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Si un match de hockey est un duel farouche de 60 minutes entre deux équipes, vous verrez souvent les allégeances être laissées de côté après la sirène finale et les joueurs des deux équipes se rencontrer pour échanger à l’extérieur des vestiaires. C’est exactement ce que comptent faire les attaquants français Pierre-Édouard Bellemare et Alexandre Texier après le match entre les Blue Jackets de Columbus et le Kraken de Seattle dimanche (21 h HE; SN, BSOH, ROOT-NW).

Contrairement à des pays comme le Canada ou les États-Unis, qui sont représentés par des centaines de joueurs dans la LNH, la France a vu seulement 12 de ses joueurs disputer un match dans l’histoire de la Ligue. Cette saison, Bellemare et Texier sont les deux seuls porte-étendards de l’Hexagone.

« Nous sommes les deux seuls en ce moment dans la Ligue, a déclaré Texier. Ça, et chaque fois que nous avons la chance d’aller au Championnat du monde ou dans des tournois internationaux, c’est toujours un bon sentiment. C’est une bonne chose pour notre pays et pour les jeunes joueurs à la maison, car le hockey n’est pas populaire en France. J’espère que ça va s’améliorer. »

Quand Texier parle d'inspirer les jeunes joueurs de son pays natal, ce n'est pas un cliché. Puisque le hockey n’est pas populaire en France, le bassin de joueurs de premier plan est minuscule. Ça fait en sorte que la plupart d’entre eux vont finir par se connaître. Et si tu es suffisamment bon pour te tailler une place avec l’équipe nationale, tu verras plusieurs des mêmes visages année après année. Et ces liens sont importants.

« Notre équipe nationale est une famille, ce n’est pas simplement une équipe nationale, a soutenu Bellemare. Puisque nous ne sommes pas beaucoup, nous vivons plusieurs choses ensemble. Ça fait en sorte que nos liens sont toujours plus étroits. C’est donc une grande famille plus qu’une équipe nationale. »

L’équipe de France a réuni Bellemare et Texier en 2021, quand elle a tenté de se qualifier pour les Jeux olympiques 2022 de Pékin. Mais Texier connaissait déjà Bellemare, qui, à ce moment-là, avait sept saisons dans la LNH derrière la cravate. Bellemare détient le record de la LNH pour les matchs joués par un Français (689) et, sans surprise, Texier le considère comme un modèle.

« Il est dans la Ligue depuis 10 ans, a expliqué Texier. Il est un leader dans sa façon de travailler et il a vécu beaucoup de choses. Il est une excellente personne. Il est un bon coéquipier, et je n’ai que de bons mots pour lui. Je sais que si j’ai des questions, je peux l’appeler. »

Cette amitié qui est née en 2021, Texier allait y recourir un peu plus d’un an plus tard. Après avoir composé avec le décès de deux membres de sa famille, il souhaitait être plus près des siens et de chez lui. Il a donc choisi de s’aligner avec les Lions de Zurich, dans la National League suisse, la saison dernière, à la suite d’une recommandation du Programme d’aide aux joueurs de la LNH et de l’Association des joueurs.

Des conversations avec Bellemare l’ont aidé à prendre cette décision difficile.

« J’étais souvent au téléphone avec lui avant qu’il prenne cette décision de ne pas revenir (à Columbus), a raconté Bellemare. Il avait beaucoup de doutes. Il se demandait s’il devait le faire ou non. En étant plus vieux et dans la Ligue depuis plus longtemps que lui, j’étais heureux de pouvoir lui offrir n’importe quel conseil dont il pouvait avoir besoin.

« Je le ferais pour n’importe lequel de mes coéquipiers, mais Texier est spécial parce qu’il est comme mon petit frère. »

Texier est de retour en Amérique du Nord maintenant. Avant les matchs de samedi, il comptait 14 points (sept buts, sept passes) en 45 matchs avec les Blue Jackets. Malheureusement, il ne pourra pas croiser le fer avec Bellemare dimanche parce que le vétéran est sur la touche en raison d’une fracture à un os d’une jambe.

CBJ@CGY: Texier marque le 1er but en I.N. pour Columbus cette saison

Mais il peut encore compter sur Bellemare, même s’ils échangent seulement « de temps en temps » parce que Texier ne veut pas déranger son « frère » trop souvent.

« Nous nous écrivons à Noël ou à diverses occasions, a dit Texier. Quand je vais mal ou je vais bien. […] Je sais que je peux l’appeler, et s’il ne répond pas, il va me rappeler. C’est génial. »

Parole de Bellemare, Texier n’a pas à avoir peur de le déranger. Pour lui, redonner aux autres joueurs français est une façon de développer les fondations du hockey dans son pays natal.

« C’est la raison pour laquelle nous nous parlons le plus souvent possible (les joueurs français), a expliqué Bellemare. Nous connaissons le parcours des autres; nous savons tout. C’est important d’être là les uns pour les autres. Et on s’attend à ce que toi aussi tu sois là pour les autres. »

*Traduit du site web du Kraken de Seattle.

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