PERREAULT BADGE LEPAGE

Crédit: Boston College Athletics / Meg Kelly

BOSTON – Gabriel Perreault sait que le chemin de la rédemption sera ardu, et que l’objectif ultime est encore loin devant lui. Il est de retour à Boston College pour une deuxième saison avec une seule chose en tête : réussir là où il a échoué l’an dernier.

L’attaquant québécois et ses coéquipiers des Eagles ont humé l’odeur du championnat national, au printemps dernier. Leur parcours, aussi impressionnant que surprenant, s’était terminé abruptement avec un revers de 2-0 contre l’Université de Denver en grande finale du Frozen Four.

« Je garde ça en tête comme motivation », lance Perreault, un choix de premier tour des Rangers de New York en 2023. « Je m’en suis surtout servi cet été pendant ma préparation. Je me souviens comment ça s’est fini. En même temps, je veux aussi me concentrer sur cette année et ne pas regarder derrière. »

Avec l’arrivée de la jeune sensation James Hagens – potentiel premier choix du prochain repêchage de la LNH – une brigade défensive solide et expérimentée ainsi qu’un gardien dominant en Jacob Fowler, les Eagles peuvent aspirer à une revanche contre Denver, toujours une puissance.

Or, la troupe de Greg Brown a déjà échappé trois matchs en 13 sorties, alors qu’elle n’avait encaissé que six défaites en temps réglementaire et une en surtemps en 41 rencontres la saison dernière. Ce début de saison un peu plus corsé que prévu est toutefois loin d’inquiéter Perreault. Au contraire.

« Ça prend du temps pour établir les bases avec les nouveaux visages, a-t-il plaidé. L’an dernier, on n’avait pas fait face à beaucoup d’obstacles pendant la saison. J’ai l’impression que le fait d’affronter de l’adversité et d’apprendre de nos difficultés va être bénéfique quand ça va compter en fin de saison. »

Même son de cloche du côté de son éternel compagnon de trio, Ryan Leonard. Ce dernier aurait pu faire le saut dans la LNH avec les Capitals de Washington, mais il veut avant tout terminer le travail dans la NCAA.

« On s’attendait à ce qu’il y ait des hauts et des bas, a-t-il évoqué. On est encore à l’étape de bâtir notre fondation avec les joueurs de première année. On avance tranquillement. On sait ce qu’on veut accomplir, mais il faut se concentrer sur nos objectifs à court terme. Les résultats vont venir par eux-mêmes ensuite. »

D’un point de vue personnel, les résultats sont déjà là pour les deux acolytes.

Après 13 matchs, Perreault (six buts, 14 aides) et Leonard (11 buts, six aides) figurent dans le top-10 des pointeurs de la NCAA et sont encore les catalyseurs offensifs de la formation. Tout ça malgré le départ de leur complice Will Smith, qui a fait le saut avec les Sharks de San Jose.

Hagens, son remplaçant au centre, s’en tire plutôt bien avec ses trois buts et ses 17 points à sa première saison dans ce nouvel environnement.

Une adaptation

Reste qu’après avoir dominé avec Smith au sein de la formation des moins de 18 ans du programme de développement de USA Hockey, puis au Mondial des moins de 18 ans et au Championnat mondial junior, Perreault et Leonard ne se sont pas ajustés à Hagens du jour au lendemain.

Il était impossible de recréer, en l’espace de quelques mois, la chimie qu’ils avaient peaufinée avec Smith pendant deux ans. Ce n’est pas encore parfait, mais la bonne nouvelle, c’est qu’ils produisent amplement pendant qu’ils s’habituent aux tendances du nouveau venu, et vice-versa.

« On essaie de s’améliorer à tous les matchs, a dit Perreault. On savait que ça prendrait du temps pour nous habituer à notre nouveau centre. James et Will sont deux joueurs différents, l’un est gaucher et l’autre est droitier, donc c’est quand même un gros ajustement. Mais ça clique bien tous les trois.

« On sait tous que les attentes sont élevées envers nous, et les nôtres le sont aussi. On veut être à notre meilleur pour guider l’équipe. On veut toujours être le meilleur trio et les meilleurs joueurs sur la glace. »

S’ils parviennent à atteindre cet objectif constamment, alors ils pourront aspirer à la revanche tant espérée. Lorsque ce sera accompli, Perreault pourra regarder vers l’avenir avec les Rangers. Pas avant.