Slafkovsky ref badge Chaumont

BROSSARD – Juraj Slafkovsky a visité le banc des punitions à cinq reprises pour ses deux derniers matchs au Centre Bell. Il l’a fait trois fois contre les Sabres de Buffalo et deux fois contre les Coyotes de l’Arizona.

Face aux Sabres, Slafkovsky avait écopé de deux punitions pour avoir retenu et d'une autre pour avoir accroché. Face aux Coyotes, le numéro 20 a été fautif à deux reprises d’un bâton élevé, les deux fois en territoire offensif.

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À quelques heures du départ de l’équipe pour la Floride, Slafkovsky s’attendait à parler de son récent manque de discipline. Mais il n’avait pas la réponse parfaite pour l’expliquer.

« Je n’ai aucune idée, mais je devrais peut-être de garder mon bâton sur la glace, a-t-il lancé en se balançant devant son casier. C’est affreux. J’ai écopé de cinq punitions à mes deux derniers matchs à la maison. C’est difficile. Je ne veux pas faire mal à mon équipe. Ça fait suer puisque je prends trop de punitions dernièrement.

« C’est long quand tu passes deux minutes au banc des punitions, a-t-il poursuivi. Heureusement, nous n’avons pas donné de but en infériorité numérique contre les Coyotes. Je ne veux pas nuire à mon équipe. J’étais furieux au banc. »

Slafkovsky a sauté une présence après sa deuxième punition face aux Coyotes en deuxième période. Si Martin St-Louis lui a envoyé un petit message, il n’a pas parlé de ce sujet avec son entraîneur-chef.

« Non, pas encore, a-t-il répliqué. Mais il le fera peut-être. »

Le premier de classe du repêchage de 2022 n’a pas aimé voir Joshua Roy obtenir une courte présence à l’aile droite avec Nick Suzuki et Cole Caufield. Visiblement piqué dans son orgueil, il a répliqué de la bonne façon à sa présence suivante en offrant un bon coup d’épaule contre le gros ailier des Coyotes, Liam O’Brien.

« Absolument que j’étais furieux, a-t-il admis mercredi matin. Je n’avais pas joué à la présence avant. Roy m’avait remplacé. Je veux obtenir toutes mes présences. Je n’étais pas de bonne humeur. Avant ça, je n’aimais pas plus mon jeu. Je voulais offrir une grosse présence avant la fin de la deuxième période pour mieux me préparer pour la dernière période. »

Avec son sens de l’humour habituel, Slafkovsky a également réalisé une autre chose importante. Il aura intérêt à calmer ses ardeurs quand il reçoit une punition.

« Oui, je parle trop aux arbitres, a-t-il souligné. Ça fait probablement partie du problème. Je dois devenir plus gentil quand j’écope d’une punition. Je ne devrais pas crier autant. »

Une ligne à respecter

St-Louis sait aussi qu’un jeune ailier de 19 ans n’aura pas autant de corde avec les arbitres s’il les critique trop.

« Je pense que c’est encore plus vrai avec les jeunes joueurs, a dit l’entraîneur-chef. Les arbitres vont être plus patients avec un vétéran qui est émotif. Avec les jeunes joueurs, ça fait partie de l’apprentissage, ils vont avoir un peu moins de patience. »

« Mais Juraj réagit comme tout jeune de 19 ans, parfois il réagit mieux que d’autres fois, a-t-il enchaîné. Il va continuer à se stabiliser dans ce département-là. C’est une ligne fine, c’est un jeu d’émotions. Je sais que quand Slaf est fâché et joue avec de l’émotion, il est encore plus fatigant donc il faut que tu fasses attention comment tu gères ça. »

Dans un autre coin du vestiaire, Kaiden Guhle a également parlé de cette difficile ligne à ne pas franchir.

« Juraj a écopé de quelques punitions pour bâton élevé, a rappelé Guhle. Il doit faire attention. J’ai déjà eu le même enjeu l’an dernier. Le jeu se déroule rapidement et tu veux jouer avec intensité, mais tu dois contrôler ton bâton. Dès que tu touches un gars au visage avec ton bâton, tu sais que tu auras une punition. Il n’y a pas trop de zones grises.

« Slaf est aussi un gros attaquant et pratiquement tous les rivaux sont plus petits que lui. Il doit le savoir et le reconnaître. En même temps, il ne doit pas changer son identité. Il a besoin de terminer ses mises en échec. »

La date limite en tête

Le CH jouera ses quatre prochains matchs sur des patinoires adverses avec des arrêts à Sunrise, Tampa, Nashville et Raleigh. Il n’y aura aucun match facile. St-Louis a d’ailleurs comparé les deux matchs en Floride et celui en Caroline du Nord au Amen Corner du tournoi des maîtres au golf. Il s’agit des trous 11-12-13 à Augusta, trois trous qui n’ont rien d’un cadeau.

Au-delà de la qualité des prochains rivaux, le Tricolore devra également composer avec l’approche de la date limite des transactions (8 mars), toujours une source de distraction pour une équipe en reconstruction.

« Pour les vétérans, il ne s’agit pas de leur première expérience, a noté St-Louis. Ça fait partie de notre réalité. Les joueurs doivent se préparer pour les matchs. Quand tu es sur la route avec les joueurs, tu l’oublies peut-être un peu plus. Il y a moins de moments morts, tu es plus engagé avec ton équipe, ça peut sûrement aider pour le moral. C’est une situation où il y a des choses qui sont possibles, mais il faut contrôler ce que tu peux contrôler. »