VANCOUVER – Il y a des joueurs fascinants pour leur facilité à maîtriser plusieurs langues, surtout chez les Européens. Theodors Blueger, mieux connu sous le surnom de Teddy, rentre dans cette catégorie. À quelques heures du deuxième match contre les Oilers d’Edmonton, Blueger a parlé de son côté polyglotte.
« Je parle quatre langues : letton, russe, anglais et français », a-t-il dit en la présence de l’auteur de ces lignes, mais aussi des collègues Kevin Dubé, du Journal de Québec, et de Patrick Henri, de Radio-Canada Edmonton.
Originaire de Riga en Lettonie, Blueger a grandi dans un environnement où la maîtrise de plusieurs langues avait une grande importance pour ses parents, qui parlaient en russe à la maison.
« J’ai étudié probablement pendant dix ans le français à l’école, a-t-il souligné dans la langue de Jean Béliveau. Je peux encore tenir des conversations, je pourrais donner des entrevues en français.
« Quand j’étais petit, j’avais le choix entre le français et l’allemand à l’école. Mes parents ont choisi le français. Probablement qu’ils trouvaient que ça sonnait mieux! »
Le numéro 53 des Canucks a offert deux réponses entièrement en français en la présence de la caméra de Radio-Canada. Ce n’était donc pas du bluff.
Blueger n’a pas la chance de pratiquer son français dans le vestiaire des Canucks. Mais il pouvait le faire l’an dernier avec les Golden Knights de Vegas et avant ça avec les Penguins de Pittsburgh.
« Kris Letang ne trouvait pas que mon français était très bon, mais P.O. Joseph était gentil avec moi, a-t-il répliqué en riant. Quelques gars à Vegas aussi me parlaient en français. J’ai pu pratiquer un peu avec eux. »
Sur la scène internationale, Blueger a également croisé sur son chemin Bob Hartley, qui a longtemps occupé le poste d’entraîneur-chef de la Lettonie (2016-17 à 2020-21).
« Je n’avais pas trop de conversations avec Bob en français, c’est plus lui qui essayait de me parler en letton, a-t-il précisé. Mais Bob était souvent fâché! »
On n’a pas trop enquêté sur le fait qu’Hartley était parfois de mauvaise humeur. Mais on peut en déduire qu’il n’avait pas la chance de diriger une puissance sur la scène mondiale avec la Lettonie.
S’il discutait avec ses parents en russe à la maison, Blueger jonglait avec le letton, l’anglais et le français à l’école. Il a donc appris deux alphabets différents : le latin moderne (26 lettres) et le cyrillique (33 lettres).
« Le letton est le même alphabet que l’anglais ou le français, a-t-il précisé. Il y a aussi des accents comme en français. C’était donc un peu plus facile pour moi d’apprendre le français pour l’écriture et la lecture. À l’école, ça se passait généralement en anglais. Les professeurs provenaient des États-Unis, du Canada et de l’Angleterre. Je parlais en letton dans ma vie de tous les jours chez moi. »
Un rôle plus important avec les Canucks
Utilisé au centre du quatrième trio avec les Canucks, Blueger a trouvé sa niche à Vancouver. En sept matchs depuis le début des séries, il a obtenu deux passes et présente un différentiel de plus-2, en plus d'évoluer au sein de la première unité en infériorité numérique.
Absent pour les premières semaines en raison d’une contusion à un pied, le Letton a porté l’uniforme des Canucks pour 68 matchs, récoltant 28 points (six buts, 22 passes).
Âgé de 29 ans, Blueger a gagné la Coupe Stanley l’an dernier avec les Golden Knights, mais dans un rôle limité (un but et une passe en six rencontres). Avant son court passage à Vegas, il avait passé huit saisons au sein de l’organisation des Penguins de Pittsburgh, passant les quatre premières années principalement dans la Ligue américaine à Wilkes-Barre/Scranton.