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Gordie Dwyer se souvient très bien de la première conversation qu’il a eue avec Milo Roelens. L’attaquant venait d’apprendre qu’il était retranché du camp de l’Avalanche du Colorado, sans contrat en poche, et qu’il allait donc disputer une dernière saison junior à 20 ans.

« Ç’a été assez bref, mais j’ai vraiment aimé son ton, a lancé l’entraîneur du Titan d’Acadie-Bathurst en entrevue avec LNH.com. Il était vraiment motivé. Il était déçu de quitter l’Avalanche sans avoir atteint son objectif, mais il avait la bonne mentalité et voulait aider notre équipe. »

« Je lui ai dit que je voulais que l’équipe ait du succès et me prouver à moi-même que j’étais capable d’être un leader offensif, de bâtir une culture et de montrer l’exemple aux jeunes », a résumé Roelens.

Quelques mois ont passé depuis cette discussion. Roelens est désormais le capitaine du Titan, il a été l’un des catalyseurs offensifs de l’équipe au cours de la saison et il a finalement signé un contrat de recrue avec le Lightning de Tampa Bay, il y a quelques semaines.

Ah, et il a aussi inscrit le but gagnant en prolongation lors des deux premiers matchs de la série en cours entre le Titan et les Mooseheads d’Halifax, avant d'amasser un but et trois passes dans le match no 3. Les négligés détiennent donc une avance de 3-0 en grande partie grâce à lui.

« Je me fais lancer des fleurs, mais il ne faut pas oublier que notre gardien n’a donné qu’un but par match (dans les deux premiers duels), a rectifié le gaillard canado-belge. Défensivement, les gars n’ont rien donné. C’est la cerise sur le sundae de marquer. C’est un jeu d’équipe. C’est moi qui ai tiré, mais il s’est fait beaucoup de choses avant les buts. »

Cette réponse résume à elle seule l’approche collective du capitaine. Celle-là même qui s’est répercutée sur les jeunes éléments du Titan et qui guide cette équipe en reconstruction vers la victoire contre un adversaire ayant amassé 25 points de plus en saison régulière.

Rien n’est encore gagné, mais c’est tout de même un départ canon qui mérite d’être souligné.

« J’en ai souvent parlé avec Gordie, a expliqué le patineur de 6 pieds 6 pouces et 207 livres. Je voulais bâtir une culture gagnante ici avec les autres leaders. On veut mettre ça en place tout de suite pour que les jeunes qui commencent leur carrière junior aient ça dans leurs bagages quand ils arriveront à maturité. »

« C’est exactement ce que représente Milo, a réagi Dwyer. Il a une belle personnalité. Il est humble, il travaille fort et il est très motivé. Quand je regarde l’impact qu’il a eu sur notre équipe cette année, j’ai confiance qu’on ressentira l’effet de son passage à Bathurst pour encore plusieurs années. »

Roelens a donc trouvé l’équilibre parfait entre l’objectif commun et son objectif personnel.

En montrant la voie à suivre à ses jeunes coéquipiers, en demeurant le joueur fiable défensivement que l’on connaissait déjà et en récoltant 30 buts et 74 points, des sommets en carrière, il a convaincu le Lightning de lui donner sa chance au prochain niveau.

« Gordie m’a donné beaucoup de responsabilités offensives cette année et je lui dois beaucoup, a expliqué le centre. J’ai toujours su que j’étais capable de livrer la marchandise, mais ce n’était pas mon rôle au cours des dernières années. Je jouais un rôle plus défensif et je retirais une grande fierté à faire ça. 

« Je le fais encore parce que je sais que ça fait partie des raisons pour lesquelles le Lightning a cogné à la porte. Je dois être fiable au prochain niveau, mais j’ai bien aimé avoir plus de liberté offensivement. »

Un rêve lointain

Roelens sait maintenant ce qui l’attend à la fin de son stage junior. Il a franchi une importante étape vers l’atteinte de son rêve qui a commencé à germer dans sa tête alors qu’il habitait toujours à Bruges, sa ville natale en Belgique. 

« Je suis fier de ça, mais c’est la première de beaucoup d’étapes, a-t-il relativisé. Mon but c’est de jouer des matchs dans la LNH. C’est une occasion que je n’avais pas au début de la saison, et c’est une belle expérience que je vis. »

Son frère ainé Métis, qui a lui aussi évolué dans la LHJMQ, a attrapé la piqûre du hockey en assistant à deux matchs des Canadiens lors d’un voyage à Montréal dans sa jeunesse. Ça n’a pas été long avant que Milo se mette lui aussi à jouer, en Belgique d’abord, puis en France, à Lille.

Est ensuite venu le déménagement au Québec, à Ste-Pétronille de l’Île-d’Orléans, pour se rapprocher de la famille de sa mère originaire de Saint-Jean, Nouveau-Brunswick, alors que le jeune Roelens avait 11 ans.

« On n’a pas déménagé seulement pour le hockey, mais ç’a aidé. Mon père voulait qu’on apprenne une troisième langue après le flamand et l’anglais, a-t-il expliqué dans un français très québécois. Mes parents veulent rester à Ste-Pétronille. C’est une belle place. On a une belle vue sur le fleuve et sur Québec. »

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