Sacha Boisvert badge Lepage

LAS VEGAS – Sacha Boisvert est peut-être resté stoïque en descendant les marches pour aller chercher son chandail des Blackhawks de Chicago. Mais, au fond de lui, les émotions se bousculaient alors que sa photo apparaissait aux côtés du prestigieux logo sur les gigantesques écrans de la Sphère.

« Je ne me souviens même pas de ce qui se passait dans ma tête, a-t-il lancé aux journalistes québécois, quelques instants après sa sélection au 18e rang. J’étais vraiment juste excité. J’ai donné des câlins à ma famille, à mes proches qui m’ont soutenu tout au long de ma carrière. C’était vraiment juste de l’excitation. »

À LIRE AUSSI : Demidov, comme dans un film | Canadiens : Le rêve de papa et de fiston | Résumé de la première ronde du repêchage

Le petit gars de Trois-Rivières est maintenant un membre d’une équipe originale de la LNH. Il est d’ailleurs le seul joueur originaire de la province à avoir trouvé preneur au premier tour, vendredi.

« C’est vraiment un scénario de rêve, a ajouté l’attaquant. C’est une équipe originale. Une grande organisation avec un futur prometteur avec un gars comme Connor Bedard. Je suis excité de faire partie de cette reconstruction et j’espère qu’on va pouvoir ramener quelques autres coupes à Chicago. »

Boisvert et les Blackhawks n’accompliront pas cet exploit demain matin, entendons-nous. Il aura amplement le temps de poursuivre son développement avant de faire le saut dans la grande ligue.

Après deux saisons passées dans la USHL avec les Lumberjacks de Muskegon, le jeune homme de 18 ans continuera son cheminement au pays de l’Oncle Sam en s’alignant avec l’Université du Dakota du Nord, l’an prochain. Comme l’a fait un certain Jonathan Toews, il y a près de 20 ans.

« Ç’a toujours été un rêve pour moi d’aller à North Dakota, a évoqué le jeune homme. L’environnement, les entraîneurs. Il n’y a pas d’excuses pour ne pas s’améliorer comme joueur de hockey. Les gens là-bas vivent pour le hockey, et moi aussi. »

Boisvert repêché par les Blackhawks au 18e rang

On ne commencera pas tout de suite à comparer Boisvert à un potentiel membre du Temple de la renommée. Reste que l’état-major des Hawks est enthousiaste à l’idée qu’il suive les traces de son ancien capitaine.

« Nous ne tentons pas de recréer Jonathan Toews, a prévenu le directeur général Kyle Davidson. Nous ne voulons pas mettre ce poids sur ces épaules. Jonathan a connu beaucoup de succès après être passé par North Dakota. Si Sacha peut connaître une fraction de ce succès, nous en serions très heureux. »

Boisvert avait quatre ans quand la dynastie des Blackhawks a pris naissance avec la première de leurs trois conquêtes en six saisons, en 2010. Il a probablement davantage de souvenirs de leur dernier triomphe, face au Lightning de Tampa Bay en 2015.

« J’ai de gros buts de (Patrick) Kane dans ma tête en ce moment, a-t-il commenté. Quand je pense aux Blackhawks, je pense à la dynastie, je pense à une équipe gagnante. »

Une cible depuis longtemps

L’étoile du club a pâli au cours des dernières saisons alors qu’il a terminé dans les bas-fonds du classement général, mais l’émergence de Bedard risque de changer le cours des choses assez rapidement. D’ici quelques années, Boisvert devrait se joindre à un noyau plutôt solide.

« Je vais prendre ça une année à la fois, mais ce sera spécial rendu là », a-t-il évoqué à l’idée de jouer avec la jeune sensation.

Le Trifluvien cochait bien des cases sur la liste des Hawks. Il apporte un élément offensif certes – il a amassé 36 buts et 68 points en 61 matchs à Muskegon – mais aussi un peu de papier sablé. Il faisait partie de leurs cibles quand ils ont réalisé une transaction pour s’avancer du 20e au 18e échelon, il y a un peu plus d'un mois.

« Il a affiché de bonnes statistiques dans une ligue où il est habituellement difficile de produire, a conclu Davidson. Son côté physique est aussi impressionnant. Il joue avec tellement de hargne et de robustesse. Il y avait plusieurs choses que nous aimions de lui. »

Sacha Boisvert réagit à sa sélection par Chicago