Choix de première ronde des Nordiques de Québec au Repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais propriétaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 31 filets de la Ligue.
Ils seraient probablement bien peu à répondre correctement à la question suivante : quel gardien domine la LNH au chapitre du taux d’efficacité depuis le 10 décembre?
Non, ce n’est pas Connor Hellebuyck, Adin Hill ou Jeremy Swayman. Il y a un nouveau shérif en ville, et il s’agit de Joey Daccord. En 15 matchs depuis la blessure de Philipp Grubauer, le portier du Kraken de Seattle maintient une efficacité de ,943 et une moyenne de buts alloués de 1,79.
Sans grande surprise, la troupe de Dave Hakstol montre une fiche de 11-4-2 au cours de cette séquence – Chris Driedger a obtenu deux départs – et est de retour en force dans la course aux séries après un affreux début de saison. Il est là, le nerf de la guerre.
Je ne vous apprendrai rien en vous disant que la tenue d’un gardien est intimement liée au rendement collectif. C’est Bob Hartley qui avait dit : « Montrez-moi un bon gardien et je vais vous montrer un bon entraîneur. » Cette notion s’applique non seulement à l’entraîneur, mais à l’équipe en entier.
Regardez ce qui s’est produit à Edmonton depuis que Stuart Skinner a retrouvé ses repères. Le même genre de revirement s’est produit à Seattle, quand Daccord a décidé de prendre les choses en main.
À peu près tout le monde s’attendait à voir le Kraken franchir une autre étape après être passé à une victoire d’atteindre la finale de l’Ouest, l’an dernier. Or, ce n’est pas exactement ce qui s’est produit; la plus récente équipe d’expansion avait une fiche de 8-13-7 et occupait le 27e rang dans la LNH en date du 9 décembre.
C’était avant que Daccord ne s’assoie dans le siège du conducteur.
À 27 ans, dans la fleur de l’âge pour un gardien, le natif de Boston connaît une brillante éclosion alors qu’on lui confie une tâche de no 1 pour la première fois au plus haut niveau. Les signes avant-coureurs étaient là : il avait connu du succès dans les rangs universitaires et il avait prouvé sa valeur dans la Ligue américaine.
C’est lui qui avait mené les Firebirds de Coachella Valley, le club-école du Kraken, jusqu’au septième match de la finale de la Coupe Calder, l’an dernier. En 26 matchs éliminatoires, il avait affiché une moyenne de buts alloués de 2,22 et un taux d’efficacité de ,926.
S’il est surprenant de voir Daccord dominer à ce point, ce l’est donc moins de le voir s’établir comme un gardien de la LNH. Et c’est une mauvaise nouvelle pour Grubauer, qui peine à demeurer en santé et à montrer de la constance devant le filet - il n’a pas maintenu une efficacité supérieure à ,900 depuis son arrivée à Seattle.
L’occasion est donc belle pour Daccord et pour le Kraken. Le gardien a non seulement la chance de s’établir dans la grande ligue, mais aussi de s’imposer comme l’homme de confiance d’Hakstol. L’organisation, elle, peut voir ce qu’il a dans le ventre à moyen-long terme.
Et elle ne se plaindra assurément pas des résultats fort satisfaisants qui viennent pendant cette audition.