Un peu d'amour pour David Reinbacher

BROSSARD - David Reinbacher n'a pas mis de temps avant de se faire des amis au camp de perfectionnement des Canadiens de Montréal. Le premier choix de l'équipe au récent repêchage a déjà « connecté » avec un autre espoir en défense, l'Américain Lane Hutson.

« C'est un super bon ''kid'' », a même lancé dimanche Reinbacher, qui est de neuf mois son cadet! « Il est tellement bon et créatif sur la patinoire. Nous avons eu du ''fun'' ensemble, tant sur la glace qu'à l'extérieur. »

L'Autrichien âgé de 18 ans a donné ses premiers coups de patin avec les autres espoirs du CH en présence de quelques centaines de partisans au complexe d'entraînement de l'équipe.

On l'a fait sentir comme chez lui en lui réservant un accueil chaleureux. Au terme de sa journée de travail, de jeunes partisans lui ont remis un livret contenant des mots de réconfort afin de faire contrepoids aux remarques haineuses qu'une poignée d'écervelés lui ont acheminées par le biais des réseaux sociaux, à la suite de sa sélection.

« C'est désolant. Il n'a pas demandé ça », s'est porté à sa défense son nouvel ami Hutson. « C'est dur pour lui, mais il va utiliser ça comme source additionnelle de motivation. »

C'est exactement ce qu'a dit Reinbacher, en prenant soin de remercier les partisans qui le soutiennent et l'organisation pour tout ce qu'elle fait pour lui.

« Il faut composer avec ça... Ça fait partie du métier », a-t-il réagi, en se montrant d'abord réticent à aborder l'épineux sujet. « Il faut respecter les gens, s'ils veulent agir de la sorte. Ce ne sont que des choses écrites sur les réseaux sociaux, rien d'autre. Il faut être prêt à vivre avec ça. Moi, je vais m'efforcer de prouver ma valeur sur la glace.

« Les partisans sont des passionnés. Il vous donne de l'énergie sur la glace, a-t-il repris. C'est très différent de ce que j'ai connu à Kloten (dans la Ligue élite de la Suisse). »

La décision des Canadiens d'opter pour le grand défenseur a déplu à plusieurs partisans, qui auraient préféré qu'on choisisse l'attaquant qu'on dit doué Matvei Michkov au cinquième rang. Michkov est parti au septième échelon, appelé par les Flyers de Philadelphie. Certains, qui ne méritent pas l'attention qu'on leur porte, ont malheureusement dépassé les bornes du savoir-vivre en société.

On a sans doute suggéré à Reinbacher de prendre une pause des réseaux sociaux parce que le principal intéressé en a parlé au passé à un moment donné : « J'étais sur les réseaux sociaux… »

Le jeune homme a, de toute façon, d'autres chats plus importants à fouetter. Comme adapter son style à jeu à une plus petite surface de jeu.

« J'ai peine à réaliser ce qui m'arrive. Les Nick Suzuki, Cole Caufield et Carey Price, que je regardais jouer, m'envoient maintenant des messages textes, a-t-il relevé. Mais il faut être prêt à travailler. Je dois me familiariser avec plein de choses. La plus petite patinoire en est une.

« C'est plus difficile, mais ça fait partie du processus d'adaptation, a-t-il poursuivi. Tout est plus vite, il faut prendre des décisions plus rapidement dans le feu de l'action. Ce n'est pas le moment de baisser la tête, mais plutôt de redoubler d'ardeur. »

Reinbacher est emporté dans un véritable tourbillon depuis qu'il a quitté Nashville, jeudi. Les nuits de sommeil sont courtes, mais il a dit vivre le rêve de tout gamin. Il avait très hâte de visiter le Centre Bell, dimanche après-midi, et de trouver du temps pour aller au centre-ville de Montréal, au terme du camp de perfectionnement, mardi.

Crédit photo: Canadiens de Montréal