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Choix de premier tour des Nordiques de Québec au repêchage de 1993, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est aujourd’hui actionnaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 32 filets de la Ligue.

Jacob Markstrom a choisi un bien mauvais moment pour connaître ses pires matchs de la saison.

Depuis qu’il est rétabli d’une entorse à un genou, au début du mois, le gardien des Devils du New Jersey présente une fiche de 1-5-0 avec une moyenne de 4,22 buts alloués par match et un taux d’efficacité de ,833.

Déjà privés de leur meilleur attaquant, Jack Hughes, et de leur défenseur no 1, Dougie Hamilton, pour le reste de la saison et les séries éliminatoires, les Devils doivent espérer que Markstrom retrouve au plus vite sa forme, car il dictera en grande partie les aspirations de son équipe en vue des prochaines séries éliminatoires.

Même si son adjoint Jake Allen est étincelant depuis le début du mois de mars (3-0-0; 1,33; ,961), Markstrom demeurera, selon moi, l’homme de la situation au New Jersey. Les succès des Devils passeront par lui.

Ce n’est pas un désaveu envers Allen, qui est irréprochable dans le rôle qui lui est donné depuis que les Canadiens de Montréal l’ont envoyé au New Jersey à l’hiver 2024, mais la hiérarchie devant le filet des Devils est simplement trop bien établie pour qu’on effectue un changement de garde à un moment aussi critique de la saison.

Tom Fitzgerald a beaucoup donné pour obtenir Markstrom des Flames de Calgary en juin dernier, et clairement, dès son arrivée, il a été identifié comme nouveau no 1 de l’équipe, reléguant Allen dans la chaise de no 2.

Il a donné raison à ses patrons en connaissant, notamment, de très impressionnants mois de novembre (6-3-0; 2,57; ,900) et de décembre (8-1-0; 1,30; ,937). Avant de se blesser, le 22 janvier, il se classait au quatrième rang de la LNH avec 21 victoires et une moyenne de 2,20 buts alloués par match (min. : 20 MJ). Markstrom est l’un des principaux acteurs du retour dans le portrait des séries éliminatoires des Devils après une exclusion le printemps dernier.

L’un des gardiens les plus imposants de la LNH à 6 pi 6 po et 207 lbs, Markstrom se démarque aussi par sa compétitivité. Il n’est pas le plus gracieux devant son filet, mais il est capable de défier n’importe quel tireur.

Dernièrement, je le trouve un peu moins stable devant son filet. Lorsque le tir est décoché, comme gardien, tu veux être stable, et il l’est moins souvent qu’à l’habitude selon moi. C’est peut-être ce qui explique sa baisse de régime récente. Dans la LNH, une fraction de seconde ou un centimètre peuvent faire la différence, et après une longue absence, il a peut-être perdu ce centimètre ou cette fraction de seconde d’ascendant. C’est quelque chose qui se retrouve avec le temps, au fil des matchs.

Dans la logique les choses, les Devils devraient lui donner toutes les occasions de retrouver ses repères et lui faire confiance jusqu’au bout. Sheldon Keefe a encore 12 matchs pour l’envoyer dans la mêlée, le mettre en confiance et lui faire regagner ladite fraction de seconde.

Un coup à jouer

Si Markstrom se ressaisit, les Devils seront au plus fort de la course aux grands honneurs, à mon avis. Ce n’est pas parce qu’ils ont perdu les services de Hughes et Hamilton qu’ils ne sont plus à prendre au sérieux.

Et ce n’est pas parce qu’ils présentent une fiche perdante depuis le retour de la pause de 4 nations (6-7-0) que la tendance se poursuivra une fois en séries éliminatoires. Les séries, de mon point de vue d’ancien joueur, c’est une tout autre saison. Chaque année, des équipes qui terminent mal leur campagne amorcent en lion les séries. Les Devils pourraient en être un nouvel exemple ce printemps.

Fitzgerald a multiplié les efforts dans les dernières années afin d’avoir une profondeur assez fiable pour que l’équipe n’ait pas qu’à reposer sur ses vedettes. Avant la date limite des transactions, il a poursuivi cette démarche avec les acquisitions de Cody Glass, de Brian Dumoulin, de Dennis Cholowski et de Daniel Sprong.

Ils ont la capacité d’au moins gagner une série ou deux. Peut-être, éventuellement, que les absences de Hughes et Hamilton se feront sentir, mais les Devils sont suffisamment équipés pour surprendre le temps de quelques semaines.

Et si c’est ce qui se produit, il faudra sans doute jeter un œil du côté de Markstrom.

Propos recueillis par Gabriel Duhamel, pupitreur LNH.com