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Choix de première ronde des Nordiques de Québec au repêchage 1993 de la LNH, Jocelyn Thibault a disputé 586 matchs au cours de sa carrière de 15 saisons dans la LNH. Il a porté l'uniforme des Nordiques, de l'Avalanche du Colorado, des Canadiens de Montréal, des Blackhawks de Chicago, des Penguins de Pittsburgh et des Sabres de Buffalo, signant 238 victoires. Il a été entraîneur des gardiens de l'Avalanche pendant deux saisons et il est désormais directeur général de Hockey Québec, en plus d’être actionnaire du Phoenix de Sherbrooke dans la LHJMQ. Il a accepté de collaborer avec l'équipe de LNH.com pour traiter des dossiers chauds devant les 32 filets de la Ligue.

Mais que se passe-t-il chez les Kings de Los Angeles?

Tout allait comme sur des roulettes pour cette équipe il n’y a pas si longtemps. Elle jouait du hockey solide et hermétique, et Cam Talbot connaissait d’excellents moments, qui lui ont même valu une invitation au Match des étoiles de la LNH la semaine prochaine à Toronto.

Sans dire qu’elle était partie pour la gloire, je pensais que la troupe de Todd McLellan, c’était du solide. Tous les indicateurs étaient au vert. Avant la date fatidique du 28 décembre, elle présentait une fiche de 20-7-4 et semblait filer assez facilement vers une place en séries éliminatoires.

Talbot avait obtenu 21 des 31 départs et il montrait une moyenne de buts alloués de 2,06 et un taux d’efficacité de ,925 – des standards très respectables pour le gardien numéro un d’une équipe aspirante.

Or, depuis ce temps, rien ne va plus. Ni pour les Kings ni pour Talbot.

La formation californienne affiche un rendement de 2-8-5 à ses 15 derniers matchs et n’a plus qu'un point d’avance sur les Blues de St. Louis, qui lorgnent une place de quatrième as dans l’Association de l'Ouest.

Sans dire que tout le blâme repose sur les épaules de Talbot, il est assez facile de faire le rapprochement entre sa baisse de régime et celle de l’équipe. Il n’a pas connu des sorties faciles dernièrement, et sa moyenne s’élève à 3,86, tandis que son efficacité se chiffre à ,881 à ses 10 derniers départs (0-7-3).

L’équipe en entier n’offre peut-être pas son meilleur hockey devant lui, mais il faut souligner que David Rittich maintient des statistiques bien supérieures à celles de son homologue durant cette séquence : sa moyenne de buts alloués est à 1,98 et son efficacité à ,926. Il a également obtenu le départ dans quatre des huit derniers matchs des Kings, sans toutefois rien casser au chapitre des résultats collectifs (2-1-1).

Celui qui avait connu de beaux moments avec les Flames de Calgary, il y a quelques saisons, avait amorcé la campagne dans la Ligue américaine, et c’est une blessure à Phoenix Copley qui lui a ouvert de nouveau les portes de la grande ligue. Il sera sans doute l’homme de confiance de McLellan d’ici la pause des étoiles.

Ces résultats décevants ont causé un peu de tumulte dans le vestiaire de l’équipe ces derniers temps. Le directeur général Rob Blake a dû assurer que McLellan demeurerait à la barre des Kings jusqu’à la fin de la saison et il a dit qu’il comptait sur les joueurs pour se sortir de cette mauvaise séquence.

Après la défaite contre les Sabres de Buffalo mercredi, une quatrième en cinq matchs (1-3-1), le défenseur Drew Doughty a pointé du doigt certains de ses coéquipiers en affirmant que certains étaient plus intéressés par leur propre rendement que par les résultats collectifs.

Le pilote est même allé jusqu’à parler de « stupidité » pour qualifier le jeu de ses ouailles. Disons que la cabane a été brassée. Mais Talbot et les Kings n’ont pas été en mesure de rebondir contre l’Avalanche vendredi avec une défaite de 5-1.

Revirement à venir

J’ai confiance que les choses vont se replacer pour les Kings en raison du leadership. Il y a une raison pour laquelle Blake et le président Luc Robitaille ont décidé de garder les services des Doughty et Anze Kopitar pendant la reconstruction de l’équipe. Ils peuvent replacer tout le monde sur le droit chemin.

Doughty a assez de crédibilité et une feuille de route suffisamment bien remplie pour se permettre d’y aller de sorties comme celle qu’il a faite devant les médias mercredi. Il est l’un de ceux qui ont bâti la culture de cette équipe et qui la portent encore à bout de bras en la transmettant aux nouveaux visages.

Pour qu’il en vienne là, je suis certain que le message avait été passé à l’interne auparavant. Ce sont des choses qui arrivent dans le sport professionnel. Tout n’est pas toujours rose. Il faut parfois se regarder dans le blanc des yeux et se dire nos quatre vérités.

Les équipes vont toutes traverser des périodes difficiles à un moment ou à un autre dans une saison. L’important, c’est de savoir gérer la tempête.

Si Talbot revient à ses standards de début de saison, je suis persuadé que le vent va changer de côté. Il profitera de sa participation au Match des étoiles pour se changer les idées et s’en servira comme une sorte de trêve dans la saison pour revenir en force par la suite. Ça ne peut qu’être positif pour lui.

*Propos recueillis par le journaliste LNH.com Guillaume Lepage.