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OAKVILLE – Markus Vidicek et Jordan Dumais sont bien placés pour savoir que Mathis Rousseau n’est pas du genre à se laisser battre facilement sans au moins répliquer. Après trois saisons, les deux attaquants des Mooseheads d’Halifax commencent à connaître leur gardien.

« Il est super compétitif, a confirmé Vidicek au camp de sélection d’Équipe Canada junior, lundi. On finit toujours par argumenter sur la glace. Jordan, lui et moi, on s’obstine à propos de tout et de rien, que ce soit un de nos buts ou un de ses arrêts. Le sens de la compétition va des deux côtés. »

« On s’amuse tous à ses dépens, a renchéri Dumais. Dans les entraînements, on parle beaucoup sur la glace. Si je rate mon tir, il va me crier après pour se moquer, et si je marque, je fais la même chose. »

Ce feu qui brûle est à l’origine de l’ascension de Rousseau parmi l’élite de son âge au pays. Jamais repêché dans la LNH, le portier de 19 ans est l’un des candidats pour l’obtention d’un des trois postes disponibles devant la cage de la formation canadienne en vue du Championnat mondial junior.

Avec l’expérience qu’il a acquise en guidant les Mooseheads jusqu’en finale, l’an dernier, et les impressionnantes statistiques qu’il affiche cette saison (2,07 - ,934), il pourrait même décrocher le poste de no 1.

« C’est toujours mon but d’être le numéro un, a-t-il assuré. Je ne veux pas donner de chances aux autres de prendre ma place. Je veux prendre la place et je ne me laisse pas piler dessus. »

Sans son masque et ses jambières, le jeune homme de 5 pieds 11 pouces et 172 livres pourrait passer pour monsieur Tout-le-Monde. Ce qu’on veut dire par là, c’est que Rousseau n’a pas l’attitude ni le look caractéristique d’un joueur de hockey. Il semble plutôt tranquille et discret.

Quand il enfile son équipement, c’est autre chose. De fil en aiguille, il s’est bâti une confiance quasi inébranlable qui lui permet de remettre à ses adversaires la monnaie de leur pièce.

« Il est le gars qui a le plus progressé depuis son arrivée avec les Mooseheads, a ajouté Dumais. Sa progression est incroyable, de son repêchage jusqu’à devenir l’un des meilleurs au Canada. Il réussit à s’améliorer tous les jours. »

« Il est meilleur de semaine en semaine, d’année en année, a ajouté Vidicek. La différence est marquée entre sa première année dans la Ligue et les performances qu’il a livrées en séries, l’an dernier. Il continue de progresser grâce aux détails de son jeu et à sa préparation à l’extérieur de la glace. »

Un peu d’arrogance

Il n’est pas nécessaire de chercher bien loin pour constater les effets de cette confiance grandissante « qui s’est bâtie au fil des victoires ». C’est qu’elle se manifeste parfois dans l’attitude du gardien.

« On a vu des flashs dans les matchs, mais il n’est pas aussi vocal qu’à l’entraînement, a observé Dumais. Quand il fait des arrêts, son langage corporel est un peu plus cocky qu’avant. »

Comme cette fois où il a frustré un certain Tristan Luneau en tirs de barrage, la saison dernière, et qu’il lui avait gentiment indiqué la porte de sortie par la suite. Le défenseur des Olympiques de Gatineau avait pris sa revanche, quelques mois plus tard, et l’avait fixé du regard en guise de célébration.

« C’est correct, a dit le gardien avec un sourire en coin. Ça appartient au passé et on est quittes. »

Une chance parce que les deux se retrouvent cette semaine au camp de sélection et ils ont de bonnes chances de devenir coéquipiers pour le prochain mois. La hache de guerre a été enterrée au profit du bien commun.

« Je n’y ai même pas pensé, a répondu Luneau quand on lui a rafraîchi la mémoire. Ça s’est passé dans un match sous le coup de l’émotion. Ç’aurait été n’importe qui, mon meilleur chum, je l’aurais fait pareil. Ce qui se passe sur la glace reste sur la glace et je suis content qu’il soit ici. »

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