BROSSARD -Marc Bergevin affirme avoir fait ses devoirs au sujet d'Alexander Radulov. Le directeur général des Canadiens de Montréal admet que la mise sous contrat du talentueux ailier droit russe représente un risque. Un risque qu'il espère voir rapporter très gros au CH, la saison prochaine.
« Un pari c'est un pari. Tu ne sais jamais si ça va fonctionner », a déclaré Bergevin, vendredi, après avoir consenti un contrat d'une saison à Radulov, au salaire de 5,75 millions $.
Radulov, l'ailier «du top-6» tant recherché du CH
Les Canadiens prennent le pari que le Russe a mis de l'ordre dans sa vie
© Bruce Bennett/Getty Images
« Il n'y a aucune assurance. Nous avons fait notre travail. Le reste, ça lui appartient », a-t-il ajouté.
Le hockeyeur, qui va franchir la trentaine en âge le 5 juillet, est de retour dans la LNH quatre ans après avoir terni sa réputation chez les Predators de Nashville.
Pendant les séries éliminatoires de 2012, les Predators ont suspendu Radulov, ainsi que l'attaquant Andrei Kostitsyn, parce qu'ils n'ont pas respecté un couvre-feu avant le troisième match de la série contre les Coyotes de Phoenix, à l'époque.
Un écart de conduite qui lui colle à la peau, lui qui traîne également la réputation d'être un joueur au bouillant caractère et difficile à diriger.
Bergevin a dit avoir obtenu des assurances au sujet de Radulov à la suite de l'entretien en privé qu'il a eu avec le principal intéressé ainsi que de discussions avec des personnes qui le connaissent bien. Il a souligné avoir sondé le terrain auprès du nouveau venu du Tricolore Shea Weber, ancien coéquipier de Radulov chez les Predators, et de Sergei Fedorov, qui est le directeur général du CSKA de Moscou - l'équipe de la Ligue continentale de hockey (KHL) pour laquelle Radulov a évolué au cours des quatre dernières saisons.
Weber lui a dit que les frasques de Radulov à Nashville ont été davantage liées à un manque de maturité qu'à des problèmes d'attitude.
Fedorov a fait l'éloge des bonnes habitudes de travail ainsi que des qualités de leader de Radulov, qui était le capitaine du CSKA. Il a souligné son fort désir de revenir dans la LNH, ainsi que son statut d'époux et de père de famille.
Talent exceptionnel
Si Radulov a effectivement mis de l'ordre dans sa vie personnelle, il s'avérera toute une acquisition parce que c'est un joueur très doué et électrisant. Dans la KHL, il était dominant.
« C'est possiblement un des joueurs les plus talentueux qui a trouvé preneur vendredi. Il était également un des plus talentueux qui n'évoluaient pas dans la LNH. Nos recruteurs qui l'ont suivi cette saison nous disent qu'il était très intense et compétitif. Nous courons un risque, mais nous espérons qu'il va rapporter très gros », a soumis Bergevin.
« J'ai un bon sentiment, a-t-il continué. J'avais un "feeling" semblable en faisant l'acquisition de Zack Kassian (l'an dernier), mais ça n'a pas fonctionné. »
Kassian a tôt fait de trahir la confiance de Bergevin en étant impliqué dans un accident au cours du calendrier préparatoire. Il s'était fracturé un pied et le nez et il avait dû suivre une thérapie afin de traiter ses problèmes récurrents de consommation.
À son retour dans l'entourage de l'équipe en décembre, Bergevin l'a échangé aux Oilers d'Edmonton, en retour du gardien Ben Scrivens.
Radulov, qui a amassé 102 points en 154 matchs dans la LNH, ne devrait pas avoir une corde beaucoup plus longue que Kassian.
Pour que le risque ne soit pas trop grand, le directeur général a tenu mordicus à ce que Radulov accepte une entente d'une seule saison.
Lucic et Perron
S'il a admis avoir connu son 1er juillet le plus actif à l'ouverture du marché, il a précisé qu'il est demeuré fidèle à sa philosophie de ne pas verser dans la démesure.
« Tout le monde fait les choses à sa façon, mais j'estime c'est une date dangereuse. Comme je l'ai déjà dit, plusieurs contrats qui sont accordés sont éventuellement ceux qui sont rachetés. Vous devez être prudent. »
Les Canadiens ont entre autres courtisé les attaquants Milan Lucic et David Perron, qui ont accepté des offres des Oilers d'Edmonton et des Blues de St. Louis, respectivement.
Bergevin n'a pas voulu dire si Lucic était le plan A de l'équipe, mais on peut présumer que c'était le cas. Pour ce qui est de Perron, le joueur a confirmé lui-même avoir eu une offre de contrat d'une seule saison.
Bergevin a confié s'être fait dire par des joueurs qu'ils ne voulaient pas jouer à Montréal.
Il a tout de même convaincu deux joueurs de soutien, le gardien Al Montoya et le défenseur Zach Redmond, de se joindre à l'organisation.
Il a par ailleurs mis sous contrat pour deux ans l'ailier droit Daniel Carr et il a annoncé la signature du premier choix au dernier repêchage, le défenseur Mikhail Sergachev.
Avec comme résultat que le Tricolore arrive à la limite des 73 millions $ de la masse salariale permise pour chacune des équipes. Bergevin a dit qu'il restera aux aguets, au cas où de bonnes aubaines se présentaient.
Il ne lui reste essentiellement à régler que le dossier de l'attaquant Phillip Danault, qui possède le statut de joueur autonome avec compensation.