RESCHNY BADGE LEPAGE

OSHAWA, Ontario – Les joueurs de l’équipe des moins de 18 ans du programme de développement de USA Hockey (NTDP) avaient promis que le deuxième match du Défi des espoirs de la LCH/É.-U. ne serait pas une balade dans le parc à l’image du premier affrontement.

Quelques heures après avoir encaissé une dure défaite de 6-1, les Américains ont démontré plus d’aplomb et ont surtout pu compter sur un gardien plus efficace. Ils ont été dominés 38-12 au chapitre des tirs, mais sont passés à 1:12 de forcer la tenue d’une prolongation grâce au brio d’Harrison Boettiger.

Cole Reschny, des Royals de Victoria, a toutefois délivré l’équipe de la Ligue canadienne en brisant l’impasse à l’aide d’un tir foudroyant pour lui procurer une victoire in extremis de 3-2.

« C’était assez spécial, a lancé le héros de la soirée. J’étais heureux d’avoir la chance de sauter sur la glace en fin de match dans un gros moment comme celui-là. J’ai été à la hauteur et j’en suis bien fier. »

L’attaquant n’avait pas vu beaucoup d’action pendant cette rencontre. Les unités spéciales ont dû être déployées à outrance, ce qui a obligé l’entraîneur Kris Malette à jongler avec ses éléments. Il avait cependant confiance en Reschny, qu’il a notamment dirigé cet été à la Coupe Hlinka-Gretzky.

À ce réputé tournoi, le jeune homme avait terminé à égalité au premier rang des pointeurs de l’équipe canadienne avec sa récolte de sept points, dont trois buts, en cinq matchs.

« Je lui ai dit à la blague que je lui permettais de se reposer, parce que je sais qu’il peut se lever dans les grands moments. Je l’ai vu le faire au Hlinka et contre nous dans la Ligue de l’Ouest, a dit le pilote des Rockets de Kelowna. Quand l’enjeu est grand, il répond toujours présent. »

Voici trois choses à retenir du deuxième match :

Desnoyers, joueur du match

L’un des rares attaquants blanchis la veille, Caleb Desnoyers n’a pas perdu de temps avant de remédier à la situation. Pas moins de 16 secondes après la mise au jeu initiale, l’attaquant des Wildcats de Moncton faisait dévier le tir de Porter Martone derrière Boettiger.

Et alors que la marque était 1-1 en deuxième période, il a mis le feu aux poudres en fonçant au filet après un tir et en se faisant rudoyer par la suite, ce qui a offert un jeu de puissance aux siens. Quelques instants plus tard, il servait une passe parfaite à Michael Misa, qui n’a eu qu’à enfiler l’aiguille.

« Caleb est un homme, a fait valoir Malette au sujet du joueur du match. Il joue une game d’homme. Il est fort sur les mises au jeu, intense sur l’échec avant et on peut ajouter une dose de talent à tout ça. Il est tout un compétiteur. J’aime la façon dont il se bat en tout temps et c’est bien de le voir être récompensé. »

La caméra de la LHJMQ avait d’ailleurs capté des images de Desnoyers en train de discuter du jeu qui a mené au but en avantage numérique avec Porter Martone et Michael Misa, la veille. Il a simplement exécuté le plan à la perfection. Ce trio a connu un bien meilleur deuxième match dans l’ensemble.

« On en a parlé à l’entraînement et on l’a travaillé », a expliqué Desnoyers, avec des ecchymoses au visage, résultat des pénalités qu’il a entraînées. « La magie a opéré. […] Je voulais mieux jouer qu’hier et je sens que j’ai fait ça. Ce n’était pas parfait, mais je suis bien satisfait. »

Cameron Schmidt, la mitraille

Personne ne pourra reprocher à Cameron Schmidt de ne pas avoir essayé.

Le meilleur buteur de la Ligue de l’Ouest (WHL) n’a pas trouvé le fond du filet, mais il a démontré pourquoi il était une menace offensive aussi redoutable. Le patineur de 5 pieds 7 pouces a conclu la rencontre avec un total de 12 tirs au but, autant que l’équipe américaine.

« Il a vraiment décoché 12 tirs? », a demandé Misa lorsque mis au courant de la statistique. « Il peut assurément décocher avec force. Il est rapide. On a bien vu pourquoi il menait sa ligue pour les buts. »

Schmidt a touché la cible 23 fois sur 71 tirs, cette saison, avec les Giants de Vancouver. Le match de mercredi était donc une grande anomalie. Le petit patineur en fera probablement des cauchemars.

« Sa vitesse fait toute la différence, a vanté Malette. Chaque fois qu’il surprend l’adversaire, il obtient une chance et sa façon de décocher est impressionnante. Ça ne lui en prend habituellement pas beaucoup pour trouver une ouverture. Tu ne mènes pas la WHL au chapitre des buts pour rien. »

Pas d’amour perdu

Les entraîneurs des deux équipes avaient indiqué mardi qu’ils souhaitaient voir leurs ouailles mieux gérer l’animosité et l’intensité de la rivalité. Ces résolutions auront duré une période.

Les Américains ont été punis à sept occasions au deuxième engagement, six de ces pénalités étant le résultat direct de mêlées inutiles après le sifflet. Il faut dire que les joueurs de la Ligue canadienne ne se sont pas fait prier pour se joindre à la fête, chaque fois.

Le défenseur Kashawn Aitcheson, du haut de ses 6 pieds 2 pouces et 196 livres, s’est d’ailleurs beaucoup impliqué dans cet aspect du jeu tout comme Martone, un habitué des échauffourées. Les officiels ont dû ramasser casques et bâtons à plusieurs reprises.

« On s’attendait à ça, a assuré Malette. C’est difficile à contrôler. On aurait aimé que les équipes se battent entre les sifflets. On n’avait rien à gagner, surtout qu’ils portent des cages. Nos gars ne voulaient pas plier devant eux. On a perdu beaucoup d’énergie à lutter, à les enlacer. »

La première présentation de cette classique aura rapidement fait oublier l’ancien format plutôt ennuyeux du Match des meilleurs espoirs de la LCH. Avec une équipe américaine légèrement plus compétitive, le spectacle sera d’autant plus intéressant.

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