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MONTRÉAL – Mateo Nobert attendait les séries éliminatoires avec impatience.

Au terme d’une véritable saison d’éclosion offensive, l’attaquant de l’Armada de Blainvillie-Boisbriand voyait le début du tournoi printanier comme une occasion de confirmer son ascension et de mettre à profit le style de jeu plus physique qu’il a apprivoisé lors des derniers mois.

Mais voilà qu’une blessure aux côtes remet en doute ses chances de jouer en séries.

« C’est en séries qu’on joue le hockey le plus physique, a-t-il souligné. Je pense que j’avais une belle opportunité de montrer à tout le monde que je suis capable de jouer de cette façon-là et de jouer un rôle important dans notre équipe. J’espère que j’aurai la chance de le faire. Il y a encore de l’espoir. »

Nobert a raté les quatre derniers matchs des siens et risque de rater les deux derniers de la saison, cette fin de semaine. Il n’est pas encore retourné sur la glace, et ne peut en faire trop physiquement puisque le simple fait d’être essoufflé lui cause toujours des douleurs.

L’espoir admissible au prochain repêchage a encore quelques jours pour prendre du mieux, puisque la série de premier tour face au Phoenix de Sherbrooke se mettra en branle dans un peu plus d’une semaine.

« Ce n’est pas le genre de blessure qui guérit rapidement, et on ne peut pas mettre d’échéancier quant à son retour, a précisé l’entraîneur Mathieu Turcotte. C’est dommage pour lui, surtout dans son année de repêchage. Il s’est bien placé sur le radar et je pense qu’il a surpris bien des gens.

« C’est désolant pour le jeune de ne pas être capable de commencer les séries en santé. Pour l’équipe, de perdre notre centre de premier trio à l’aube des séries, ça amène à retravailler certaines choses. »

Depuis la transaction qui a envoyé Jonathan Fauchon à l’Océanic de Rimouski, à la date limite, Nobert avait pris la relève au centre du premier trio en compagnie, notamment, de Justin Carbonneau, dont les 89 points représentent le deuxième plus haut total dans la LHJMQ cette saison.

Nobert, de son côté, a amassé 28 buts et 67 points en 57 matchs – une amélioration notable après une première campagne de 26 points en 62 rencontres.

« Il est notre joueur qui s’est le plus amélioré, a assuré Turcotte. Sa progression a été fulgurante. Il a pris son été au sérieux, il a gagné en masse musculaire et ça s’est transposé dans toutes les facettes de son jeu, que ce soit en espaces restreints, en protection de rondelle ou en zone défensive. »

C’est entre autres ce qui lui a permis de se hisser jusqu’au 53e rang sur la liste de mi-saison des patineurs nord-américains du Bureau central de dépistage de la LNH.

« À ma première saison, j’ai réalisé que les gars sont plus gros et plus grands, a expliqué le principal intéressé. Mon été d’entraînement m’a aidé à faire la différence dans les batailles pour la rondelle. »

À 6 pieds et 166 livres, Nobert n’est pas encore le plus gros, mais il est assurément plus fort. Il a gagné quelques pouces, et surtout près d’une vingtaine de livres, comparativement à sa première année avec l’Armada. Ç’a fait toute la différence au cours de cette importante saison.

« Ça ne paraît pas nécessairement en termes de grosseur, mais dans ta tête, tu sais que tu es plus puissant, plus rapide et plus solide sur tes patins, a observé son ami Carbonneau. Je pense que ça l’a aidé avec sa confiance de se dire qu’il était plus imposant et qu’il pouvait participer à nos succès. »

C’est ce qui rend encore plus frustrante la perspective de ne pas pouvoir entamer le tournoi printanier au sommet de sa forme : « C’est décevant un peu, mais c’est la vie », a philosophé Nobert.

Toujours le bon jeu

Le reste de l’équipe pourrait améliorer les chances de retour au jeu du jeune homme de 17 ans en trouvant le moyen de prolonger le printemps le plus longtemps possible. Si elle tient le coup et que le natif de Beaconsfield enfile de nouveau l’uniforme, l’Armada retrouvera son meilleur fabricant de jeux.

« Quand il a la rondelle sur sa palette, je sais que le jeu suivant sera le bon dans 99 % des cas, a fait valoir Turcotte. Entre son année de 16 ans et cette année, il a continué de s’améliorer dans les batailles, dans son positionnement. Plus il a la rondelle, plus il est capable de jouer dans ses forces. »

« Non seulement il fait le bon jeu, mais il nous trouve même si on est mal placés, a rigolé Carbonneau. C’est pour ça que sa vision est l’une des meilleures. Il nous facilite tous la tâche. J’ai trouvé qu’il a pris confiance de match en match, et il a connu une excellente saison. »

Même s’il ne devait pas revenir au jeu, pour une raison ou pour une autre, Nobert est « très satisfait » de ce qu’il a réussi à démontrer jusqu’à maintenant. Il a profité au maximum du temps qu’il a eu pour se prouver.

« Il a forcé les gens à venir le voir plus souvent, à prendre plus de notes sur lui, a conclu Turcotte. Il avait hâte de prouver qu’il est capable d’être aussi efficace, sinon plus, quand ça compte. Mateo, c’est un gamer. Il aurait été capable de se mettre en valeur encore plus au début des séries. »