Tim Campbell a pris sa retraite en 2022 après avoir couvert la LNH et le hockey pendant 40 saisons, incluant un séjour avec NHL.com entre 2016-22.
WINNIPEG -- Rick Bowness a découvert la clé à la longévité dans la LNH il y a longtemps.
« Je prends le temps pour apprendre à connaître des personnes, des joueurs, puis je trouve la meilleure façon d'interagir avec eux », a expliqué l'entraîneur de 69 ans, lundi, après avoir annoncé aux Jets de Winnipeg qu'il allait prendre sa retraite après 40 saisons dans la Ligue.
« Ce qu'il faut retenir, c'est qu'ils savent que je tiens à eux comme personne. Les joueurs que j'ai dirigés savaient toujours que je tenais à eux. »
Le natif de Moncton, au Nouveau-Brunswick, a combiné cette abondance d'empathie avec une approche authentique lors de chacune des situations auxquelles il faisait face au quotidien.
Le 18 août 2020, quelques heures avant que les Stars de Dallas, que Bowness dirigeait, affrontent les Flames de Calgary dans le match no 5 de la série de première ronde dans l'Association de l'Ouest dans la bulle du Rogers Place d'Edmonton, le personnel de production de l'aréna revoyait ses vidéos sur le tableau de pointage.
Un hommage à Dale Hawerchuk, qui était décédé plus tôt dans la journée après une bataille contre un cancer de l'estomac, était diffusé sur l'écran géant alors que Bowness rassemblait ses pensées sur le banc dans l'amphithéâtre vide.
Voir ces images a déclenché une vague d'émotions pour l'entraîneur, qui a pleuré ouvertement son ancien coéquipier des Jets (1981-82), mais aussi son ancien protégé puisqu’il avait également dirigé Hawerchuk pendant son premier séjour comme entraîneur-chef des Jets après avoir été promu du poste d'adjoint en février 1989 afin de remplacer Dan Maloney.
Lors d'une conférence de presse, lundi, le directeur général des Jets Kevin Cheveldayoff a fait l'éloge de Bowness pour son travail au cours des deux dernières saisons, en soulignant la sélection de Bowness comme entraîneur de la section Centrale au Match des étoiles 2024 et le fait que Bowness est cette année l’un des trois finalistes pour l'obtention du trophée Jack-Adams, remis à l'entraîneur de l'année, avec Rick Tocchet des Canucks de Vancouver et Andrew Brunette des Predators de Nashville.
Le DG a utilisé le mot « authentique » pour décrire Bowness.
Cette authenticité aura été une des qualités que Bowness a apportée à Winnipeg après avoir accepté un poste d’entraîneur-chef qui n’était pas le plus alléchant, le 3 juillet 2022.
Les Jets (39-32-11, sixièmes dans la section Centrale) avaient raté les séries en 2021-22 et étaient rongés par l'inconstance, le manque de chimie et des problèmes de culture.
Bowness a redressé le navire pour ramener les Jets en séries en 2022-23 (46-33-3, deuxième place de quatrième as dans l'Association de l'Ouest) et puis à une encore meilleure performance cette saison (52-24-6, deuxièmes dans la section Centrale).
Cette saison, les Jets ont accordé 198 buts, le moins dans la LNH (à égalité avec les Panthers de la Floride), et ils ont égalé les Panthers au quatrième rang du classement général avec 110 points, derrière les Rangers de New York (114), les Stars (113) et les Hurricanes de la Caroline (111).
Au cours de ses 14 saisons comme entraîneur dans la LNH, Bowness a compilé une fiche de 310-408-37 avec 48 verdicts nuls en 803 matchs avec les Jets originaux, les Bruins de Boston, les Sénateurs d'Ottawa, les Islanders de New York, les Coyotes de Phoenix, les Stars et les actuels Jets.
Il a également occupé le poste d’adjoint chez les Coyotes, les Islanders, les Jets, le Lightning de Tampa Bay, les Stars et les Canucks de Vancouver à divers moments entre 1984 et 2019.
Son premier emploi d'entraîneur-chef, avec les Jets en 1988-89, et celui avec les Sénateurs entre 1992-96 ont été des passages difficiles, mais ils n'ont fait qu’améliorer son habileté à survivre.
« Ces années à Ottawa ont été éprouvantes, a-t-il avoué. C'était une situation difficile à Winnipeg quand ils ont congédié Dan Maloney. C'était tout croche. Tu dois tenter de faire de ton mieux dans ce rôle. Être honnête envers des personnes et leur faire savoir que tu tiens à eux. Tout ce que tu peux faire, c’est ton possible, et je crois que les joueurs ont eu du respecté cela. »
Quand il a été privé de ces interactions pendant le lock-out qui a reporté le début de la saison 2012-13, Bowness, à cette époque l'entraîneur associé des Canucks (son séjour à Vancouver a duré de 2006 à 2013) sentait un vide.
Pendant une partie de golf – une autre de ses passions – au cours du conflit de travail, ce n’est pas un mauvais coup ou une erreur qui l’ont fait sortir de ses gonds, mais plutôt d’être loin du hockey.
« J'ai besoin d'être au bureau », a-t-il crié à son partenaire de golf, l'une des déclarations les plus bizarres jamais dites sur un terrain de golf.
Mais c’est ça, Rick Bowness.
« J'adore le hockey, je respecte le hockey, j'aime la Ligue, a-t-il dit lundi. Tu espères simplement avoir un impact sur la vie des joueurs. »
Et il y est parvenu. Après avoir fait l’annonce de sa retraite, il a vu des noms familiers de son passé apparaître sur son téléphone.
Sami Salo, l'ancien défenseur des Canucks (2002-12), a été l’un des premiers. Un autre a été l'ancien défenseur des Jets, des Bruins et du Lightning Matt Hervey, que Bowness avait également dirigé comme à Moncton dans la Ligue américaine de hockey, ainsi que son ancien coéquipier des Red Wings de Detroit Nick Libett (1977-78).
« Ce sont les choses qui m'importent, a commenté Bowness. Franchement, parce que je suis plus vieux, ces moments seront plus importants que les prix et les trophées. Ce sport te donne des amis pour le reste de ta vie. »
Quand LNH.com couvrait son travail avec les Stars après qu'il ait remplacé Jim Montgomery à mi-chemin de la saison 2019-20, Bowness a mené les Stars jusqu'à la finale de la Coupe Stanley avant de s'incliner en six parties face au Lightning. Mais aux quatre coins de la Ligue, les commentaires étaient positivement unanimes.
Un commentaire qui est ressorti du lot est venu du DG adjoint des Jets Craig Heisinger, un ancien collègue de travail de Bowness à Winnipeg à la fin des années 1980, mais qui était maintenant devenu un rival en 2020.
Heisinger a expliqué que Bowness a prospéré pendant toute sa carrière en raison de son habileté à constamment rendre les gens autour de lui meilleurs.
« Il a beaucoup d’entregent, a ajouté Heisinger. C’est un travailleur acharné et un bon communicateur. Ce sont des qualités qui vont te mener loin dans ce monde. Et il y a aussi le fait qu’il n’a jamais été insulté par l'idée d'être un entraîneur adjoint. »
Fidèle à son habitude, Bowness, le mordu du hockey, a martelé lundi que même s'il est maintenant à la retraite, il ne décrochera pas du hockey.
« Je vais continuer d’en regarder. J'ai un téléphone. Je suis à la retraite, pas mort », a-t-il conclu.