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Olivier Rodrigue l’admet d’entrée de jeu : les derniers jours ont été éreintants pour lui.

Non seulement le gardien québécois vient-il de signer un nouveau contrat d’un an avec les Oilers d’Edmonton, il est aussi en plein cœur de la période la plus occupée de sa saison. Il a amorcé les sept derniers matchs des Condors de Bakersfield puisque son homologue Jack Campbell est sur la touche.

Le Chicoutimien de 23 ans ne s’en plaint pas. Au contraire. Il a maintenant disputé 34 matchs, son plus haut total dans la Ligue américaine.

« D’année en année, je vois une progression dans mon nombre de matchs et dans mes performances, a-t-il remarqué. Je vieillis, je mature et je connais bien la ligue. C’est de l’apprentissage et je fais mes classes. Quand je vais avoir ma chance, je serai prêt à faire le saut et à y rester.

« C’est une jungle. Le fait d’être bien outillé va m’aider à long terme. »

Rodrigue a constaté, cette saison plus que jamais, que la vie dans la jungle du hockey peut s’avérer bien mouvementée. Le plan en début de campagne était qu’il partage le travail avec le vétéran Calvin Pickard devant la cage du club-école des Oilers.

Or, le 7 novembre, Campbell était rétrogradé et Pickard faisait le chemin inverse vers la grande ligue.

Après un début de saison fort difficile à Edmonton, l’organisation avait jugé qu’il était temps pour le vétéran d’aller se refaire une confiance dans les rangs mineurs. Dans le mois qui a suivi l’arrivée de Campbell à Bakersfield, Rodrigue n’a amorcé que trois des 11 matchs des siens.

« La situation est devenue différente, s’est-il souvenu. Autant ça me décevait de ne pas jouer, autant je savais que c’était une décision de l’organisation. Je ne pouvais pas être le mauvais coéquipier qui fait la baboune parce que je ne jouais pas. C’était plate, mais je ne voulais pas m’apitoyer sur mon sort.

« Ce sont d’autres outils, d’autres expériences. J’ai réussi à bien jouer même si j’avais de longues pauses entre mes matchs. C’était quand même positif. »

Depuis le mois de décembre, les choses sont peu à peu revenues à la normale. Rodrigue a joué 31 des 52 matchs des siens – l’équilibre ayant été affecté par la blessure subie récemment par Campbell lorsqu’il a reçu une rondelle au masque lors d’un entraînement matinal.

L’ancien des Voltigeurs de Drummondville montre désormais une fiche de 18-11-4, une moyenne de buts alloués de 2,71 et un taux d’efficacité de ,916 à sa deuxième saison complète dans la Ligue américaine.

« En début d’année, et jusqu’aux Fêtes, ç’a été assez difficile de trouver mon rythme, mais j’avais quand même de très bonnes performances, a raconté Rodrigue. Mes chiffres sont moins bons récemment, mais j’ai de bonnes sorties et je vois de la progression. Ça met la table pour la fin de saison et les séries. »

Les Condors ont encore sept matchs à disputer et ce sera l’occasion pour Rodrigue de tenter d’obtenir la pole pour le début du tournoi printanier, lui qui n’a qu’un match d’expérience en séries. Tout dépendra de sa fin de saison et de l’état de santé de Campbell, qui a retrouvé ses repères.

Prochaine étape

En obtenant une entente d’un an à deux volets avec les Oilers pour une deuxième saison de suite, Rodrigue voit bien que les dirigeants de la formation albertaine tiennent à le garder dans leur giron.

Le Québécois devra désormais passer par le ballottage l’an prochain s’il est rétrogradé dans la Ligue américaine, ce qui pourrait inciter les Oilers à prendre des décisions importantes devant le filet. Pickard est le seul gardien de la hiérarchie à ne pas être sous contrat pour la prochaine saison.

Maintenant que Stuart Skinner s’est emparé du poste de no 1 dans la grande ligue, il sera intéressant de voir ce qui adviendra de Campbell et du contrat de cinq ans et 5 millions $ par année qu’il a signé en 2022. La décision que prendront les Oilers dans ce dossier aura une incidence directe sur l’avenir de Rodrigue.

« On ne sait jamais ce qui va arriver avec la situation des gardiens, a conclu Rodrigue. Si je connais un bon camp d’entraînement l’an prochain, je sais que je peux faire ma place avec les Oilers. La balle est dans mon camp. C’est à moi d’avoir une solide fin de saison et un bon été d’entraînement. »