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MONTRÉAL - Neuf années se sont écoulées depuis que Max Pacioretty a signé son contrat d'entrée de trois ans avec les Canadiens.

Le 17 juillet 2008, l'attaquant de 19 ans, natif de New Canaan, au Connecticut, a officiellement fait son entrée chez les professionnels après seulement une saison dans les rangs universitaires avec l'Université du Michigan.
La pilule a certainement été difficile à avaler à ce moment pour les parents de l'ailier gauche, Raymond et Ana, eux qui avaient toujours accordé une très grande importance au succès en classe.
«Lorsque tu entends ça pour la première fois, qu'il va laisser tomber l'école, ta première réaction c'est "Oh mon Dieu!" C'est encore plus vrai pour quelqu'un comme moi qui ne connaissait pas très bien le hockey à l'époque. Ray et moi n'avions pas été professionnels, et pour nous l'éducation avait toujours été le premier chemin pour avancer dans la vie, raconte Ana, à propos de sa réaction à la décision de son fils de prendre une telle décision à un jeune âge.

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«La seule chose dont je voulais être certaine est qu'il y avait réfléchi longtemps.»
Pacioretty n'a évidemment pas pris cette décision sur un coup de tête. C'est après son deuxième camp de développement avec les Canadiens que le 22e choix au total du repêchage de 2007 s'est senti prêt à faire le grand saut chez les pros.
«Lorsqu'il m'a expliqué son raisonnement, c'était tellement mature et tellement bien pensé. Ce n'était pas une décision prise sur le coup de l'émotion. Il avait eu une formidable année avec Red Berenson [l'ancien entraîneur-chef de l'Université du Michigan] et il sentait vraiment le besoin de faire le changement. Il était tellement éloquent. C'est quelque chose qu'il voulait vraiment, mentionne Ana, qui a vite réalisé que Max avait de grandes ambitions après avoir mis la main sur le titre de Recrue de l'année dans la CCHA et aidé son équipe à atteindre le Frozen Four en 2008.
«Il était tellement articulé que je croyais que c'était la bonne chose à faire. On devait le laisser faire.»
Le tout s'est ultimement bien déroulé, évidemment, mais tout n'est pas venu facilement. Après avoir quitté Ann Arbor, Pacioretty a passé les trois saisons suivantes à faire la navette entre les Canadiens et les Bulldogs d'Hamilton, le club-école des Canadiens dans la Ligue américaine à ce moment. Il a finalement gagné son poste dans la grande Ligue en 2011-2012, lorsqu'il a réussi sa première de cinq saisons de 30 buts et 60 points.

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En rétrospective, Ana croit que le temps passé dans les rangs mineurs a ultimement fait beaucoup de bien à Max.
«Je crois que c'est là où il a le plus progressé, dans la Ligue américaine. Je crois fermement que tu accordes encore plus d'importance aux choses lorsqu'elles ne te sont pas données facilement. Il a dû travailler fort, en arracher et vraiment gagner son poste, a indiqué Ana.
«Durant ce temps, je pensais à toutes ces années où Ray l'emmenait à ses pratiques et ses matchs et où il s'assurait qu'il avait les bons entraîneurs pour le développer autant physiquement que mentalement. Maintenant, c'est à Max de faire la transition par lui-même. C'était un bon sentiment de le voir y parvenir. Je crois que la Ligue américaine a été une formidable expérience pour lui.
Les chiffres de Pacioretty au fil des années lui donnent certainement raison, lui qui a maintenu un niveau d'excellence offensivement, depuis qu'il est devenu un membre permanent de la formation du Tricolore il y a six ans.
Mais ce qui a rendu Ana encore plus fière est d'avoir vu son fils évolué aussi bien à l'extérieur de glace que sur celle-ci. Être un mari dévoué pour sa femme, Katia, et un père pour ses deux jeunes fils, Lorenzo, trois ans, et Maximus Raymond, deux ans, seront toujours les rôles les plus importants dans la vie de Max.
«C'est un père phénoménal. Autant j'aime le voir sur la glace, il n'y a rien comme le voir avec ses enfants. C'est un père extraordinaire. Il veut ce rôle et il chérit ce rôle, explique Ana.

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Pacioretty a été nommé 29e capitaine de l'histoire des Canadiens, trois mois après la naissance de Maximus Raymond, le 18 septembre 2015. Il est devenu seulement le troisième américain du club à porter le C, après Brian Gionta et Chris Chelios.
«Lors de la conférence de presse à Brossard, son visage disait tout. Il avait un visage très expressif. Il est très appréciatif. On pouvait voir le poids sur ses épaules, mais aussi la fierté de porter ce titre, ajoute Ana.
«Pour avoir été dans le milieu professionnel moi-même pendant plusieurs années, je savais que c'était une grosse responsabilité à un très jeune âge aux yeux du public. Je savais que ça viendrait avec plusieurs défis, mais je n'ai jamais vu quelqu'un vouloir quelque chose autant que lui. Il est vraiment dédié à son rôle, aussi.»
Ana se considère elle-même chanceuse d'avoir assisté à la transformation de Max au cours des années, quelque chose à laquelle les parents n'ont pas tous accès.
«Combien de mamans peuvent voir leur enfant au travail? J'ai un aperçu que de nombreuses mères n'ont pas et c'est parce qu'il est dans l'oeil du public, poursuit-elle.

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«Je l'ai vu grandir, que ce soit sur la glace en tant que joueur et leader, en tant que père ou en tant que communicateur. Peu importe où est-ce qu'on se promène, que ce soit au Connecticut ou à New York, les gens viennent le voir et il prend toujours le temps pour tout le monde.»
Il va sans dire que Raymond et Ana sont fiers de leur fils et ils ont hâte de voir ce que réserve le future.
«Dans les dix dernières années, depuis que Max a été repêché, il s'est produit des choses que je n'aurais jamais imaginées. Lorsque tu commences à analyser tout ça, tu te rends compte qu'il a dû traverser beaucoup d'épreuves pour se rendre là où il est. Nous sommes très fiers de lui.»