période. »

Choix de premier tour (25e au total) à l’encan de 2013, l’Américain a fait la navette entre la Ligue américaine et la LNH pendant ses cinq saisons au sein de l’organisation du CH. Il a porté les couleurs des IceCaps de St. John’s, du Rocket de Laval et du Tricolore. Il n’a joué que 69 matchs au total avec les Canadiens.

Le 7 janvier 2020, Marc Bergevin l’a échangé à Nashville contre l’attaquant Laurent Dauphin. Quatre ans plus tard, McCarron a enfin décroché un poste à temps plein à Nashville. Pour une première fois cette saison, il n’a plus à se promener entre Milwaukee dans la Ligue américaine et Nashville.

« C’est 'cool' comme sentiment, a-t-il souligné. Ce n’est pas facile de jouer dans cette ligue. J’ai appris beaucoup dans le passé. Il y a des joueurs qui ont besoin de plus de temps. J’en fais partie, j’ai suivi la longue route. Je me sens bien, je suis en santé et je joue pour une bonne équipe. »

Une prolongation de contrat

Barry Trotz, le directeur général des Predators, a offert une belle récompense à son gros joueur de centre le 16 février dernier en lui consentant une prolongation de contrat de deux ans et 1,8 million (900 000$ par année).

« Ce contrat représentait une bonne nouvelle pour moi, a-t-il mentionné. Je sens que l’organisation me désire et elle pousse pour moi. J’ai travaillé fort pour décrocher cette prolongation de contrat, je me suis battu dans les tranchées. J’aime Nashville, je peux maintenant dire que c’est ma maison. »

En 50 matchs cette saison, McCarron a marqué neuf buts et obtenu neuf passes pour 18 points. Le géant de 6 pi 6 po et 232 lb présente un différentiel de +5, il a passé 84 minutes au banc des punitions, et il joue un peu plus de 12 minutes par rencontre. Andrew Brunette lui donne également des responsabilités en infériorité numérique.

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Aux yeux de Brunette, McCarron n’a pas juste un impact sur la patinoire.

« Il fait partie de notre deuxième vague de meneurs, a dit l’entraîneur-chef des Predators. Il a une voix importante au sein de notre chambre, il joue le rôle du grand frère avec plusieurs de nos jeunes. Il a une personnalité contagieuse. Il a traversé plusieurs étapes au cours de sa carrière. Et il joue du très bon hockey. Il mérite tout ce qui lui arrive. »

Juuse Saros, le gardien étoile des Predators, avait aussi le sourire dans la voix en parlant de son coéquipier.

« Je suis tellement heureux pour lui, il a parcouru un long chemin pour gagner sa place dans la LNH. Il est un bon joueur pour nous. J’ai le sentiment qu’il a élevé son jeu lors des derniers mois. »

McCarron n’a pas découvert une formule secrète cette saison. Il a surtout travaillé sur sa plus grande faiblesse pour devenir un centre de quatrième trio régulier au sein d’une équipe de la LNH.

« J’en ai parlé souvent, mais je suis un meilleur patineur aujourd’hui, a précisé le natif de l’État du Michigan. Je joue aussi à un rythme élevé et j’ai confiance en moi. »