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BOSTON - Les gradins du TD Garden étaient encore vides et s'apprêtaient à accueillir les premiers partisans festifs, vêtus en grande majorité du bleu et du jaune de l'Université du Michigan.

Sur la glace, en survêtements et en souliers de course, une dizaine de joueurs des Wolverines tiraient au filet et sur les bandes avec des écouteurs vissés sur la tête. Dans l'amphithéâtre vide, on n'entendait que le résonnement des rondelles et des bâtons. Rien de plus. Mais on sentait, surtout, tout le poids et la pression qu'ils portaient sur leurs épaules.
Favoris depuis le premier jour, ils n'étaient plus qu'à deux victoires du titre national. Et c'est là, face aux Pioneers de l'Université de Denver en demi-finale du Frozen Four, que s'est finalement arrêté le parcours de l'équipe souvent qualifiée de meilleure dans l'histoire récente de la NCAA.
Carter Savoie a mis fin aux espoirs de la troupe de Mel Pearson en inscrivant le but gagnant d'une victoire de 3-2 avec 5:07 à écouler à la première période de prolongation. En finale, Denver a rendez-vous avec l'Université Minnesota State, qui a vaincu l'Université du Minnesota 5-1 dans l'autre demi-finale.
« C'est ma 40e année dans la NCAA », a amorcé le pilote d'expérience avec la gorge nouée par l'émotion. « Je ne pourrais être plus fier des jeunes hommes que j'ai dirigés cette année. C'est l'année la plus plaisante que j'ai vécue. Et c'est à eux que je la dois. Je leur ai dit après le match.
« Ce n'est pas un match qui va définir leur identité comme joueurs de hockey ou comme individus. Il y avait beaucoup d'attentes envers ce groupe, et ils les ont excédées tout en gérant toute cette pression. »
Cette pression, elle venait en grande partie du fait que les Wolverines comptaient dans leurs rangs pas moins de 13 espoirs de la LNH - le deuxième plus haut total des équipes ayant atteint le carré d'as. Mais surtout, ils alignaient sept choix de première ronde, dont quatre des cinq premiers joueurs réclamés au dernier encan.
On ne sait trop si c'était cette pression, ou bien la nervosité, mais les hommes en jaune ont amorcé le match sur les talons. Il faut aussi préciser qu'ils faisaient face à une équipe qui n'avait signé qu'une victoire de moins qu'eux pendant leur parcours - 30 contre 31 pour Michigan.
« Ils ont toute une équipe de hockey, il faut leur attribuer du mérite », a rappelé Pearson.
Reste que ses ouailles auront eu besoin d'une bonne partie de la rencontre pour trouver leurs jambes. En fait, ils n'ont véritablement imposé le rythme qu'une fois en prolongation. Sans le brio de l'espoir des Sabres de Buffalo Erik Portillo devant le filet, 60 minutes auraient été suffisantes pour couronner Denver.
Le trio de Kent Johnson, Matty Beniers et Brendan Brisson s'est fait bien discret, alors que Jimmy Lambert - un joueur de quatrième trio - et le Québécois Thomas Bordeleau ont été les marqueurs du Michigan. Le premier choix du dernier repêchage, Owen Power, a été brillant à la ligne bleue, et son homologue Luke Hughes a connu de bons moments également.
Ça n'a tout simplement pas été suffisant pour s'approcher à un petit gain du sacre.
De la magie
Comme elle s'est terminée de façon abrupte, et non avec une grande célébration, cette édition du Michigan ne passera pas à l'histoire comme la première de l'institution à remporter un championnat depuis 1998. Mais les souvenirs resteront impérissables.
« Il faut penser aux amitiés qu'ils ont bâties, a rappelé Pearson. Je fais ce métier depuis très longtemps, et c'est l'un des groupes les plus unis que j'ai vus. Ils en ont géré beaucoup. Ce n'est pas parce que tu es repêché tôt que tu prends une potion magique et que tu deviens un grand joueur.
« Ils doivent ensuite le mériter. Ces gars ont continué à investir les efforts et ils ont formé un groupe de jeunes hommes vraiment fantastique et agréable à côtoyer. »
Ce chapitre maintenant terminé, la plupart de ces talentueux espoirs mettront le cap sur la prochaine étape de leur carrière. Et ils porteront toujours avec eux l'expérience d'une saison sous haute pression.