MONTRÉAL – Brendan Gallagher s’y connaît dans l’art de bloquer de puissantes frappes de la pointe. Il n’a pas aimé le son quand Kaiden Guhle a reçu un boulet de la pointe d’Evan Bouchard directement sur sa main droite en première période.
« J’ai eu peur pour lui, ça sonnait comme un os fracturé », a dit Gallagher, qui s’est déjà fait charcuter la main dans le passé par un tir de Johnny Boychuk, des Islanders, et un autre de son ancien coéquipier Shea Weber. « C’est l’un des sons que tu détestes entendre sur la patinoire. Mais Kaiden est un dur, il a trouvé une façon de revenir au jeu. Il a bloqué d’autres tirs pour nous et il a marqué un immense but. Il est un joueur important pour nous. »
Guhle s’est retrouvé au cœur de ce gain de 3-0 contre les Oilers d’Edmonton, lundi, au Centre Bell. Il n’a pas juste eu le courage de se sacrifier pour le bien de l’équipe, il a aussi marqué le but d’assurance au début de la troisième période.
Techniquement, Guhle n’a pas hérité d’un tir bloqué pour son geste de bravoure à la fin d’une interminable présence en territoire défensif. Samuel Montembeault a été crédité d’un arrêt, puisque la rondelle a poursuivi son chemin en sa direction après avoir percuté la main droite du numéro 21.
« Ah, génial, a répliqué Guhle quand le collègue Guillaume Lefrançois de La Presse lui a rappelé qu’il n’avait pas reçu un tir bloqué à sa fiche pour la frappe de Bouchard. Je ne le fais pas pour les statistiques de toute façon. Ça m’importe peu. C’est quand même assez fou. Ils devront peut-être revoir ça ! »
Guhle n’a pas joué pour les onze dernières minutes en première période. À la surprise d’un peu tout le monde, il était à son poste pour le début du deuxième engagement.
« Ça faisait mal sur le coup, mais j’ai passé un scan (imagerie par résonnance magnétique) et j’ai placé du ruban sur ma main, a expliqué Guhle. Quand tu reçois un tir de la part d’un joueur comme Bouchard, ça ne fait pas du bien. Je ne sais pas la vitesse de ce tir, mais c’était probablement très élevé. Je ne savais pas à quoi m’attendre. Je me suis immédiatement dirigé vers le vestiaire. Après 15 ou 20 minutes, je recommençais à bien me sentir et je pouvais bien bouger. »
À cinq contre cinq, Guhle est aussi celui qui a passé le plus de temps sur la patinoire contre McDavid (10 min 37 s). Utilisé à la gauche avec Mike Matheson, le défenseur originaire d’Edmonton a réalisé tout un boulot contre le capitaine des Oilers.
Dans les dernières minutes du match, Guhle a bloqué un autre tir, cette fois contre McDavid, pour s’assurer de protéger le jeu blanc de Samuel Montembeault.
Cette victoire avait une grande symbolique pour Guhle. Et c’était la même chose pour Brendan Gallagher, l’auteur du premier but dans ce match. Les deux joueurs ont vu le jour en Alberta.
« Guhls (Guhle) jouait contre l’équipe de son enfance, a rappelé Gallagher. Ce gain est spécial pour lui. Je pense qu’il y a encore des membres de sa famille qui encouragent les Oilers. Tu ne peux pas changer l’allégeance des gens de l’Alberta facilement. »
« Je n’ai pas encore regardé mon téléphone, mais je me doute que certains de mes amis sont furieux, a souligné Guhle. Je peux toutefois vous dire que Gally (Gallagher) vous raconte des menteries. Les membres de ma famille n’encouragent plus les Oilers. Ils sont maintenant des partisans des Canadiens. »
Du jeu défensif efficace
Pour une deuxième fois seulement cette saison, le Tricolore a signé un deuxième gain d’affilée. Vainqueur des Blue Jackets de Columbus 5 à 1 samedi à Montréal, le CH a offert une prestation pratiquement irréprochable face aux Oilers.
« Nous avons joué un match d’équipe, a noté l’ailier Cole Caufield. Nous avons bien défendu notre territoire. Nous étions sur la même longueur d’onde. Guhle a joué un très gros match, tout comme Monty (Montembeault). Mais nous avons surtout fait attention aux moindres détails et nous avons bien joué pendant 60 minutes. »
McDavid et Leon Draisaitl, le monstre à deux têtes des Oilers, n’ont obtenu que trois tirs en direction de Montembeault : un pour le 97 et deux pour le 29.
Sous le regard de Kyle Dubas, le directeur général des Penguins de Pittsburgh, mais aussi l’un des adjoints à Doug Armstrong avec l’équipe canadienne à la Confrontation des 4 nations, Montembeault a récolté un deuxième jeu blanc cette saison. Il a bloqué 30 tirs.
Au premier match de la saison, Montembeault avait réalisé un zéro contre les Maple Leafs de Toronto.
