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SUNRISE, Floride – Les Oilers ont refusé de mourir pour une deuxième fois dans cette finale contre les Panthers. Le médecin qui a encore une fois réalisé la réanimation cardiaque avait pour nom : Connor McDavid.

« Il a transporté l’équipe sur ses épaules », a dit l’ailier Corey Perry.

« Il est le conducteur de l’autobus », a renchéri l’ailier Zach Hyman.

On vous laisse choisir votre analogie préférée. Mais encore une fois, McDavid a offert une performance grandiose dans un gain de 5-3 des Oilers contre les Panthers, mardi, au Amerant Bank Arena.

À la veille du cinquième match de cette finale, le capitaine avait déclaré que son équipe voulait forcer les Panthers à faire un autre voyage en Alberta. Le numéro 97 ne mentait pas.

Les Oilers ont évité l’élimination pour une deuxième fois dans cette finale et pour une quatrième fois depuis le début des séries. Auteur d’un but et trois passes dans la victoire écrasante de 8-1 lors du quatrième match, McDavid a répété la même stratégie avec une autre soirée de quatre points. Il s’est offert une petite variante avec deux buts et deux passes.

McDavid a maintenant huit points (trois buts, cinq passes) à ses deux dernières sorties contre Sergei Bobrovsky et les Panthers.

« Quand tu parles des statistiques de Connor, c’est assez impressionnant, a affirmé le gardien Stuart Skinner. C’est assez bon, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais les gens ne réalisent pas aussi à quel point il est travaillant. Il est aussi bon dans son propre territoire. Oui, il récolte beaucoup de points, mais il fait tellement de bonnes choses pour ce groupe. »

Au podium après le match à la droite de Zach Hyman, McDavid a mieux aimé parler d’un effort collectif.

« C’était un effort complet de tout le monde, a-t-il souligné. Nos unités spéciales ont connu tout un match. Notre jeu en infériorité numérique est dominant. Il n’y a rien que je peux ajouter. Brownie (Connor Brown) a marqué un beau but en désavantage numérique pour nous donner confiance. Notre jeu en supériorité numérique a trouvé son rythme, Stu (Stuart Skinner) a réalisé de gros arrêts et nous avons juste assez bien joué à cinq contre cinq. C’était un effort d’équipe d’en haut jusqu’en bas. »

Avec Gretzky et Lemieux

Wayne Gretzky, Mario Lemieux et maintenant McDavid. On savait déjà que McDavid appartenait à une espèce rare de joueurs de la LNH. Il en a fait une autre illustration. Avec quatre autres points face aux Panthers, « McJesus » a maintenant 42 points (8 buts, 34 passes) en 23 matchs.

Dans l’histoire de la ligue, seulement trois joueurs ont atteint le plateau des 40 points. Gretzky l’a réalisé à trois reprises, Lemieux une fois et McDavid une fois. Le numéro 99 détient toujours le record avec 47 points (17 buts, 30 passes) en 18 matchs en 1985. Cette année-là, les Oilers avaient triomphé des Flyers de Philadelphie en cinq matchs pour gagner une deuxième fois la Coupe.

D’ici quelques jours, McDavid rêverait d’une fin de parcours à l’image de celle de Gretzky. Mais il aura besoin de sept matchs pour y arriver. Toujours modeste dans ses réponses, le numéro 97 n’est pas resté de glace quand on lui a rappelé qu’il avait ajouté son nom à ceux de Gretzky et de Lemieux.

« Oui, c’est spécial, a-t-il répliqué. Je reçois cette question souvent et c’est une bonne chose. Chaque fois qu’on me compare à eux (Gretzky et Lemieux) ou qu’on me place dans le même groupe, c’est toujours plaisant. J’aime jouer en séries. J’aime jouer avec ce groupe. Je ne réaliserais pas de telles choses sans mes coéquipiers. C’est une belle aventure. Nous avons maintenant mérité de vivre une autre journée. Nous serons prêts pour partir à Edmonton. »

McDavid a opéré sa magie plus d’une fois dans ce cinquième match, mais on retiendra surtout son accélération, sa vision et sa passe géniale sur le but de Perry, son premier des séries.

« Il a patiné à travers trois joueurs des Panthers et il m’a remis la rondelle, a expliqué Perry. Je n’ai même pas eu besoin de crier pour la rondelle, il savait que j’étais là. Il est ce type de joueur qui sort des jeux incroyables. »

Le bon Skinner

McDavid avait raison. Il n’était pas le seul acteur clé de cette victoire. Stuart Skinner a également eu son mot à dire.

Le numéro 74 des Oilers a calmé la tempête dans les premières minutes, réalisant un arrêt spectaculaire contre le défenseur Aaron Ekblad. Il a joué avec calme et aplomb du début à la fin. Et quand les Panthers ont réduit l’écart à un seul but au début de la troisième période, après le filet d’Oliver Ekman-Larsson, l’Albertain n’a jamais tremblé.

« J’ai hâte à notre vol de sept heures, a lancé Skinner avec le sourire. Il ne faut jamais compter les Oilers pour morts. Nous venons de signer deux victoires cruciales. Mais nous aurons besoin d’une autre grosse victoire à Edmonton. C’est notre objectif maintenant. Nous avons joué un bon match, mais nous aurons encore besoin d’élever notre niveau. »

EN PROLONGATION

Le chiffre du match : 4

Les Oilers sont devenus seulement la quatrième équipe à forcer la tenue d’un sixième match après avoir tiré de l’arrière 3-0 en finale. Pas moins de 28 formations avaient tenté leur chance auparavant. Une seule équipe a réussi à compléter une remontée pour remporter la Coupe Stanley, les Maple Leafs de Toronto en 1942.

Le réveil du jeu de puissance

Les Oilers ont amorcé la finale en étant blanchis en 10 occasions sur le jeu de puissance. Ils ont maintenant trois buts en à leurs 10 derniers déploiements. Tout ça a commencé avec l’avantage numérique à 5-contre-3 au quatrième match, gracieuseté de l’indiscipline de Matthew Tkachuk et de Sam Bennett.

« Nous devons trouver un moyen de rester loin du cachot, a résumé Maurice. C’est pas mal ça qui est ça. »

Depuis ce temps, la formation albertaine semble avoir déchiffré le code. Il fallait quand même s’y attendre. Elle présentait la meilleure efficacité de la Ligue avant le début de la finale (37,3 pour cent). Elle affiche désormais un rendement de 30,6, bon pour le deuxième rang ce printemps.

« Je crois que nous avons été bons, nous nous battons, nous coupons les lignes, a plaidé Oliver Ekman-Larsson. Nous devons continuer de faire ce qu’on fait. On croit en notre infériorité numérique. Nous avons été bons toute l’année. Ils ont un bon jeu de puissance. »

Bouchard en bonne compagnie

Il n’y a pas que McDavid qui a profité de ce cinquième match pour engraisser sa fiche personnelle et se hisser parmi les meilleurs pointeurs de l’histoire, Evan Bouchard aussi. Avec ses trois mentions d’aide, l’arrière de 24 ans a porté son compte à 26 en séries éliminatoires, battant ainsi le record chez les défenseurs, qui appartenait à Paul Coffey – qui est maintenant entraîneur adjoint avec les Oilers.

Pour les points, Bouchard en compte maintenant 32, ce qui lui a permis de s’emparer seul du troisième rang pour un défenseur en un parcours éliminatoire.

Devant lui, il n’y a plus que Coffey (37) et Brian Leetch (34). Les deux avaient remporté la Coupe Stanley en établissant ces sommets, le premier avec les Oilers en 1985 et le deuxième avec les Rangers en 1994.

Des signes de faiblesse

Autant Sergei Bobrovsky avait l’air imbattable dans les trois premiers matchs, autant il commence à montrer des signes de ralentissement depuis le quatrième duel. Il a cédé quatre fois sur 23 lancers dans ce match et a bien mal paru sur le premier but de McDavid qui faisait 3-0 en début de deuxième.

Le gardien est demeuré debout au lieu de mettre une jambière au sol et le capitaine des Oilers a évidemment trouvé l’ouverture. ‘Bob’ nous avait habitués à faire les arrêts importants dans les moments clés au début de cette finale. C’est maintenant ce que fait Stuart Skinner à la perfection. Les rôles sont inversés.

- Avec la collaboration de Guillaume Lepage, journaliste LNH.com