GUITE BADGE LEPAGE

CHICOUTIMI – Émile Guité sort du vestiaire des Saguenéens de Chicoutimi aux côtés de Maxim Massé pour les entrevues auxquelles on les a conviés dans les gradins du Centre Georges-Vézina.

On s’entretiendra avec eux à tour de rôle, mais l’image tombe à point. Parce que les similitudes entre les deux attaquants sont nombreuses. Un an après que Massé eut vécu les aléas d’une saison d’admissibilité au repêchage, c’est au tour de Guité de passer par là.

Ce dernier amorce cette importante saison dans les mêmes dispositions : il a décroché le titre de recrue de l’année de la LHJMQ à sa première campagne, amassant 25 buts et 57 points en 61 matchs, et a fait écarquiller les yeux à la Coupe Hlinka-Gretzky en menant le Canada avec ses sept points en cinq rencontres.

En comparaison, Massé avait récolté 36 buts et 75 points en 67 matchs pour mériter le titre de recrue de l’année, et avait conclu la Coupe Hlinka-Gretzky avec six points en cinq sorties.

« C’est vrai que Guit est dans la même situation que moi, a confirmé Massé, un choix de troisième tour des Ducks d’Anaheim au dernier repêchage. Je vais l’aider à éviter les moins bonnes choses que j’ai faites et essayer de l’amener vers ce que j’ai fait de bon. »

Guité a vu le meilleur de Massé, et aussi le pire. Il a été témoin des passages à vide de son coéquipier, et de la façon dont il a réussi à s’en sortir. Il a constaté toute la pression qui vient avec le fait d’être épié soir après soir par les dépisteurs et questionné chaque semaine par les équipes de la LNH.

Massé a récemment révélé que c’est une conversation téléphonique avec Pierre-Luc Dubois qui l’avait véritablement aidé à mieux gérer tout ce qu’implique une année de repêchage. Il s’est promis de jouer le même rôle avec Guité et Alex Huang, un autre de ses coéquipiers bien répertorié, cette saison.

« On s’est parlé au début de la saison, et Max m’a dit qu’il était là pour moi si j’avais des questions, a confirmé le natif de Chambly. Il m’a dit de me concentrer sur mon jeu. Il ne faut pas me mettre de pression supplémentaire. Max s’en mettait un peu, et c’est normal aussi. Il a quand même bien fait ça. »

MASSE FEAT GUITE

Le patineur de 17 ans vit déjà ses premiers moments d’adversité. Après un début de saison plus discret – il a inscrit trois buts et quatre aides en 11 matchs – Guité a été ignoré lors de la sélection de l’équipe de la LCH qui participera au Défi des espoirs LCH-É.U. à la fin du mois de novembre.

Il a aussi obtenu la cote de B, attribuée à un potentiel espoir de deuxième ou troisième tour, sur la liste des joueurs à surveiller du Bureau central de dépistage publiée mercredi. Il ne s’agit pas d’une énorme surprise, mais il aurait pu viser plus haut s’il avait poursuivi sur sa lancée de la Coupe Hlinka-Gretzky.

« Je l’ai adoré au Hlinka, comme je l’ai adoré en deuxième moitié de saison l’an dernier, a souligné son entraîneur Yanick Jean. Il va faire un joueur de hockey. Tu lui dis quelque chose, et il le fait. Il veut que ça fonctionne et il s’organise pour que ça fonctionne. Mais il faut y aller étape par étape.

« Il est plus avancé qu’il l’était au même stade l’an passé. Il est capable d’en amener encore plus au fur et à mesure que les semaines vont avancer. »

Un travail en cours

Guité a réussi à s’adapter au rythme de la LHJMQ, l’an dernier, après un lent départ causé en majeure partie par une mononucléose. Il y a fort à parier qu’il trouvera le moyen de se mettre en marche malgré le fait qu’il est désormais la cible d’une couverture défensive plus assidue de ses adversaires.

C’est le revers de la médaille qui vient habituellement avec les succès offensifs.

« C’était un peu comme ça aussi l’an passé, a-t-il répondu lorsqu’on lui a demandé s’il se sentait plus surveillé. Je sais qu’il y a des équipes qui vont essayer de me matcher un peu plus. Je vais continuer de jouer à ma façon et essayer de prendre de meilleures décisions. Ça devrait bien aller. »

Quand le jeune homme de 6 pieds 2 pouces et 173 livres aura finalement craqué le code et retrouvé ses repères, on risque de revoir son tir assassin sur une base plus régulière, celui-là même qui a ravagé un mur du sous-sol du domicile familial.

« Son lancer, c’est certain, a conclu Massé quand on lui a demandé la plus grande force de son coéquipier. Mais je crois aussi que sa vision et sa façon de créer des jeux sont sous-estimées. J’ai souvent joué en sa compagnie et ce n’est pas rare qu’il sorte des passes auxquelles tu ne t’attendais pas. »

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